Dans toute l’histoire de l’horlogerie, d’importants progrès ont été accomplis en réponse à des problèmes spécifiques. Par exemple, le tourbillon a été inventé pour contrer les effets de la gravité sur la précision d’un garde-temps de poche qui resterait dans une seule position (posé sur une table, glissé dans une poche, etc.).
Lorsque les voyages internationaux sont devenus de plus en plus populaires, le deuxième fuseau horaire et les garde-temps universels ont été inventés afin de pouvoir connaître l’heure dans les différentes régions du globe.
Désormais, avec le Récital 28 Prowess 1, BOVET répond à un défi horloger ultra contemporain, de façon à la fois novatrice et élégante.
Le défi : depuis la mise en place de l’heure d’été, aucun garde-temps universel n’a été en mesure de s’adapter aux aléas du changement d’heure en fonction des pays, ni aux pays qui ne changent pas d’heure (seulement 70 pays environ changent d’heure, sous une forme ou une autre).
La solution : le Récital 28 Prowess 1 de BOVET, grâce à un ingénieux système de rouleaux, peut être réglée sur n’importe lequel des 24 fuseaux horaires en :
UTC – temps universel coordonné
AST – heure d’été d’Amérique
EAS – heure d’été d’Europe et d’Amérique
EWT – heure d’hiver d’Europe
En plus de ce remarquable moyen de gérer les différences de fuseaux horaires dans le monde, ce garde-temps intègre un tourbillon volant étendu, un calendrier perpétuel avec des indications à l’aide de rouleaux et d’un disque, et 10 jours de réserve de marche avec un seul barillet.
Aucun autre garde-temps au monde ne peut se targuer d’afficher de telles prouesses mécaniques. De plus, chaque composant du mouvement est fini à la main, et tous les ponts du mouvement sont intégralement décorés et gravés à la main.
Un peu d’histoire
De tout temps, l’Homme a cherché à maîtriser le passage du temps avec l’invention du cadran solaire, de la clepsydre, de l’horloge à feu, et bien d’autres encore.
Faisons un saut dans le temps jusqu’aux années 1800, marquées par la création de la maison BOVET. À l’époque, le monde était plongé dans le chaos concernant la mesure du temps. Villes, villages et bourgades fonctionnaient selon l’heure solaire locale, et aucune ne concordait. Lorsque l’horloge sonnait midi, cela signifiait que le soleil était au zénith, peu importe où vous vous trouviez. Mais cet instant changeait selon votre longitude. Donc, lorsqu’il était midi à New York, il était 12 h 12 à Boston, dans le Massachusetts, 11 h 30 à Cleveland, dans l’Ohio et 11 h 14 à Indianapolis, dans l’Indiana. Dans une métropole telle que New York, l’heure locale pouvait varier d’une minute ou plus entre le point le plus à l’est et le plus à l’ouest de la ville. Le temps d’ensoleillement différait même d’environ 30 secondes entre les deux extrémités du Bay Bridge, le fameux pont de San Francisco.
Comme on peut l’imaginer, avec l’avènement du chemin de fer et la réduction des temps de trajet, faire correspondre les horaires des trains était devenu un vrai casse-tête logistique.
L’heure universelle a été instaurée pour faciliter la régulation ferroviaire et, dès 1884, le système des 24 fuseaux horaires a été adopté et utilisé à travers le monde, avec pour point de départ le méridien d’origine situé à Greenwich en Angleterre.
Le gouvernement américain adopte officiellement l’heure universelle le 19 mars 1918, bien qu’elle soit utilisée dans tous les États-Unis depuis déjà des années. En l’espace d’une décennie, ce système de mesure du temps devient la norme presque partout dans le monde. En 1972, la majeure partie du globe utilise le temps universel coordonné (UTC) et aujourd’hui, le sigle UTC +/- a remplacé GMT pour parler des fuseaux horaires officiels.
Instauration de l’heure d’été
Le changement d’heure a été instauré pour la première fois durant la Première Guerre mondiale, puis à nouveau durant la Deuxième Guerre mondiale, dans le but d’économiser l’énergie et de profiter de la lumière du jour. Certains pays ont décidé de l’adopter, d’autres de l’ignorer. Par exemple, les pays proches de l’équateur ne l’appliquent pas puisque les heures de lever et de coucher du soleil ne varient que très peu.
Aujourd’hui, les choses n’ont pas réellement évolué. Des pays comme la Chine, les Émirats arabes unis et l’Inde ne changent pas d’heure. C’est aussi le cas à Hawaï et en Arizona, bien que l’heure d’été soit observée par la Nation navajo située... en Arizona. De plus, les dates du changement d’heure peuvent varier, ce qui, pendant quelques semaines durant l’année, n’aide pas à déterminer l’heure qu’il est selon la région du monde.
Récemment, le débat concernant l’abandon total du changement d’heure a été largement relancé. Heure universelle ou heure d’été à l’année : une fois de plus, chaque pays devra faire son choix.
La genèse
Depuis son acquisition de BOVET en 2001, M. Raffy a toujours été attiré par les étoiles, cherchant à interpréter, de la plus céleste des manières, les différentes façons de donner l’heure. Il a ainsi introduit le thème astral, l’équation du temps, le calendrier sidéral et les équinoxes d’été et d’hiver, pour n’en citer que quelques-uns.
Quelques garde-temps révolutionnaires créés par BOVET :
- Le Récital 18 Rising Star
- Le Récital 20 Astérium (prix GPHG Astronomy and Calendar 2023)
- Le Récital 22 Grand Récital (récompensé par la plus haute distinction du GPHG en 2018)
- Le Récital 26 Chapter Two (prix GPHG Mechanical Exception en 2020)
Aujourd’hui, avec le Récital 28 Prowess 1, M. Raffy et ses équipes réalisent une avancée inédite dans la mesure du temps terrestre.
