Le secret du duomètre

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Duometre Heliotourbillon Perpetual
Le principal lancement de Jaeger-LeCoultre à Watches and Wonders est une expérience incroyable

Il existe un guide de conversation très spécial et secret dont on ne parle qu’en murmurant, un guide de conversation qui appartient au monde des amoureux des montres. Il ne s’agit pas d’un livre qui ait été publié, vous ne le trouverez pas dans votre bibliothèque locale et vous ne pouvez certainement pas le commander sur Amazon. Il n’existe que dans la conscience collective de tous ceux qui ont un jour ressenti un moment de folle passion sans espoir en présence de la grandeur horlogère. Avec n’importe quel terme tiré de ce guide de conversation, vous réveillerez le fanatique en sommeil au sein de cette tribu cachée. Ses membres ressemblent à des gens ordinaires, ils se comportent comme des gens ordinaires aux vies ordinaires. Mais il suffit de la bonne combinaison de syllabes et vous verrez une lueur dangereuse s’allumer dans leurs yeux. Les mots de ce livre sont puissants. Auprès des bonnes personnes, ils font retentir une note qui ne peut s’effacer et poussent les sujets visés à des extrémités imprévisibles. Parmi les plus puissants de tous, il y a un mot qui peut exciter même les aînés les plus blasés de la communauté horlogère, même s’il ne signifie rien pour ceux qui n’ont jamais visité le royaume de la haute horlogerie ou entendu ce langage. Ce mot est « duomètre ».

L’étymologie de ce mot est complexe, mais heureusement c’est une histoire relativement courte à raconter. La première trace de l’apparition du mot « duomètre » remonte à 2007, lorsque Jaeger-LeCoultre a lancé un chronographe différent de tous les chronographes réalisés auparavant. En termes de nomenclature, Jaeger-LeCoultre a puisé dans son lexique patrimonial, rappelant l’étape majeure du Duoplan de 1925. C’était, comme son nom l’indique, une montre dotée d’un mouvement à double niveau, prouvant que la précision pouvait être atteinte même avec de plus petits mouvements, améliorant de fait la transition des montres de poche aux montres bracelets.

Lorsque Jaeger-LeCoultre a fait passer son exploration de la précision chronométrique à l’échelon supérieur, le nom choisi a été Duomètre, pour transmettre le sentiment de précision chronométrique améliorée. Le système de Duomètre est simple en théorie : il y a deux barillets séparés, dont l’un est dédié à l’organe régulateur et l’autre fournit l’énergie requise pour animer les autres fonctions et complications du mouvement.

Duomètre Heliotourbillon Perpetual © Jaeger-LeCoultre
Duomètre Heliotourbillon Perpetual © Jaeger-LeCoultre

En 2007, cette idée de diviser la distribution d’énergie n’était pas nouvelle. En fait, c’est la construction admise pour les montres à sonnerie, qui sont conçues ainsi à cause de la voracité avec laquelle ce mécanisme consomme l’énergie. Affecter un barillet séparé au mécanisme de carillon l’empêche de siphonner le couple du balancier, ce qui le rend plus sujet à l’erreur. Jusqu’au Duomètre à Chronographe cependant, ce système ne s’appliquait pas à d’autres fonctions de chronométrage, excepté le groupe des complications des sonneries. (Il y a une raison à cela, mais ce n’est pas le moment d’en parler en détail).

Depuis lors, le Duomètre de Jaeger-LeCoultre est devenu synonyme du concept d’isolation du balancier et de l’échappement du mouvement de la montre des complications qui lui sont associées, et le terme lui-même a pris une résonance unique, comme une sorte d’abréviation pour l’excellence chronométrique.

Cette année, la Grande Maison, comme Jaeger-LeCoultre est aussi connu, s’engage à fond avec plusieurs nouveaux modèles et nouveaux calibres rattachés à cette collection. Chacun d’eux pourrait aisément figurer en tête de l’armada 2024 des nouveaux lancements Jaeger-LeCoultre pour Watches and Wonders : à lui seul le Duomètre Quantième Lunaire ou le Duomètre Chronograph Moon, par exemple, est un travail d’horlogerie virtuose qui définirait instantanément l’année horlogère pour la plupart des marques. C’est pourtant le Duomètre Heliotourbillon Perpetual qui règne sans conteste au-dessus de toutes les autres montres, la star au centre gravitationnel de l’univers de Jaeger-LeCoultre en 2024.

Ce mastodonte horloger réunit deux des savoir-faire les plus respectés de la marque : les tourbillons multiaxiaux et les calendriers perpétuels. Comme mentionné précédemment, n’importe quelle année est une bonne année pour lancer un calendrier perpétuel, mais une année bissextile est particulièrement appropriée, puisqu’elle met l’accent sur les idiosyncrasies et les complexités de notre système calendaire. Jaeger-LeCoultre a même amélioré l’aspect utilitaire du calendrier perpétuel (« utilitaire » n’est pas un mot que l’on entend très souvent dans le cadre des complications de haute horlogerie, alors c’est vraiment une situation rafraîchissante) en mettant en œuvre une façon simple et intuitive d’afficher l’année bissextile. Tandis que la plupart des autres calendriers perpétuels optent pour un disque, imprimé des chiffres 1 à 4, tournant derrière un petit cadran découpé pour indiquer où nous en sommes du cycle de quatre ans des années bissextiles, le Duomètre Heliotourbillon Perpetual intègre cette indication au sein de l’affichage de l’année elle-même. Pendant les années bissextiles, le dernier chiffre de l’année apparaît en rouge, une solution si pratique et facile que l’on se demande immédiatement pourquoi ce n’est pas la façon standard d’indiquer une année bissextile en horlogerie mécanique.

Mais dans cette montre, le clou du spectacle est évidemment l’hélio tourbillon éponyme. On a le sentiment que Jaeger-LeCoultre possède depuis toujours une maîtrise dominante en matière de tourbillons multiaxiaux. La marque a assurément été la première à les faire connaître largement et elle est actuellement encore celle qui détient le plus grand nombre de variations différentes de ce concept. Avec l’Heliotourbillon, Jaeger-LeCoultre a adopté l’objectif de l’efficacité spatiale, abordée pour la première fois en 2012 avec le Duomètre à Sphérotourbillon, et amenée au stade suivant de l’évolution. Le Duomètre à Sphérotourbillon théorisait qu’il n’était pas nécessaire de faire une rotation à 360° dans toutes les dimensions pour atteindre un niveau optimal de stabilité chronométrique et qu’il serait par conséquent aussi possible de créer un mécanisme plus petit. C’est une considération d’une importance capitale pour une montre bracelet, et le Duomètre Heliotourbillon Perpetual ajoute une nouvelle forme de déplacement positionnel – un arc semi-orbital contrôlé qui ressemble au mouvement d’un berceau à bascule très bien réglé – aux rotations entières qui définissent déjà la famille des tourbillons multiaxiaux comme nous le savons grâce à Jaeger-LeCoultre.

Et à propos d’efficacité spatiale, la collection Duomètre a bénéficié d’une refonte esthétique générale, avec l’incorporation de courbes et d’angles plus doux pour une meilleure tactilité et une apparence plus compacte, donnant encore plus d’allure à ce modèle déjà irrésistible. Qui aurait pu croire que Jaeger-LeCoultre serait capable d’augmenter l’attrait magnétique du Duomètre ? Avec les lancements de cette année, c’est ce que la marque a fait.

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