Chanel : l’horlogerie de fil en aiguille

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CHANEL nouveauté W&W 2024
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Un tourbillon de nouveautés, des montres, des bijoux, un nouveau mouvement maison, de sublimes inspirations poétiques et ludiques. À Watches and Wonders, Chanel n’a jamais autant fait preuve de créativité

Que s’est-il passé chez Chanel ? Quel air flotte-t-il rue Cambon ? Rarement la maison n’aura dévoilé autant de nouveautés et aligné un tel parcours sans faute. Mais rafler le prix du plus grand nombre de nouveautés n’aurait de sens sans parvenir à préserver une cohérence d’ensemble, une harmonie, à faire en sorte que les produits se répondent, se complètent, sans se cannibaliser. Un exercice que Chanel réussit haut-la-main, offrant autant de surprises que d’audace, de fraîcheur et de maîtrise. 

Cette cohérence est maintenue par un fil, des aiguilles, des patrons et des ciseaux. Ce sont les outils primaires de la grammaire parisienne de Chanel. Ils irriguent tous les produits, s’en amusent et les détournent avec une éloquente créativité. 

Première J12 automate

Le bal s’ouvre avec la J12. L’éternelle « première montre unisexe en céramique » le mérite : elle reçoit un tout nouveau calibre maison, le sixième de son rang, que Chanel a donc appelé...Calibre 6. Et pourtant, il marque sa rupture d’avec ses prédécesseurs : le Calibre 6 est le premier mouvement manufacture Chanel automate. Et l’honneur revient à Mademoiselle (Coco Chanel) d’en faire le premier usage. Sur le cadran, sa figurine s’articule de cinq animations différentes. L’exercice est inattendu, rafraîchissant. Il est aussi très technique. Le Calibre 6 a beau être fort de 355 composants, il se glisse dans une boîte de seulement 38 mm pour 7,7 mm d’épaisseur, et garantit 3 jours plein de réserve de marche. La pièce est limitée à 100 exemplaires. 

J12 Calibre 6 © Chanel
J12 Calibre 6 © Chanel

Coup de ciseau sur la J12

J12 un jour, J12 toujours : l’icône se décline également en version « Couture » de 33 mm. Il en existe deux versions blanches, l’une limitée à lunette sertie (55 pièces), l’autre limitée dans le temps, ainsi qu’une version noire et or de 38 mm, elle aussi limitée dans le temps. Leur affichage s’impose pour Chanel avec la force de l’évidence : en lieu et place des aiguilles des heures et minutes, une paire de ciseaux. La grande lame décompte les heures. La petite, les minutes. Les secondes ? Une longue aiguille, terminée par son chas. Le fond de cadran reproduit les carrés d’un patron, la lunette l’échelle d’un mètre de couturier. L’exercice est purement créatif, animé par un mouvement quartz, mais d’une belle évidence esthétique et historique. 

J12 Couture © Chanel
J12 Couture © Chanel

Première Couture

Au-delà de l’éternelle J12, les deux autres collections maîtresses de Chanel ne sont pas oubliées. La Première se décline elle aussi en version Couture (19x15 mm), en édition limitée dans le temps dont le bracelet double tour en or et cuir reproduit également les divisions d’un mètre de couture. On retrouve à 3h le Charms libre de Coco Chanel, serti d’un diamant. Une pièce ludique, en phase avec l’esprit maison, même si l’esthétique « mètre de couture » déployée sur la grande longueur d’un bracelet double tour pourra intriguer. 

Première Ruban Couture © Chanel
Première Ruban Couture © Chanel

Boy-Friend en tailleur

La Boy-Friend ne reçoit elle aussi qu’une seule nouveauté, également en édition limitée. C’est une création audacieuse, un concentré de codes Chanel qui, pourtant, s’agrègent avec un certain naturel. Au cœur de la lunette, le maillon emblématique de la maison cousu dans ses tailleurs ou utilisé dans ses sacs. Sur le cadran, un patron de l’un de ces tailleurs, dont le piqué blanc indique les traits de couture. À midi, on sourit devant la reproduction de l’étiquette de la griffe parisienne, telle que cousue dans le dos de ses tailleurs. Toute la boutonnière du patron est en diamant. So chic, so Chanel. 

Boy-Friend © Chanel
Boy-Friend © Chanel
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