Garantie jusqu’à 3000m, testée jusqu’à 4000m, pour un prix inférieur à 10'000 CHF. Et cela avec le premier mouvement 100% français, manufacturé par Péquignet – soit entièrement conçu et construit avec des composants produits en France (exception faite du spiral). Cette nouvelle reine des profondeurs – bien sûr certifiée montre de plongée selon la norme ISO 6425 – ne devrait ressembler à aucune autre. Frank Huyghe, CEO de RALF TECH, commente en primeur pour Worldtempus l’épopée de sa gestation – 3 ans, comme une baleine! – marquée par une phase de conception fort bien-pensée et des tests de plus en plus poussés.
«Nous avons lancé le projet en février 2019 avec l’ambition de créer une montre capable d’aller aussi profond que possible. Les Océans ont une profondeur moyenne de 3600m: nous envisagions de descendre jusque-là, voire plus loin. Et nous voulions créer non pas un prototype, mais une montre produite en série, avec un prix inférieur à 10’000 CHF» pose Frank Huyghe. Car, inutile de préciser que ce sont des prototypes qui ont vaincu les records mondiaux, avec en tête l’Omega Planet Ocean (10’928m) et la Rolex Deep Sea Challenge (10’898 m). Du côté des montres commercialisées on retrouve notamment l’Omega Ultra Deep (étanche jusqu’à 6000m au prix de 11’200 CHF) et la Rolex Deep Sea (étanche jusqu’à 3900m, vendue 13'500 CHF). Alors, comment faire pour qu’une montre résiste à la faramineuse pression à l’œuvre au fond des mers?
Axe de recherche 1: la forme
«Nous avons développé une nouvelle forme du verre: celle-ci a une incidence majeure sur les performances de la montre. Le bombé permet de répartir la pression sur l’ensemble du verre au lieu de la concentrer en son centre. Il s’agissait donc de trouver le galbe parfait. Nous avons aussi travaillé l’hydrostatique du ‘bord de fuite’, soit la lunette, pour que sa forme évacue l’eau, et qu’elle continuer à répartir la pression uniformément.»
Axe de recherche 2: le fond
Comme le verre, plus le fond de la boîte est bombé, mieux il résiste à la pression. «Nous avons opté pour un compromis entre la forme idéale pour passer les tests – lors desquels la montre n’est pas portée, comme en situation réelle, mais soumise à de la pression sur toutes ses faces –, et la réalité – une montre au fond bombé serait importable au poignet!» Ainsi, «The Beast» possède un début de fond légèrement bombé, puis plat, pour une épaisseur de 8mm d’acier – un volume permettant au fond de ne pas être déformé par la pression –, et dont seuls 3mm sont visibles hors de la montre. RALF TECH a associé ce fond à un système interne d’encapsulage, répartissant la pression dans la montre grâce à un système de compartiments.
Les tests en conditions réelles
Pour passer l’épreuve de l’eau, RALF TECH a confié sa fort robuste bestiole à la Marine nationale française – atteignant ainsi progressivement 2500m de profondeur. Puis, pour y ajouter plus d’un kilomètre à la verticale, il a fallu faire appel à la société Triton, dont les sous-marins ont accompagné les plus grands records. Et la bête est descendue… descendue… descendue encore. D’abord, jusqu’à 3000m, puis 3500m et ensuite quasi 4000m! «Il s’agissait toujours du même prototype. Comme il résistait parfaitement, il n’y avait pas de raison de le changer» précise Frank Huyghe. «Cette nouvelle montre de plongée sera garantie jusqu’à 3000m – même si elle est descendue plus bas. Nous conservons ainsi une marge de manœuvre pour d’éventuels futurs modèles. Avec une montre produite en série, nous pourrions imaginer atteindre 5000m. Au-delà, il faudrait passer dans le registre des montres-concept, qui ne sont dès lors plus faites pour être portées.» Rendez-vous est pris en décembre, pour découvrir «The Beast» sous toutes ses coutures.
