Être une petite marque indépendante n’a pas que des inconvénients. Il y a certes, parfois, le défaut de visibilité, le manque de budget. Mais les grandes marques internationales perdent une qualité que les indépendants cultivent avec jalousie : l’agilité, la réactivité. La possibilité d’éditer de très petites séries à sa guise, et même des pièces personnalisables, produites en un temps record, grâce à une véritable relation client de proximité.
Les dernières Tortues Rainbow de Claude Meylan en sont la meilleure illustration. Si cette collection a déjà quelques heures de vol, rares sont ceux qui ont pu en voir un exemplaire : ils ont presque tous été personnalisés et envoyés en direct à des collectionneurs aux quatre coins du monde. Car la Tortue Rainbow, c’est une collection courante colorée, mais c’est aussi – et surtout ! – d’infinies possibilités de personnalisation.
Reçu 7 sur 7
La toile de base de cette nouvelle collection colorée, c’est le boîtier tonneau affectionné par Claude Meylan. Son nom : la Tortue. On le retrouve ici habillé de noir, avec boîte noire, bracelet noir, couronne noire et ponts squelettes noirs. Pièce furtive ? Pas vraiment, et même au contraire : cette approche monochromatique n’est destinée qu’à mettre en valeur les vives couleurs qui viennent habiller l’architecture du cadran, ses aiguilles est un mystérieux index, à 7h.
7 à dire ?
Pourquoi le 7 ? Claude Meylan n’a pas d’explication unique, mais plusieurs dizaines : sept jours de la semaine, sept planètes, sept degrés de la perfection, sept sphères ou degrés célestes, sept pétales de la rose, sept têtes du naja d’Angkor, sept branches de l’arbre cosmique et sacrificiel du chamanisme, entre (beaucoup) d’autres. Chacun y trouvera le sens qu’il souhaite, en fonction de sa sensibilité personnelle.
Pourtant, la marque s’amuse à bien faire la différence entre l’emplacement de l’index, et le chiffre que l’on peut y inscrire. En collection courante, les deux correspondront, et le chiffre « 7 » sera bel et bien gravé dans l’index situé au même endroit.
7 inattendu !
En réalité, beaucoup de collectionneurs s’amusent à dissocier les deux. Comme celui qui y a fait inscrire le chiffre « 20 », pour la montre offerte à l’occasion des vingt ans de son fils. Sans compter les possibilités de mettre un logo, un dessin, ou un autre chiffre.
Claude Meylan ne s’arrête pas là. Hormis les sept couleurs proposées de série, il reste toujours possible de contacter la marque pour demander une légère variation sur l’une d’entre elles : un ton plus foncé, plus clair, voire du noir pour donner vie à un modèle unique « absolute black ». Et si l’on souhaite imaginer une Tortue faite non pas de deux couleurs, mais de trois, cela reste envisageable – par exemple en commandant un jeu d’aiguilles qui ne reprend ni le noir ni la seconde couleur. Avec, au final, un curieux paradoxe : la Tortue Rainbow peut se décliner avec tant de variations qu’il n’en existe pas véritablement de portrait-robot. Elle sera unique, comme chaque histoire, comme chaque collectionneur.
