Nous avons créé une nouvelle niche

Romain Jerome, Yvan Arpa (CEO) 

Quel bilan tirez-vous du lancement de la collection Titanic DNA? 

C'est un bilan hallucinant: nous avons effectué les premières présentations à Baselworld 2007, les premières livraisons en novembre 2007, et aujourd'hui nous avons livré pour CHF 25 millions de pièces (prix usine) et enregistré des commandes pour un montant deux fois supérieur. Notre chiffre d'affaires de janvier 2009 a quadruplé par rapport à celui de janvier 2008. Sur les 70 points de vente ouverts durant cette période, Romain Jerome fait partie des 3 meilleures ventes du détaillant dans les trois quarts des cas. Tous sont venus demander spontanément de pouvoir vendre la Titanic-DNA dans le sillage de la communication intense mise en œuvre en amont. 

Appliquez-vous une stratégie différente pour la Moon Dust-DNA? 

Nous travaillons toujours la même niche du luxe décalé qui consiste à porter au poignet non seulement une tranche de l'histoire de l'humanité, mais aussi un matériau par ailleurs complètement inaccessible, et par définition limité. Si un client souhaite s'offrir de la poussière de lune, seules nos montres peuvent la lui apporter. Nous avons créé une nouvelle niche. La Moon Dust vient maintenant ancrer la marque dans le concept des légendes et permet d'affranchir Romain Jerome de la force du Titanic. A nouveau nous créons l'événement, et nous avons la chance qu'il soit largement relayé par les médias, qu'il s'agisse de Reuters ou de l'AFP, de la BBC ou du Sun. Le produit est alors très vite connu, avant même qu'il ne soit en vitrine. La gestion de ces appels et de ce trafic dans les points de vente occupe une personne à plein temps. 

Comment gérez-vous la crise actuelle? 

Cette crise implique une raréfaction des liquidités et guide alors la clientèle sur des vrais achats-valeur, ce qui fonctionne extrêmement bien sur notre core business car nous n'avons aucun substitut. Qui d'autre peut vous offrir un morceau de Titanic ou de Lune? Quelle autre marque oserait intégrer à ses montres les ennemis de l'horlogerie que sont la rouille et la poussière? Ceci dit, rien n'est jamais gagné, nous devons continuer à être très créatifs, à rester à l'écoute de nos clients, à ne pas livrer n'importe comment, à communiquer toujours mieux, et à rester humbles. Sur les 618 marques horlogères à l'heure actuelle, celles qui n'ont pas un message clair et une vraie identité vont souffrir énormément. 

Romain Jerome