« Durant la phase de développement du Récital 26 Brainstorm Chapter Two, je me suis dit que ce que j’aimerais voir à mon poignet serait un garde-temps affichant l’heure universelle, sur lequel l’inconstance de l’heure dans le monde n’aurait pas d’incidence » explique Pascal Raffy. « Chaque année entre l’heure d’été et l’heure d’hiver, il y a des semaines qui ne correspondent plus, en plus des pays qui n’utilisent qu’une seule heure toute l’année durant. Dans le Récital 28 Prowess 1, des rouleaux disposés à 6 heures intègrent les 24 fuseaux horaires, tandis que le soleil (symbolisé par le tourbillon) se positionne à 12 heures. D’une simple pression sur la couronne, il est possible de régler les quatre différents affichages. C’est une véritable prouesse et je remercie sincèrement mes équipes pour les cinq années de travail minutieux qui ont permis de mettre au point ce garde-temps d’exception. »
« En juin 2022, tout était fin prêt pour démarrer la production, mais j’ai préféré suspendre le projet parce que je ne savais pas encore comment réaliser la rotation des cylindres » poursuit-il. « Nous avions en tête un système d’heure universelle comme celui de l’Orbis Mundi, mais cela ne nous satisfaisait pas. En effet, BOVET cherche constamment à repousser les limites de l’horlogerie. Nous pensions tous que le travail était achevé, mais j’ai mis au défi ma talentueuse équipe d’ingénieurs et d’horlogers, qui s’est montrée à la hauteur pour donner vie à un véritable chef-d’œuvre mécanique. »
Mis bout à bout, le processus de développement pour le Récital 28 Prowess 1 a duré plus de cinq ans. De plus, au lancement de la phase de recherche et développement, BOVET se trouvait pris dans le projet Rolls-Royce Boat Tail, à la fois complexe et chronophage.
Détails du garde-temps
Le système d’heure universelle : chacun des 24 rouleaux possède quatre positions : UTC, AST (heure d’été d’Amérique), EAS (heure d’été d’Europe et d’Amérique) et EWT (heure d’hiver d’Europe), toutes BOVET Fleurier SA press.bovet.com - instagram.com/bovet1822 -facebook.com/bovetfleurier réglables grâce à la couronne. Une simple pression de la couronne actionne la rotation à 90 degrés de chacun des cylindres, ce qui permet de régler individuellement chaque fuseau horaire. Le système de rouleau des dates, quant à lui, fut inspiré par un dessin de Léonard de Vinci. Le département technique devait trouver une solution pour empêcher le rouage de se gripper. Grâce à ce système, une fois le rouleau placé en position, il est maintenu par son ressort, le libérant ainsi de l’engrenage.
Le tourbillon : le mouvement au cœur du Récital 28 Prowess 1 est entièrement nouveau. Il repose sur le tourbillon volant double face breveté de BOVET. Un tourbillon qui a été étendu puisque l’échappement se trouve intégralement sur un côté du point central de la fixation, tandis que le balancier monté dans la cage et le spiral maison se trouvent sur l’autre côté, pour un effet encore plus spectaculaire, tout en transparence. La nouvelle cage, la plus légère jamais vue dans l’histoire de BOVET, intègre désormais 62 composants dont 39 entièrement nouveaux, pour un poids total de 0,35 gramme. Le boîtier « écritoire » breveté de la maison se présente pour cette nouvelle création dans un format inédit de 46,30 millimètres, afin de laisser suffisamment d’espace dans la partie la plus large pour loger le tourbillon à 12 heures.
Le calendrier perpétuel : la date, l’indication de l’année bissextile et le mois se présentent sur des rouleaux. De ce fait, lorsqu’ils arrivent respectivement au dernier jour et au de rnier mois, la date recule comme dans une machine à sous avec un système spécial pour atténuer le mouvement, tandis que les deux autres roulent vers l’avant. Encore une excuse pour rester éveillé jusqu’à minuit en fin de mois et surtout en fin d’année, rien que pour admirer le mouvement de l’ensemble des rouleaux. À l’arrière du garde-temps, BOVET a pour la première fois révélé les rouages du calendrier perpétuel, et le résultat est à la hauteur des espérances.
La décoration et les finitions : les 744 composants sont finis à la main, la platine est ornée de perlage et de côtes de Genève, et les ponts sont également gravés à la main. Le biseautage des grandes structures du mouvement au moyen d’une méthode appelée « angle rentrant » mérite une attention toute particulière. Un coin est dit rentrant lorsque deux chanfreins se rejoignent vers l’intérieur. L’intersection doit être nette, avec une seule ligne formée au point de rencontre. Ce type de coin est le plus difficile à manufacturer, d’autant plus lorsque la pointe est tranchante. Il nécessite des compétences d’orfèvre et actuellement, aucune machine ne permet de le reproduire.
Une production limitée
L’assemblage de chaque mouvement prend des semaines à réaliser, raison pour laquelle BOVET ne peut manufacturer que huit exemplaires de ce modèle par an. Le Récital 28 Prowess 1 est proposé en or rouge 18 carats, platine 950 millièmes et titane poli grade 5.
« Avec le Récital 20 Astérium, le Récital 22 Grand Récital et le Récital 26 Chapter Two, nous nous sommes attachés à relier le ciel et la terre » précise M. Raffy. « Pour le Récital 28 Prowess 1, nous apportons une solution au problème de mesure du temps terrestre avec un garde-temps universel réglable pour toutes les variantes d’horaire à travers le monde. Ce garde-temps est une promesse : celle de ne plus jamais avoir à calculer l’heure qu’il est dans le reste du monde. »
