Je sais qu’on n’est censé dire ce genre de choses qu'à la fin de l'article, lorsqu’on conclue par une grande déclaration récapitulative, mais je vais aller droit au but maintenant — je vais vraiment aller au fond de cette montre. Je vais aller tellement en profondeur que je suis prête à briser les conventions de la rédaction d'articles pour elle. Tout ce qu'elle contient est parfait, croyez-moi, du concept général et du mouvement jusqu'aux plus petits détails de conception. Si vous pensiez que le Chronomètre Ferdinand Berthoud FB 1, lancé en 2015, était spécial, la FB 2RE vous épatera. (Au cas où vous ne le sauriez pas, je ne suis pas facilement impressionnée, et je ne fais pas d’éloges à la légère. Demandez à mes rédacteurs : ils pourront vous affirmer que les compliments se méritent avec moi).
Q : Quelle est la caractéristique déterminante d'un chronomètre ?
R : Précision et stabilité de la marche.
La précision peut se présenter sous de nombreuses formes. Il y a la précision de la mesure du temps, qu’on peut mettre en œuvre et augmenter de plusieurs façons, avec des mécanismes à force constante, par exemple, ou des échappements à haute fréquence, des systèmes antichocs ... La liste est longue. Sans vouloir faire de l'auto-promotion ou quoi que ce soit, j'ai écrit un article sur les progrès de l'horlogerie de précision, qui sera publié dans un livre à venir. Vous devriez y jeter un coup d'œil.
Il y a aussi la précision de l'affichage de l'heure, à laquelle beaucoup de gens n'accordent pas assez d'importance selon moi — ils ont tendance à penser qu'un système de mesure du temps précis conduira naturellement à une indication précise de l'heure. C'est vrai dans une certaine mesure, bien qu'il ne s'agisse pas d'une relation causale à 100 %. Cela revient à dire qu'une bonne éducation mène à un bon emploi. Cela aide, mais pas toujours, vous savez.
Par conséquent, je suis profondément favorable à la manière dont le Chronomètre FB 2RE contrôle les deux types de précision, sans aucune confusion. Cette montre n'est pas là pour crâner et gaspiller votre argent. Cette montre est synonyme de business. Parlons un peu de la façon dont elle mesure le temps avec précision.
Nous commençons par le ressort de barillet, la source d'énergie primaire du mouvement. Je n'ai pas le temps de m'étendre sur le sujet, mais en gros, le barillet délivre beaucoup d'énergie, ou de couple, lorsque le ressort de barillet est complètement remonté, et très peu lorsqu’il est presque déroulé. Entre ces deux extrêmes, il y a un point d'équilibre important où le barillet alimente le mouvement avec un niveau de couple optimal ; ce n’est pas tant que le balancier souffre de ce que nous appelons le rebat (surstimulé comme un enfant atteint de TDAH et un sac de bonbons), ni que le balancier soit sous-performant (comme moi à mon bureau après avoir mangé des pâtes au dîner).
Le Chronomètre Ferdinand Berthoud utilise ici deux mécanismes. Le premier, un dispositif de fusée-et-chaîne, sert à prolonger ce dit point d'équilibre et aussi à standardiser le couple de sortie. Le second, une croix de Malte, limite la rotation du barillet de telle sorte que les deux extrémités du ressort barillet sont complètement bloquées et que le mouvement ne reçoit pas de couple trop élevé ou trop faible. De cette manière, le balancier du Chronomètre FB 2RE est alimenté par un régime énergétique optimisé et standardisé, comme un athlète d'élite qui se prépare pour les Jeux Olympiques.
Voici un graphique montrant comment la combinaison de la fusée-et-chaîne et de la croix de Malte améliore le rendement énergétique du barillet. Ne vous faites pas de souci si vous ne comprenez pas vraiment ; c'est surtout pour les lecteurs geeks occasionnels que nous avons, qui aiment les graphiques, les chiffre, etc.
Maintenant, nous arrivons à la partie intéressante (selon moi). Il y a un réservoir d'énergie secondaire intégré dans l'échappement, un ressort en spirale qui ajoute un autre niveau d'équilibre énergétique au couple qui va au balancier. Ce type de ressort secondaire, connu sous le nom de remontoir d'égalité (mais vous pouvez le considérer comme un ressort principal intermédiaire), est considéré comme un mécanisme à force constante, tout comme le système de la fusée-et-chaîne. La théorie horlogère nous dit que l'efficacité d'un mécanisme à force constante augmente à mesure qu'il s'approche de l'échappement, c'est pourquoi un remontoir d'égalité est considéré comme plus exclusif qu'un système de fusée-et-chaîne. De plus, il est plus difficile à mettre en place et à réguler. De plus, il est plus amusant à regarder. (C'est ma raison personnelle d'aimer le remontoir d'égalité plus que la fusée-et-chaîne, mais je ne le dis normalement pas aux gens, car cela me donne un air superficiel).
Cependant, ce qu'il y a de mieux dans le remontoir d'égalité, c'est que si vous réglez le ressort pour qu'il se recharge une fois par seconde — parce que vous pouvez les obtenir dans l'intervalle de temps que vous voulez — vous pouvez avoir une très belle petite indication de la seconde morte juste là, dans vos mains. Cela m’excite tellement ; je ne peux même pas vous dire à quel point. Et c'est ainsi qu’on fait une mesure précise du temps et un affichage précis du temps, le tout dans un seul et même mécanisme.
De plus, la montre est juste magnifique, et ce sont mes 800 mots.
