L'invention de la montre en roue libre

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Invention of the free-wheeling watch - Ulysse Nardin
C'est un tour de passe-passe horloger, mais l'illusion est parfaite. Les roues de l'Executive Tourbillon Free Wheel semblent déconnnectées. Et pourtant, elles tournent.

On connaissait le tourbillon volant, Ulysse Nardin invente le train de rouage volant. L'Executive Tourbillon Free Wheel montre tous ses organes, non pas parce qu'il est squeletté ou dépourvu de cadran, mais parce qu'ils sont posés au-dessus du cadran. Il a l'air d'être la platine, c'est-à-dire le châssis du mouvement, mais il s’agit bien d'un cadran dans la mesure où il est décoratif. Alors, comment font toutes ces roues pour tourner ?

Invention de la montre en roue libre

Le spectacle est donc à la fois familier et intrigant. On reconnaît tout ce qui fait un mouvement, mais dans cette montre en or de 44 mm, rien n'est articulé de manière normale. Et surtout, rien ne cache les composants : le mouvement a l'air d'être construit sans ponts supérieurs. Ce qui est la définition même d'un composant volant, dont le plus connu est donc le tourbillon volant. Et en l’occurrence, celui de l'Executive Tourbillon Free Wheel est bel et bien de cette famille.

Pour préserver la magie, le côté fond du mouvement est une platine pleine. Presque rien n'y est visible, à part quelques rubis et vis. Tout se joue à l'intérieur du sandwich constitué d'un côté par la platine et de l'autre, par le cadran opaque.

Invention de la montre en roue libre

Dans un mouvement classique, les roues engrènent les unes contre les autres. La connexion entre ces éléments de transmission est tellement banale qu'on oublie même de la regarder. C'est d’autant plus facile de la survoler que le train de rouage, nom donné à la succession de roues qui vont du barillet à l’échappement, est généralement enfermé dans le mouvement et donc peu visible.

Invention de la montre en roue libre

Dans l'Executive Tourbillon Free Wheel, c'est tout le contraire. La montre donne l'impression qu'elle n'a pas de ponts. Double illusion. Tout d'abord, sa construction interne comporte des ponts au sens le plus standard du terme. Ils sont sous le cadran, invisibles. Ils tiennent les roues qui semblent inexistantes côté cadran, mais qui sont bien là pour assurer que le tour de passe-passe fonctionne bien.

De plus, la structure du mouvement est telle qu'en réalité, plusieurs des roues visibles ont bien leur pont. Ce sont des arcs droits, que la marque nomme boomerangs et qui sont vissés à travers le cadran. Quelques éléments restent cependant volants : le barillet, le tourbillon, plusieurs éléments de la partie remontage, près de la couronne, ne sont pas tenus par le dessus.

Invention de la montre en roue libre

Et c'est là le vrai génie de cette montre. Que ses éléments soient bel et bien suspendus ou non, le rendu est le même. Tout a l'air de flotter par-dessus les alvéoles du cadran. L'effet est encore renforcé par le verre. Sous la forme d'une glass-box, il est posé comme une cloche invisible sur l'ensemble, invitant à regarder le phénomène sous tous les angles, comme s'il n'y avait rien à cacher. Le plus fort dans les tours de magie, c'est toujours quand le prestidigitateur invite le public sur scène, ou remonte ses manches. L'illusion se base toujours sur une forme de transparence, qui induit la confiance et trompe les sens.

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