Que dire de cette première partie d’année 2016 pour la marque Christophe Claret ?
L’horlogerie vit une période difficile en ce moment. Mais heureusement pour la marque, nous nous en sortons bien car nos produits sont innovants. Mais nous n’avons rien sans rien. Je remarque qu’il nous est absolument nécessaire de participer à des événements dans le monde entier, le nombre de ceux-ci ayant doublé cette année, notamment pour booster les ventes. D’ailleurs, ces dernières ont progressé de 10% par rapport à l’année précédente. De plus, les clients potentiels apprécient toujours de rencontrer en chair et en os le créateur des pièces horlogères proposées. C’est une plus-value non négligeable.
Quels sont les projets pour le reste de l’année ? Des nouveautés à venir d’ici Noël ?
Nous allons continuer à sillonner le monde pour faire découvrir la marque et augmenter nos ventes. Sinon, rien de nouveau, mise à part l’évolution de calibres existants. Pour le SIHH, nous allons présenter un produit technique à un prix accessible de 68'000 CHF. Nous désirons proposer ainsi un produit pour homme aux complications intéressantes et plus abordable que nos autres produits.
La Margot a remporté le Prix de la Haute Mécanique pour Dame au GPHG 2015. Pouvez-vous nous parler de cette récompense ?
Le Grand Prix d’Horlogerie de Genève, c’est un peu le Saint Graal, le César de l'horlogerie. Il est le reflet d’une reconnaissance de nos pairs, mais également synonyme d’une cohérence du produit, et de son appréciation globale. Et ce prix a permis une mise en avant indéniable du produit sur le marché.
Avez-vous inscrit une ou plusieurs montres au GPHG pour cette nouvelle édition ?
Oui. Nous avons inscrit la Marguerite en compétition cette année. C’est un produit qui allie magie et romantisme.
La Margot est votre garde-temps phare pour dames. Pouvez-vous nous dire d’où est venue votre inspiration pour cette poésie mécanique ?
Mes inspirations proviennent de divers milieux : les antiquités, la magie, l’automobile, la nature, la musique… La Margot, elle, s’inspire principalement de la nature et de la poésie. Le fait de réaliser une vraie et grande complication pour femmes était un désir que j’avais depuis bien longtemps. Depuis près de trente ans que je propose des calibres pour d’autres, jamais cette idée n’avait été retenue. Alors je m’étais dit que le jour où j’aurais ma propre société horlogère, je réaliserais une pièce dédiée uniquement aux femmes. Et voici la Margot, romantique et poétique.
Quelle est la répartition des montres pour femmes et montres pour hommes chez Christophe Claret ?
Pour le moment, nous sommes à une répartition de 75% de produits pour hommes contre 25% pour femmes. Mais nous aimerions augmenter ce chiffre bien entendu. Mais pour cela, il faut promouvoir notre segment pour dames. Les idées ne manquent pas, mais il faut disposer des moyens nécessaires pour satisfaire la demande.
Quelle est la pièce pour hommes phare chez Christophe Claret ? Et votre coup de cœur ?
Je dirais avant tout, la X-TREM 1. Elle a beaucoup de succès. Viennent ensuite la Maestoso, la Soprano, puis l’Allegro. Vous dire quel est mon coup de cœur est très difficile car toutes ces montres sont comme mes bébés, que j’ai réalisé de A à Z. J’ai passé beaucoup de temps pour leur conception….Mais je porte tous les jours une Maestoso, c’est une de mes favorites.
Je suis un perfectionniste. C’est important pour moi qu’il y ait le regard externe d’un designer, afin d’avoir une cohérence esthétique, mécanique, technique du produit. Cela appelle divers corps de métiers. Et si le produit est extrêmement bien conçu et innovant, normalement, la crise du marché actuel ne l’impacte pas.
Outre la personnalisation du message de la Marguerite, avez-vous des demandes particulières de personnalisation en ce qui concernent les pièces horlogères pour femmes ? Et pour hommes ?
Oui bien entendu. La personnalisation est très appréciée des femmes. Je suis convaincu du potentiel commercial de la Marguerite par exemple, où le message personnalisable est illimité. Tout est possible. Pour les hommes, nous n’avons pas de montres personnalisables en catalogue, mais nous avons régulièrement des demandes de pièce unique. Nous sommes très réactifs à la demande et faisons au mieux pour y répondre de manière satisfaisante.
En terme de production, à combien s’élève le nombre de pièces produites par année ?
Nous sommes aux alentours des 100 pièces produites par an. Nous désirons augmenter ce chiffre, ainsi que les ventes. Et pour cela, également nos points de ventes. C’est dans notre pipeline.
Sur quel projet travaillez-vous en ce moment ?
Je travaille par année sur 4 à 5 mouvements, dont 1 voire 2 pour la société Christophe Claret. Dans les situations de crise, c’est à ce moment-là qu’il faut bouger, innover. Et proposer des produits qui sortent des sentiers battus. Vous verrez assez vite nos nouveautés. (rire).
