Masterlink : vous êtes le maillon fort

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Masterlink © Gérald Charles
Savant mariage de perfection esthétique à l’italienne et d’habileté horlogère suisse, la Masterlink de Gérald Charles est fille de la Maestro. Et comme toute fille, elle en reprend l’ADN...mais possède son propre caractère

On ne le répétera jamais assez : une Gerald Charles est une montre qu’il faut porter. Au poignet, son design s’impose de lui-même. On y trouve cette excellence horlogère combinée à une géométrie parfaitement maîtrisée, avec ce qu’il faut de tradition mais, surtout, d’audace. Osons enfoncer une porte d’une affligeante banalité : seuls des designers italiens pouvaient accoucher d’une telle forme – et ceux qui ont franchi le cap d’une Octo Finissimo de Bulgari, elle aussi née d’une double bénédiction transalpine, ne diront pas le contraire. 

Sainte Trinité

Gerald Charles est une modeste marque en plein essor (1'500 pièces par an). Elle marie un patrimoine spirituel (celui de Gérald Genta, feu fondateur de la maison), l’excellence horlogère des mouvements Vaucher, et le design conçu par l’équipe italienne qui la gère aujourd’hui, sous la houlette de Federico Ziviani (CEO) et d’Octavio Garcia, directeur de l’équipe créative (ex Audemars Piguet). Une sainte trinité d’une efficacité redoutable, ce dont atteste la Masterlink ici dévoilée à Watches and Wonders. 

Masterlink © Gérald Charles
Masterlink © Gerald Charles

Dans le mille

Ceux qui attendaient un quantième perpétuel à quadruple tourbillon peuvent s’en retourner. La Masterlink est une pièce d’esthètes – de ceux qui sont au-delà de la technique, de l’ostentatoire. De ceux qui visent à la perfection. Un bon tireur ne vide pas son chargeur sur la cible : il ne tire d’une balle, mais elle est au centre. 

La pièce peut donc se résumer en deux idées matricielles : nouvelle boîte, nouveau bracelet. Le défi à consister à créer un bracelet intégré conservant l'emblématique boîtier asymétrique de la Maestro, mettant en valeur le sourire à 6 heures, tout en préservant un design harmonieux et un grand confort au poignet. Mais ce n’est pas une simple translation de la boîte au bracelet : la Maestro se dessine autour d’un rectangle, la Masterlink, d’un carré. Les proportions sont donc plus denses, plus contenues. De même, la graphie du cadran est propre à la Masterlink : nouveaux index, nouvelles aiguilles, nouvelle minuterie. 

Masterlink © Gérald Charles
Boîtier Masterlink © Gerald Charles

Premier bracelet asymétrique

Côté bracelet, il est asymétrique. Autrement dit, la géométrie des maillons qui s’étirent à 12h n’est pas la même que celles de ceux qui partent en sens opposé, à 6h. C’est rarissime en horlogerie, pour ne pas dire unique. 

En l’espèce, le brin du bas reprend la courbe du « sourire » à 6h, mais pas les maillons supérieurs, à 12h. Le fermoir est intégré dans le bracelet – ses poussoirs aussi. Aucune vis n’est visible. La fluidité est parfaite et la pièce conserve ainsi sa discrétion subtile et raffinée. 

Pour 0,01 mm de mois

Les amateurs de technique noteront la couronne : elle est vissée. C’est un choix de construction intéressant pour garantir une bonne étanchéité, mais elle induit traditionnellement une épaisseur de boîte plus importante (puisqu’il faut prévoir un canon taraudé dans lequel la couronne se visse). Par un astucieux système jalousement préservé, Gerald Charles est parvenu à armer sa boîte d’une couronne vissée sans gagner le moindre millimètre d’épaisseur. La boîte, étanche à 100 mètres, s’offre le luxe de rester sous la barre des 8 mm d’épaisseur (7,99 mm précisément), notamment grâce à son micro-rotor. Il est des dixièmes de millimètres qui se gagnent à la sueur du front. 

Deux versions de la Masterlink entrent dès à présent en collection, sur cadran bleu ou argenté (CHF 20'100 / EUR 19'500). 

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