Douce transition de manufacture

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A gentle transition to Manufacture status - Eterna
Sans révolution, Eterna fait évoluer en douceur ses modèles vers des lignes à la fois plus originales et plus douces. Avec, côté calibre, une percée significative des mouvements manufacturés, pourtant encore trop peu nombreux pour qu’Eterna puisse trouver son équilibre tarifaire.

Eterna change de catégorie. De celle qui joue des coudes pour se faire sa place, la marque devenue manufacture gagne à présent ses galons en détails et subtilités. Qu’on ne s’y méprenne pas : Eterna ne délaisse pas le grand public au profit du collectionneur chevronné. Elle garde son objectif de qualité accessible et sans compromis, mais plutôt que d’inonder le marché, Eterna peaufine ses collections existantes, son approche cohérente et rationnelle.

Parité horlogère
Ainsi en va-t-il de la nouvelle collection Grace Open Art. De prime abord, on ne pourrait y voir que quelques modèles féminins de plus. Pourtant, plus en profondeur, on comprend qu’Eterna ne vise rien d’autre que la parité de son offre. « Nous avions il y a peu un ratio hommes / femmes de 80/20. Nous sommes aujourd’hui à 65/35 et la parité est en ligne de mire », confirme un responsable de la marque.
Les moyens de la maison vont avec. Ces nouvelles Grace Open Art arrivent d’emblée avec neuf références, acier et or, serti et non serti. Les prix restent très agressifs, avec une fourchette axée principalement autour des 2000 francs. Et pourtant, Eterna n’a en rien rogné sur la créativité, avec une boîte particulièrement audacieuse, tout en courbes et en vagues offrant de multiples combinaisons possibles de matières et de tons. Hors des grands groupes, il faut aller chercher chez Carl F. Bucherer (Pathos) ou Jeanrichard (nouvelles Terrascope 39 mm) pour trouver des profils de boîtes aussi créatifs et évolutifs.

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KonTiki superstar
Chez les hommes, c’est sans surprise la gamme KonTiki qui évolue le plus. A nouveau, pas de changements radicaux mais un ensemble d’évolutions douces. Le Chrono GMT s’enorgueillit par exemple d’un discret « Manufacture » qui trahit sa lignée altière. Côté cadran, le motif « vagues » cher à Eterna fait son apparition en discrets reliefs. La lunette s’habille d’inserts en céramique que l’on n’avait plus vus depuis 2013. Enfin, le chronographe « 12-6-9 » bascule désormais en « 3-6-9 » et se complète d’un GMT à aiguille centrale.

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Le cousin de ce GMT, dans la collection Adventic, suit la même cure de subtilités stylistiques. S’il est désormais équipé d’une date à 3h, c’est bien sur son cadran, au centre, que le nouvel habillage se manifeste avec le plus d’évidence. Eterna y a opté pour une finition grise anthracite, déjà nouvelle en elle-même et qui s’intercale habilement entre les modèles blancs et noirs déjà en collection. Mais ce n’est pas tout, puisque cette teinte est brossée à 45°, une finition certes simple mais peu courante pour autant. Elle donne à la pièce un air subtil que seul son propriétaire pourra probablement détecter, aux légers accents d’ardoise.

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Enfin, à une heure où la mode est aux designs acérés pour montres sportives viriles, Eterna convoque les années 70 au sein de sa Super KonTiki pour au contraire retravailler la pièce tout en rondeur. De nouveaux bracelets NATO sont proposés, mais c’est surtout une nouvelle maille milanaise qui attire les regards, avec un mesh (tressage) beaucoup plus fin et donc souple.
La lunette est plus fine avec un léger dévers qui favorise son glissement en douceur sur la boîte. Les aiguilles ont été considérablement affinées. La base moteur reste malheureusement un SW200, limité à ses petites 38h de réserve de marche. On espère qu’Eterna pourra bientôt équiper cette référence historique de l’un de ses calibres maison, dotés pour la plupart de deux à trois jours d’autonomie.

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Dans l’immédiat, pour franchir ce pas, Eterna se heure à une simple question tarifaire. La marque ne produit pas encore assez de calibres maison pour en réduire le prix de revient. Basculer la KonTiki en calibre maison la rendrait beaucoup trop chère. C’est toute la mission d’EMC (Eterna Movement Company, la division industrielle d’Eterna) que d’en distribuer le plus grand nombre à des entreprises tierces pour en amortir les coûts et pouvoir, in fine, les introduire à moindre coût dans ses propres gammes.
 

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