Une «millennium watch» par excellence : la première Marinemaster de Seiko arrive tout juste en l’an 2000. Mais soyons précis : en réalité, le marché japonais eut droit à une toute première itération de la Marinemaster l’année précédente, en 1999, mais il ne s’agissait pas d’une véritable plongeuse, au sens strict du terme. La première montre de plongée signée Seiko est donc bien la Marinemaster SBDX001, sortie en 2000, avec son calibre automatique 8L35 qui lui garantit une précision de -10 / +15 secondes par jour.
Fondatrice
La pièce est aujourd’hui un collector. Pas nécessairement au sens financier du terme : proposée à 2000 USD il y a 20 ans, elle se trouve toujours entre 2000 et 3000 USD actuellement. En revanche, elle a posé des jalons qui ont constitué, au fil des millésimes, les lignes de force de la gamme Prospex, dont la Marinemaster SBDX001 fut la première itération professionnelle.
C'est d’ailleurs ce qui se voit le plus sur son cadran: la SBDX001 porte l’inscription «Marinemaster Automatic Professional 300m», alors que les versions suivantes afficheront simplement le logo «X» de la collection Prospex, à la place de la mention «Marinemaster ». Pour l’anecdote, la lettre couramment prise pour un «X» comme logo Prospex est en réalité l’assemblage d’un P et d’un S, «Prospex » étant la contraction de «Professional Specifications ».
Par ailleurs, s’il est vrai que la toute première Marinemaster n’était pas encore, à proprement parler, une Prospex, Seiko en préparait néanmoins la filiation. La marque avait ainsi apposé sur son bracelet un petit autocollant provisoire jaune comportant la mention «Prospex ». Un détail de spécification qui, par la suite, deviendra finalement le véritable nom de la collection.
Par la suite, Seiko rééditera d’autres SBDX retrouvant la mention originale «Marinemaster », autant de clins d’œil au modèle 001 — comme la SBDX012 (version anniversaire) ou la SBDX017, par exemple.
Pragmatique
La première Marinemaster impose d’abord une esthétique, avec un puissant boîtier monobloc de 44mm de diamètre. Il est en acier, et Seiko prend dès l’origine le parti de ne pas y adjoindre une valve à hélium. Cette coquetterie, qui ne sert réellement qu’à une poignée de plongeurs dans le monde, charme pourtant nombre de collectionneurs en quête d’authenticité. Mais Seiko préfère la praticité — le bon sens nippon, toujours très fonctionnel — et opte pour un joint en «L» étanche à l’hélium, sans fond vissé. Même résultat, plus simple.
Lumineuse
Autre spécificité du modèle originel: la forte luminescence de ses index et repères. Cela deviendra l’une des signatures techniques des futures Prospex, dont la Marinemaster SBDX001 pose les bases. Seiko possède en effet sa propre matière luminescente, qui n’est pas le très helvétique Super-LumiNova, mais le Lumibrite (breveté, aucune substance radioactive).
Particularité de la première Marinemaster: le Lumibrite est appliqué à la main. Les collectionneurs avertis apprécient sa très légère irrégularité que l’on distingue à la loupe et qui résulte du procédé artisanal. Pour la version suivante et pour toutes les Prospex, Seiko développera une application machine, et réduira par la même occasion l’épaisseur du cerclage acier de ses marqueurs. Les Prospex seront donc plus propres, moins pataudes, mais sans cette dimension « fait à la main» qui fait le sel de la Marinemaster SBDX001.
Résistante
Autre spécificité, presque anachronique : la pièce de 2000 est équipée d’un verre Hardlex. C’est un pur produit Seiko. Particularité par rapport au verre saphir ? Aucune. Il n’est pas plus résistant, pas moins réfléchissant… mais beaucoup plus cher à produire que le verre saphir. Le bon sens nippon l’emportera de nouveau pour toutes les futures Prospex : le verre Hardlex ne sera pas reconduit.
Au fil des éditions, Seiko a sans cesse perfectionné ses modèles Marinemaster, notamment avec des inserts céramiques, puis le verre saphir. La Marinemaster SBDX001 est également la seule et unique «pré-Prospex » dotée d’un calibre 8L35 haute fréquence original, dérivé du prestigieux 9S55 que l’on trouve chez Grand Seiko
Cette année, GMT Magazine et de WorldTempus se sont lancés dans le projet ambitieux de résumer la montre de plongée depuis l'an 2000 dans The Millennium Watch Book - Diver, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book - Diver est disponible sur en français et en anglais ici :
