SWISS SEASONS - 22 janvier 2013
Marco Cattaneo
Quand on a presque deux siècles d'histoire horlogère derrière soi, il faut savoir de temps à autre plonger dans les archives et rappeler au public ce que sont les racines d'une marque, pourquoi ces nouvelles montres que l'on présente aux détaillants du monde entier sont légitimes et s'inscrivent dans une tradition. C'est l'exercice auquel se livre Baume & Mercier qui propose cette année une nouvelle collection baptisée Clifton, et qui rend hommage à une montre des années cinquante.
Avant de dévoiler à la presse les différents modèles proposés, la marque nous convie à une promenade au travers de ses 183 ans d'histoire, sur son stand du SIHH, toujours inspiré par l'univers lumineux des Hampton, ce bord de mer nord-américain où se retrouve la bonne société de la côte Est, et qui a donné son nom à l'une de ses lignes phare. Elle fait défiler sur l'écran les médailles glanées dans nombre d'expositions universelles et de concours de chronométrie tout au long du 19ème siècle. Des personnages aux moustaches soignées dont les pointes remontent légèrement se succèdent, on découvre les premières aventures transatlantiques, l'ouverture à une époque encore héroïque de la première filiale américaine, du côté de Philadelphie. Les années défilent, on parcourt le XXème siècle, des noms inspirant surgissent, jusqu'à ces années cinquante d'où vient la Clifton.
Cette balade dans le temps conforte au fond Baume & Mercier dans les valeurs qu'elle revendique: tradition, authenticité, luxe accessible, un cocktail qui lui permet de vendre des montres de qualité à un prix abordable. Quelques milliers de francs tout de même, mais pas grand-chose face aux étiquettes à cinq ou six chiffres de nombre de ses concurrents. Aux yeux des puristes, la marque en serait presque suspecte à force d'être "bon marché", et il lui faut sans cesse réaffirmer la qualité de ses produits. Elle le fait en racontant son histoire, mais aussi, plus simplement, en donnant à voir des mouvements mécaniques et automatiques au travers des fonds saphirs qu'ont adoptés quelques-uns de ses modèles, et les côtes de Genève - ces sillons parallèles gravés à la surface du métal - qui en ornent les masses oscillantes.
