Choisir une montre confortable - la boucle

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Interface discrète entre la montre et son propriétaire, la boucle est un déterminant du confort plus complexe qu'il n'y parait.

WORLDTEMPUS – 26 janvier 2012

David Chokron


Les boucles qui ferment les bracelets de nos montres sont-elles suffisamment soignées? Il s'agit en effet d'un élément de confort essentiel, et souvent le dernier composant à être décoré, personnalisé, optimisé. Car le client comme le fabricant se concentrent sur ce qui est prédominant: la tête de montre et son contenu. Mais la concurrence entre marques est féroce et la notion de luxe s'incarne dans une bienfacture du moindre détail, mécanique en particulier. La boucle a donc pris une importance nouvelle et est devenue un nouveau territoire de compétition entre marques.Ergonomie_331910_0

L'ambiguïté de l'ardillon


La plus simple de toutes est la boucle à ardillon. Semblable à celle d'une ceinture, elle est à la fois la plus économique et la plus facile à personnaliser. Une boucle, une tige et un ardillon (la petite tige qui entre dans la perforation du bracelet), et le tour est joué. Ergonomie_331910_1Elle peut prendre la forme du logo de la marque. Mais ses inconvénients sont majeurs. L'ouvrir nécessite de plier le cuir, toujours au même endroit. A force, le geste casse la doublure, puis le cuir même. Quand on l'ouvre, le cercle de protection qui rattache la montre au poignet est rompu et elle peut tomber si on y prend gare. La chose arrive, surtout avec une montre lourde. Mais une boucle simple dans son principe peut se révéler complexe par son exécution. Surtout quand elle émane d'une marque qui se distingue par son approche mécaniste. Ainsi Ladoire utilise une boucle à ardillon à l'image de ses modèles. 23 composants usinés et squelettés retiennent un bracelet d'épaisseur hors norme.Ergonomie_331910_2
Les déployantes


La boucle déployante est considérée comme supérieure. Techniquement, elle l'est indéniablement. La version à deux lames est la plus classique. Mais elle peut aussi en présenter trois. Cette boucle dite papillon est composée d'une grande lame qui repose contre le poignet sur laquelle viennent se replier deux autres, plus petites, et refermées par fermoir sécurisé. En plus de s'ouvrir sans plier ni casser le cuir, ces boucles sont mises en avant pour leur sécurité. Une pièce supplémentaire peut venir coiffer la boucle. Clippée, elle en augmente la tenue et complique l'ouverture pour éviter les ouvertures intempestives. L'exercice est sublimé avec les montres de plongée. La boucle Glidelock de Rolex est la plus sophistiquée. En plus de sa sécurité de fermeture, elle est réglable. Elle s'ajuste par pas de 1,8 mm, sans démonter de maillon ou même l'ouvrir. Sa mécanique complexe lui permet d'être portée sur la peau ou une combinaison en néoprène en toute facilité.Ergonomie_331910_3

Le porter

Mais si les boucles déployantes préservent mieux la durée de vie des bracelets en cuir, elles ne sont pas une panacée en termes de confort. En concevoir une dans le moindre détail suppose de faire attention à quelques points d'anatomie et de design. Ce qui signifie que toutes ne sont pas égales. Le nœud de la question réside dans ses courbes. Si les lames sont trop longues, la charnière qui les articule prend appui sur un des deux os du poignet, le cubitus ou le radius, ce qui est particulièrement douloureux. Autre risque, la longueur des bracelets. Si elle n'est modulable que d'un des deux côtés, ce qui est majoritairement le cas, un des deux brins du bracelet est long et l'autre court. Ce qui éloigne la boucle de l'endroit où elle est sensée reposer: sous le poignet, bien au milieu et non pas contre un os. Plus qu'un risque après l'achat, la sensation d'inconfort qui en résulte fait fuir le client, également rebuté par des bracelets en cuir trop rigides. Ce geste d'achat contrarié n'est même pas toujours conscient, un risque invisible mais bien réel.Ergonomie_331910_4
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