Symbole de précision, le COSC souffle 50 bougies

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Fondé en 1973, le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètre se veut « le garant de la tradition horlogère suisse de précision ». Même si ses critères sont aujourd’hui remis en question, le COSC reste un symbole de bienfacture, au même titre que le Swiss Made

« Ta montre est-elle cosquée ? ». De nos jours, un tel barbarisme ne fait plus guère hausser les sourcils des aficionados. Et pour cause, le terme renvoie à une véritable institution : le Contrôle Officiel Suisse des Chronomètres (COSC) qui célèbre cette année son demi-siècle d’existence. Fondé en 1973 par cinq cantons horlogers et par la Fédération de l’industrie horlogère suisse, le COSC a d’abord permis d’unifier les critères et les conditions d’observation des montres pour devenir une association à but non lucratif, reconnue d’utilité publique au service des marques. Cinquante ans plus tard, cette certification « consubstantielle à la branche », selon les propos tenus lors des festivités jubilaires, reste, au même titre que le Swiss Made, le label horloger par excellence : « Le COSC possède une réputation inégalée en matière de certification, expliquait Nico de Rooij, président de son conseil d’administration. Il établit des normes de précision à l’échelle mondiale, auxquelles les horlogers acceptent de se plier. Il contribue largement à l’excellence de l’horlogerie suisse dans le monde ».

Une norme des années 1970

Reste qu’avec une marge de tolérance établie à -4/+6 secondes par jour et une variation moyenne maximale des marches de 2 secondes sur la période de test pour les mouvements mécaniques, le COSC répond à des critères des années 1970 adaptés à des montres de qualité supérieure produites en série. Or ce niveau de précision s’est largement généralisé depuis. En comparaison, le nouveau système balancier-spiral SpirateTM d’Omega permet à la marque de revendiquer une précision certifiée de 0/+2 secondes par jour pour sa nouvelle Speedmaster Super Racing.

© COSC
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De son côté, la certification Chronomètre Superlatif de Rolex assure une précision de -2/+2 secondes par jour pour la quasi-totalité de sa production. Inutile de multiplier les exemples, nombre de marques, y compris chez Seiko au Japon, ont développé leur propre système de contrôle dont les exigences sont plus sévères que celles du COSC. Sans compter des certifications comme « Master Chronometer », élaborée en collaboration avec l’Institut fédéral suisse de métrologie, qui sont également plus strictes, notamment en termes de précision. 

La révolution du silicium

C’est que la révolution du silicium est passée par là. Et, dans son sillage, le développement de matériaux high tech nés dans l’industrie aérospatiale ou sur le banc d’essai de la Formule 1. Si le silicium ne fait toujours pas l’unanimité au sein de la profession, pour des raisons idéologiques, voire inhérentes à la fragilité du matériau, force est de constater qu’il a permis de véritables percées horlogères, à commencer par la Freak d’Ulysse Nardin, dévoilée en 2001. D’abord utilisé pour ses propriétés exceptionnelles en termes de résistance aux champs magnétiques comme aux écarts de température, sans besoin de lubrification, il a ensuite permis de nouvelles recherches sur la géométrie des composants, notamment chez Patek Philippe avec son Spiromax®, synonyme de gains en précision. A l’heure actuelle, la troisième phase de cette révolution est marche. Celle qui doit déboucher la production en série de mouvements comme le Senfine de Parmigiani, celui de la Defy Lab de Zenith ou encore l’échappement Constant de Girard-Perregaux, soit autant de « concepts » qui demandent encore à être fiabilisés.

© COSC
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Et le COSC dans cette course à l’innovation, une institution qui teste quelque 2 millions de mouvements par an, soit environ 40% des calibres exportés ? En parlant des vertus de l’institution, c’est d’abord et avant tout son indépendance qu’il faut souligner, tout comme l’indiscutable qualité technique de ses procédures de contrôle. Référence mondiale en la matière, le COSC dispose ainsi de cette aura propre aux labels helvétiques qui inspirent une confiance sans faille sur les marchés. Dans ce contexte, si le nombre de ses certifications « chronomètre » délivrées annuellement sur la base des mêmes critères a doublé depuis 2000, c’est bien le signe que l’horlogerie mécanique gagne sans cesse en précision, sans que le Contrôle Suisse des Chronomètre se décide à jouer la carte de l’élitisme.