Résister à toutes les pressions

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Résister à toutes les pressions - Montres de plongée
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Entre records d’étanchéité, optimisation de la lisibilité et fonctionnalités utiles, les montres de plongée allient élégance et haute technicité.



De tous les garde-temps, la montre dédiée à la plongée possède une aura particulière. Son histoire jalonnée d’une succession de records toujours plus fous, l’a fait s’imposer comme « un objet culte ». Et parce que rien n’est anodin, son efficacité souligne également à qui sait lire entre les lignes, la capacité de son porteur de résister à toutes les pressions.


À l’échelle de la grande histoire de l’horlogerie, la notion même d’étanchéité pour un garde-temps est une invention récente. Elle est née avec l’avènement de la montre-bracelet, au cœur du tumulte de la première conflagration mondiale. Pour permettre de voir s’imposer ce nouveau mode de porter autorisant de savoir l’heure à tout instant sans pour autant exposer les instruments de mesure du temps à tous les dangers (eau et poussière), quelques horlogers visionnaires ont pris le parti de résoudre le problème de l’étanchéité des boîtiers.


Il revient à Rolex d’avoir apporté la solution la plus efficace en la matière avec l’invention, en 1926, de la couronne de remontoir vissée. Simple et efficace, elle devait s’imposer au fil des ans, face à tous les autres systèmes mis au point par la concurrence et que l’on retrouve sur certains modèles inspirés du passé comme la Pasha de Cartier ou la Luminor de Panerai, une référence spécialement élaborée pour les nageurs de combat italiens.

Tribute to Fifty Fathoms Aqualung

Cependant, il faut attendre 1953, date correspondant à la fiabilisation de l’équipement du « scaphandre autonome » pour voir apparaître les premières montres de plongée grand public comme la Fifty Fathoms de Blancpain ou la Submariner de Rolex. Ces pièces dotées de boîtiers antimagnétiques garantissant une étanchéité égale ou supérieure à 100 mètres, de lunettes tournantes unidirectionnelles avec indication des minutes, d’un affichage lisible dans l’obscurité et d’une trotteuse de seconde permettant de vérifier le bon fonctionnement de l’ensemble, sont à l’origine des modèles de plongée répondant aujourd’hui à la norme ISO 6425.


Mais en raison d’une forte compétition entre les marques pour la domination de ce marché très porteur où la maîtrise du temps est vecteur de sécurité, un grand nombre d’entre-elles ont « dopé » leurs créations au fil des ans pour faire tomber des records, mais également répondre aux besoins des professionnels travaillant toujours plus profond. En matière de record, Rolex détient toujours, depuis le 23 janvier 1960, celui de la montre ayant atteint au bras d’un bathyscaphe, la profondeur maximale avec 10 916 mètres, soit quelques mètres de mieux que la dernière tentative datant du 26 mars 2012, réalisée toujours par Rolex avec le concours du cinéaste explorateur James Cameron.


Cependant, certaines maisons rivalisent d’ingéniosité pour proposer des instruments résistants par grande profondeur. Des profondeurs auxquelles les plongeurs n’iront jamais, mais même dans des univers réputés sérieux, personne ne résiste au jeu de la compétition et de qui fera mieux… C’est au final un argument marketing qui touche les âmes sensibles aux records… A ce jeu Hublot joue dans la cours des grands en proposant la King Power Diver Oceanographic, une montre étanche à plus de 400 atmosphères de pression… Et d’autres ont effectivement dépassé ces profondeurs lors d’expériences en laboratoires. C’est le cas de Bell & Ross qui, en 1997, a atteint avec l’Hydromax (une montre à équipression) la profondeur de 11 000 mètres théoriques. Cela sert sa cause en rendant la marque crédible dans un secteur où la détention d’un record est une sorte de blanc-seing pour vendre d’autres pièces comme par exemple la très sympathique et trop méconnue BR01.  

King Power Diver Oceanographic

Évidemment, rien n’interdit aujourd’hui d’aller toujours plus loin en matière de résistance à la pression, mais les plongeurs amateurs ont avant tout le souhait de disposer d’informations utiles ou de fonctionnalités leur permettant de plonger en sécurité par faible profondeur. Ainsi, certains préfèreront disposer d’un modèle robuste comme la Royal Oak Offshore Diver en céramique (étanche à 300 mètres et lunette interne). D’autres choisiront l’Aquaracer de TAG Heuer car l’instrument est suffisamment étanche pour accompagner un plongeur en bouteille pour les vacances. D’autres préfèreront peut-être la Seiko Kinetic Diver, efficace et précise avec son calibre associant les qualités de la mécanique pour le rechargement de la batterie et du quartz pour la précision.

Kinetic Diver
Aquaracer 500m Ceramic CAK2110

Voilà qui est bien, mais certains préfèreront sans doute voir leur montre de plongée dotée d’un profondimètre comme il s’en trouve chez Jaeger-LeCoultre, Blancpain ou IWC. Toutefois, ces pièces fort chères car complexes à mettre en œuvre, sont aujourd’hui concurrencées par le système mis au point très récemment par Oris pour sa toute nouvelle Aquis Depth Gauge. Redoutable d’efficacité, le procédé qui a été testé par nos soins est effectivement imparable. Imparable également les modèles dotés d’une alarme (Vulcain et Jaeger-LeCoultre). Efficace sous l’eau elle prévient le plongeur du moment où il doit remonter à la surface. Voilà qui peut être utile et servir la cause de ceux qui trouvent trop compliqués les ordinateurs de plongée. C’est pourquoi Vulcain a placé sur son cadran une table de plongée pour permettre aux pratiquants d’avoir toujours en tête les principales règles de sécurité et les paliers à respecter à la remontée en fonction des temps d’immersion… Difficile de faire plus efficace…

IWC-Aquatimer-Deep-two-IW354703


Nautical Heritage, Nautical Seventies 00159.081L