La probabilité de pouvoir acquérir cette nouvelle De Bethune « JPS » est quasi nulle, tant la marque a le vent en poupe et peine à répondre à la demande. Et c’est bien dommage : c’est l’une de ses plus réussies.
Un changement de couleur qui se complaît à se décrire comme « nouveauté » ? Jamais ! Ces fameux « facelift » qui ponctuent l’année horlogère voire, dans certains cas, constituent la majorité de son actualité, ne sauraient être considérés comme d’authentiques nouveautés.
Sauf pour cette De Bethune.
Car la manufacture s’est établie autour de codes esthétiques et techniques très précis. L’on peut aimer ou détester De Bethune, elle se reconnaît toujours au premier coup d’œil : présence massive du bleu, du titane, couronne souvent à midi, cornes mobiles, décorations d’inspiration astrale, parfaite clarté et lisibilité. Autant de signes égrenés au fil des années et qui ont fait qu’une De Bethune est une...De Bethune. Et rien d’autre.
De fait, quand a surgi la DB28GS JPS, un frisson a parcouru les allées genevoises : du noir ? De l’or ? Et une inspiration automobile en prime ?
So Seventies
Pourtant, les amateurs de course automobile auront reconnu derrière ces trois lettres les célèbres John Player Special, ces Formule 1 des années 70 habillées de la livrée noire et or du fabricant de cigarettes éponyme. La livrée JPS était, à l’époque, aussi célèbre que le rouge Ferrari, le vert Benetton ou le bleu et orange Gulf. Et 7 titres de Champion du monde Constructeurs, 6 titres de Champion du monde Pilotes que se partagèrent des pilotes légendaires comme Jim Clark ou Graham Hill.
Les plus férus de F1 et d’horlogerie se plairont à détailler les analogies entre les deux univers. Précision, endurance, technique : ce n’est plus un pont, c’est une autoroute à huit voies qui les relie. Un peu trop large, rapide et facile pour que l’on daigne s’y engager.
Or noir
En réalité, l’examen détaillé de la construction de la pièce permet de comprendre une chose remarquable : son extrême complexité lui ouvre la possibilité d’excentricités chromatiques tout à fait inattendues.
Il en va ainsi de l’intérieur des cornes mobiles, avec un insert de couleur or qui souligne la géométrie très moderne de la pièce. Le caractère très brillant de la lunette, ponctuée de billes de couleur or, contraste admirablement bien avec le satiné de la boîte et des aiguilles. Le pont central offre un guilloché linéaire très moderne, qui se cherche entre Formule 1 et le fameux avion furtif Northrop B-2 Spirit, lui aussi triangulaire et noir. Mais ce n’est pourtant que la partie visible...de jour.
Car, à 6h, De Bethune a placé un interrupteur. On peut l’appeler poussoir pour la figure de style, mais il s’agit bien d’un interrupteur par sa fonction première : il allume la lumière ! Partant du constat qu’une montre de sport doit proposer une lisibilité parfaite par tous les temps et dans toutes les situations possibles, le mouvement a été développé dès le départ pour embarquer un éclairage du cadran et du mouvement de l’intérieur. Ainsi, une source de lumière blanche est produite par un moyen entièrement mécanique qui fonctionne grâce au principe d’une dynamo. Pas d’électronique, pas de pile, mais un procédé astucieux, déjà aperçu chez HYT ou Van Cleef & Arpels.
Au final, De Bethune ouvre une porte créative innovante, surprenante mais surtout très prometteuse. Alors que l’on pensait l’esthétique de la marque arrivée à pleine maturité, l’on découvre au contraire qu’elle n’a fait qu’effleurer les possibilités créatives que lui offres ses « DB ». La plus belle des promesses d’avenir...
Édition limitée de 50 pièces – CHF 105'000.-
