D’origine néerlandaise, Niels Eggerding commence sa carrière horlogère dans le Swatch Group, notamment chez Certina et Longines en tant que Brand Manager. En août 2012, il rejoint Frédérique Constant dans les ventes, département dont il devient Vice-Président en mai 2014. Depuis février 2018, il officie en tant que Managing Director de la Maison.
Qu'est-ce qui vous a d'abord intéressé dans le secteur de l'horlogerie ?
Il y a vingt ans, j'ai commencé comme stagiaire dans une société de distribution horlogère aux Pays-Bas, qui distribuait alors plusieurs marques telles que Camel Trophy, Zenith et Frédérique Constant. Au cours de ce stage, j'ai découvert le mécanisme de ces montres et ai été vraiment impressionné par le détail de leurs mouvements, relevant d’un artisanat et d’un savoir-faire authentiques. Ce qui est à l'intérieur de la montre, derrière ce que l’on voit, ce qui en fait un produit pur, voilà ce qui a éveillé mon intérêt pour l’horlogerie.
Ensuite, j'ai découvert le processus de création d’un garde-temps, de la conception initiale à la production, puis l'assemblage d'une montre finale. J'ai même eu la chance d'en assembler une moi-même. Enfin, je suis allé sur le terrain pour comprendre les ventes, le fonctionnement de cet univers, ainsi que les attentes des consommateurs.
Quelle qualité unique pensez-vous apporter à votre marque ?
J'ai un sens aigu du développement commercial, mais aussi de la gestion d’équipes et de personnes. Je fédère les gens. De plus, je souhaite insuffler une dynamique un peu plus jeune à l’organisation de la Maison, tout en veillant à rester fidèle à l’ADN de Frédérique Constant et je désire être à l’écoute des besoins et attentes des futurs consommateurs.
Parlez-nous d'une de vos expériences qui reflète votre définition du leadership.
Je crois que ma définition du leadership a été illustrée ces derniers mois. Faire face à une crise telle que celle à laquelle nous sommes confrontés cette année nécessite de rester unis en tant qu'organisation, concentrés et flexibles. J'ai ajusté la planification en fonction des circonstances et ai veillé, avec le soutien des membres de la direction, à ce que nos équipes restent verticalement et horizontalement complètement concentrées sur ce qu'il fallait faire. Le leadership, c'est motiver ses équipes en restant positif, mais aussi en étant humain. Le leadership n'est pas seulement un concept, il y a aussi une personne derrière un leader.
Quelle montre portez-vous le plus souvent et pourquoi ?
La Highlife, sans hésitation. J'ai conçu et développé cette collection, et me suis impliqué dans ce projet depuis le départ car réintroduire un bracelet intégré à notre gamme de produits était vraiment ma mission personnelle. Cependant, avant la collection Highlife, j'aimais tout particulièrement porter les montres Classic Worldtimer Manufacture et Flyback Chronograph Manufacture, qui sont très masculines.
Quel est l’accomplissement dont vous êtes le plus fier en tant que Managing Director ?
La collection Highlife, bien sûr. Toutefois, j'ai eu la chance d'avoir de fortes équipes pour m’épauler sur ce projet. Je leur dois également son accomplissement et leur suis infiniment reconnaissant. Je dirige la Maison certes, mais d’une certaine manière, je suis au milieu des gens. Je collabore très étroitement avec mes équipes, je les implique, les motive et leur fais confiance, et c'est une mentalité typiquement néerlandaise. Ce fut un lancement très réussi. Les journalistes ont adoré cette collection, et les détaillants et les consommateurs l’ont également très bien accueillie. C'est un très bel ajout à nos collections.
Quelle est la plus grande fausse idée que les gens se font de Frédérique Constant ?
Je crois que la plus grande fausse idée que les gens avaient tendance à se faire de Frédérique Constant concernait notre Manufacture. En tant que jeune marque horlogère, nous avons eu un peu de mal à expliquer que nous étions capables de créer nos propres mouvements dans la fourchette de prix dans laquelle nous nous situons. Nous faisons la conception en interne, produisons les composants et assemblons nos montres. Toute la chaîne de production est intégrée à notre Manufacture et il a été assez difficile pour le public de comprendre et de croire qu'il était possible d'acheter ce type de produits à un prix accessible. Je pense que cela a été notre plus grand défi.
D'un autre côté, quelle est la chose la plus importante à propos de Frédérique Constant qui, à votre avis, n'est pas assez connue du public ?
Chaque année, nous innovons et proposons de nouvelles conceptions, de nouveaux mouvements Manufacture, ou encore de nouvelles technologies pour nos montres connectées. Travailler sur tous ces segments simultanément est en réalité très difficile à réaliser et, à mon avis, le public n’en est pas toujours conscient. Par exemple, nous avons été quasiment la seule marque suisse à développer de nouvelles technologies sur le marché suisse des montres connectées au cours de ces cinq dernières années (consécutives !). Et je pense que cela a été sous-estimé. Il est difficile de se pousser à innover constamment, et l'innovation année après année exerce beaucoup de pression sur notre organisation. Je pense que le public ne comprend pas toujours à quel point c'est exigeant.
Donnez-nous, en un mot (ou en une phrase), un indice sur les futurs projets de la marque.
Nous continuerons d'innover et d'offrir des montres dotées de finitions de haute qualité, à un prix accessible.
