Bulgari s’attaque à la Quatrième Révolution Industrielle à Davos

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Bulgari tackles the Fourth Industrial Revolution in Davos - Smartwatches and cybersecurity
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Au moment où toute l’industrie horlogère avait les yeux tournés vers le SIHH, Guido Terreni, parlait cybersécurité au WEF de Davos.

Responsable de la division Montres chez Bulgari, Guido Terreni est un homme aux larges compétences. Fruit du partenariat entre Bulgari et la société suisse WISeKey, spécialiste en cybersécurité, la montre Bulgari Magnesium, qu'il a présentée à Baselworld 2015, est un concept original mariant horlogerie traditionnelle suisse et technologie à porter. Cette montre abrite une puce NFC dans son boîtier, permettant de transmettre le certificat digital d’un utilisateur à l’application Bulgari Vault, développée en collaboration avec WISeKey.

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Pendant le Forum économique mondial de Davos, en Suisse, qui s’est tenu la même semaine que le SIHH, WISeKey a organisé un déjeuner-débat, auquel participèrent Guido Terreni et d’autres intervenants connus, parmi lesquels Kevin Spacey, Yevgeny Kaspersky, de Kaspersky Labs, et Jimmy Wales, fondateur de la Wikimedia Foundation. L’intitulé du débat avait de quoi impressionner : « Cybersécurité pour l’internet des objets connectés – La Quatrième Révolution Industrielle ». Ou, dit plus simplement mais de façon tout aussi alarmante : « 50 milliards de raisons de s’inquiéter ».
Cinquante milliards, c’est le nombre de ce produits connectés en circulation qui constituent « l’internet des objets » et regroupent tout ce qui va de la montre connectée aux thermostats intelligents. Tous sont capables d’interagir avec d’autres objets et systèmes, mais, à cause de la nature même d’internet, il n’existe aucune interface commune entre eux. Voilà qui fait le bonheur d’Apple qui peut ainsi maintenir un écosystème clos dans lequel tous ses produits peuvent interagir les uns avec les autres, stocker des données dans le cloud, et lui transmettre des informations plus ou moins anonymes sur leurs utilisateurs.

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Peut-être est-ce parce que les marques de luxe ont l’habitude de traiter avec une clientèle très exigeante en matière de sécurité qu’elles se sont montrées très prudentes s’agissant de leurs produits connectés. L’e-Strap de Montblanc, par exemple, n’envoie aucune donnée à des tiers, l’échange d’informatiosn ne se faisant qu’entre l’application sur le téléphone et le bracelet lui-même.

Bulgari a franchi un pas supplémentaire en s’alignant avec les objectifs de WiSeKey visant à établir un standard pour l’identification sécurisée d’une personne sur internet. La montre Bulgari Diagono Magnesium est la première à inclure un cryptage asymétrique (basé sur une clé publique et privée). Pourtant, comme l’a expliqué Guido Terreni à WorldTempus, cela ne résout pas le problème du partage de l’interface. « Même dans les hôtels, où les applications NFC sont relativement simples, il n’existe aucun standard commun », souligne-t-il. Assurer la compatibilité entre les différents types de téléphones portables est un autre casse-tête. Celle-ci ne se limite pas à iOS et Android puisqu’il y a même des différences au sein des appareils Samsung sous Android.

Selon M. Terreni, cela explique que la Diagono Magnesium et sa technologie brevetée ne sera pas commercialisée tout de suite. Mais quand elle le sera, il voit une ouverture : « Ce qui peut modifier l’opinion qu’on a des montres est la Quatrième Révolution Industrielle : l’internet des objets. »

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