1. Urwerk Time-Space Blade
Son double patronyme révèle son caractère. D’un côté, Urwerk, dont l’architecture horlogère s’habille généralement de boîtes fermées et de mouvements à carrousels tournant en sens solaire (et donc anti-horaire).
De l’autre, cette énigmatique appellation, « Space Blade ». Elle émane de la collaboration avec Dalibor Farny, maison spécialisée dans la conception et la réalisation de tubes de verre affichant des chiffres – principalement l’heure, mais pas seulement.
Cette intrigante colonne de verre illumine également la distance que parcourt la Terre lors de sa propre révolution, autrement dit le voyage que chacun effectue en parfaite immobilité, à 1665 km/h. L’indication est chérie d’Urwerk, qui l’avait déjà incluse dans son UR-100. Cette création est la seule d’Only Watch qui ne soit pas véritablement une montre, mais un objet d’art et de design contemporain.
2. JC Biver – Catharsis
On s’y noierait. La marque naissante du vétéran de l’industrie Jean-Claude Biver dévoile une création surprenante. Catharsis est une interprétation singulière de la répétition minutes carillon tourbillon, sans affichage visible de l'heure.
Grâce à l'absence d'aiguilles sur le cadran, le cadran peut s'exprimer avec un motif apparemment aléatoire de 89 saphirs, en trois dimensions, pour donner du volume aux pierres et reproduire l'effet naturel de la houle, clin d’œil au siège monégasque d’Only Watch.
Le ciel étoilé est fait d'obsidienne argentée, avec des étoiles d'opale et une lune de météorite, au-dessus du paysage marin qui occupe la partie inférieure du cadran. L'heure ne s'affiche qu'à travers l'aiguille des heures au dos de la montre. Surprenant, poétique.
3. Barbier-Mueller – Mosaïque II
Le monde de l’art connaît la Fondation Barbier-Mueller. Celui de l’horlogerie, ses montres. Ou, du moins, 10 personnes de ce microcosme horloger purement genevois, du nombre de pièces Mosaïque I, qui fut éditée pour une précédente édition d’Only Watch et dont une nouvelle version vient compléter la vente 2023. Le design est signé Éric Giroud, le mouvement F.P. Journe. Il représente à ce jour la seule et unique collaboration externe que l’ombrageux horloger genevois a accordée.
Si la pièce donne l’illusion de la simplicité, elle résulte de plus de 1'000 heures de travail impliquant 12 métiers artisanaux. On note le travail de sertissage de la pierre, où celle-ci dicte sa forme et son épaisseur, alors qu’il appartient au métal qui l’accueille de s’adapter. Soit précisément le contraire des règles traditionnelles du sertissage. Côté mouvement, un fond officier réservera au seul propriétaire la vue du calibre F.P. Journe. Une pièce intime, secrète, dans l’esprit « montre de poche », éloge à l’art pour l’art et à la bienfacture genevoise.
4. Jaquet Droz – The Rolling Stones Automaton “Only Watch”
Quel chemin parcouru depuis le XVIIIe siècle ! Depuis « L’écrivain » et les autres automates de Pierre Jaquet-Droz, l’atelier de La Chaux-de-Fonds a opéré une mue continue qui se poursuit avec cette singulière montre-bracelet qui reproduit le stage set du plus grand groupe de rock de tous les temps.
Sous les heures et minutes décentrées, un premier disque les instruments des Stones. On revoit la guitare de Ron Wood, la batterie de Charlie Watts, puis les autres guitares de Ron Wood et Keith Richards. Des instruments façonnés à la main dans des blocs d’or puis peints – l’harmonica de Mick Jagger n’excédant pas quelques dixièmes de millimètres. L’ensemble est déposé sur un disque couleur vinyle.
Un second disque se met en mouvement sur simple pression du poussoir. La langue des Stones monte, descend, et bouge simultanément de gauche à droite. La réserve de marche est indiquée à 9h par une came restituant le bras articulé et le diamant d’un lecteur de vinyles. La rotation de la spirale haute en couleur crée une illusion d’optique semblable aux toupies d’enfants. Une pièce qui confirme que Jaquet Droz remplit toujours à la perfection ses deux missions : l’art de l’émerveillement, et la philosophie de l’unique.
5. Ulysse Nardin – Freak S
On a beau la voir depuis plus de 20 ans, rien n’y fait : la Freak d’Ulysse Nardin (prototypée par Carole Kasapi) est toujours aussi déroutante ! Sans aiguille, sans cadran ni couronne, la Freak S indique l'heure grâce à la rotation de son propre mouvement. Deux ponts tournent autour de son centre. Ils indiquent respectivement les heures et les minutes. Une flèche indique les heures tandis que le cône de nez du vaisseau spatial indique les minutes. Dans la composition Only Watch, le vaisseau est habillé de toutes les couleurs du nuancier propre à l’édition 2023. Un arc-en-ciel explosif et qui reste à l’avant-garde de la haute horlogerie contemporaine.
