Le Poinçon du Jura fait son entrée

3 minutes read
Encore secret, le Poinçon du Jura fait déjà parler de lui. Créé sur la base d'une initiative industrielle privée, il s'adresse à un club fermé qui cherche à se démarquer.
29 juin 2009

Nicolas Paratte

La liste des poinçons horlogers s'allonge d'un nouveau venu: le Poinçon du Jura. Imaginé et conçu par E-Light, une société indépendante spécialisée dans le développement et la fabrication de calibres, il ne pourra être attribué qu'aux marques qui intégreront dans leurs montres des mouvements produits par la jeune entreprise sise à Bassecourt, dans le Jura suisse. Pour le moment, seul Wyler, à Genève, commercialise un produit ainsi labellisé: le tourbillon WT3.Certification_326047_0Pour décrocher cette nouvelle appellation contrôlée, tous les mouvements produits sous ce label doivent être 100% Swiss made et leurs composants fabriqués à 90% dans l'arc jurassien ou totalement par E-Light. Celle-ci concède toutefois 10% de production externe, notamment pour les pierres. «Notre label n'est pas applicable à d'autres fabricants de mouvements, car cela ne garantirait pas la provenance», justifie Andrea Stifanelli, CEO associé de la société. Selon lui, «il s'agit plus d'un certificat d'origine répondant à une demande existante, que d'un concours ou encore d'un poinçon du style de celui de Genève».26 critères Dépositaire de la marque «Poinçon du Jura», le fabricant jurassien, spécialisé dans le domaine du laser, de la gravure et de la micro-découpe a voulu mettre la barre très haute en termes de certification. Pas moins de 26 critères entrent en jeu. Leur nombre a été choisi en rapport avec le Jura, 26e et dernier canton Suisse à avoir rejoint la Confédération en 1979. Pour le moment, la société refuse de dévoiler le détail de ces critères qu'elle dévoilera à l'automne. Elle laisse néanmoins entendre que les ponts et les platines doivent, par exemple, être usinés dans la masse et non étampés, ce qui interdit la production de masse. D'autres exigences sont directement liées à la production à l'interne de composants. Quant aux tests, ils sont au nombre de 12 et vont de l'esthétique aux dimensions de la montre en passant par les contrôles classiques de fonctionnement. Tous doivent répondre en totalité au cahier des charges. Le développement de cet arsenal de contrôle a également débouché sur la mise au point d'un outillage spécialisé.Certification_326047_1L'appellation d'origine Poinçon du Jura requiert également la certification du Contrôle officiel suisse des chronomètres (COSC), seul organisme neutre à pouvoir décerner le titre de chronomètre (suite à des tests d'une durée de 15 jours dans cinq positions et à trois températures différentes) et de Chronofiable (soit des contrôles qui visent à attester de la fiabilité d'un mouvement dans la durée en lui imposant des contraintes comme des chocs ou des variations d'humidité et à simuler en 21 jours une usure de six mois). Une fois cette batterie de tests réussie, un certificat d'origine est délivré avec garantie de 24 mois pour le mouvement. L'incidence sur le prix de ce dernier est de l'ordre de +15%, précise-t-on chez E-Light.Créer un club exclusif

Si le but avoué de cette initiative est de se démarquer clairement des autres marques dans un contexte de concurrence acharnée et de contrefaçon grandissante, le dernier-né des labels est surtout un argument de vente indéniable. Comme lui, une demi-douzaine de tests, de distinctions et de concours se partagent le marché des certifications horlogères. Dans ce contexte, le Poinçon du Jura ambitionne d'atteindre ce que d'autres ont déjà voulu faire ailleurs, soit créer un club très exclusif qui vise une certaine idée de l'excellence en matière horlogère, à l'instar de la Fondation Qualité Fleurier par exemple.

LIRE L'ECLAIRAGE

 

Certification_326047_2