L'horlogerie haute définition

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L'horlogerie haute définition - Slyde
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Jorg Hysek pulvérise les codes horlogers en introduisant la technologie des écrans tactiles dans ses montres. Le résultat est bluffant et financièrement accessible.
De quelle montre ai-je envie maintenant? Comme sur écran de smartphone, la Slyde permet de changer de mouvement virtuel d'un simple glissement du doigt. Avec sa nouveauté à cheval entre entre la montre et l'ordinateur tactile, Jorg Hysek botte en touche et connecte l'objet horloger à son époque.

 

Slyde au poignet

 

La Slyde est constituée d'un boîtier accueillant un écran tactile et son système électronique. L'heure s'affiche indifféremment sur l'un des 5 calibres virtuels développés aujourd'hui. Comme avec des photos sur un Iphone, on passe de l'un à l'autre d'un simple glissement du doigt. Phase de lune, chronographe ou heures et minutes simplement, suivant l'humeur, on choisit le visage de sa montre.
L'idée balaie d'un coup la logique horlogère. Car la pièce est indéniablement splendide avec un boitier élancé, confortable et très léger dans sa version en titane. L'écran bombé est aussi suffisamment large pour permettre d'afficher les détails du faux calibre. Bref, l'objet séduit par lui-même.

«Après la faillite du constructeur BNB qui nous fournissait en mouvements compliqués, nous avons été contraints de nous réinventer, explique Jork Hysek, designer horloger et à la tête de Slyde. Les grandes manufactures proposent des calibres toujours plus compliqués et difficiles à réaliser. Nous n'avions pas les moyens de poursuivre sur cette voie. Dans la foulée, j'ai aussi été obligé de m'interroger sur mon rôle de designer. La Slyde m'a permis de renouer avec un besoin d'avant-garde, de création et d'innovation car elle n'impose aucune limite à l'imagination. En effet, on ne se demande jamais si ce qu'on dessine va pouvoir être réalisable techniquement.»Slyde Jorg Hysek

La nouveauté repose ici sur une rupture encore jamais osée entre le mouvement mécanique et son image. Jorg Hysek a choisi de garder uniquement cette dernière et de remplacer le moteur par de l'électronique. Du coup, le champs des possibilités devient théoriquement infini. «De nouveaux mouvements seront régulièrement développés et téléchargeables sur un site internet, poursuit le créateur. Nous réfléchissons également à des séries limitées de mouvements créés par des horlogers reconnus.»

Pour rester un instrument de mesure du temps, la montre ne proposera que des fonctions horlogères. Exit donc la possibilité d'en faire une plateforme ergonomique multifonctions. Interactive, la Slyde se veut également un objet conçu pour être personnalisé, par exemple en ajoutant des photos en fond d'écran. «Nous voulions que la montre devienne aussi nécessaire et facile à utiliser que les smartphones et autres objets électroniques qu'on utilise tous les jours.»
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Disponible à la vente dès le mois de septembre pour 5'200 francs taxes comprises, la Slyde est constituée d'un module électronique fabriqué en Suisse, d'un boîtier réalisé la Chaux-de-Fonds et d'un écran tactile en saphir bombé produit au Japon. Assemblée en Suisse, la Slyde est protégée par trois brevets… dont deux portants exclusivement sur des questions d'affichage virtuel. Jorg Hysek entend vendre 3'500 montres environ la première année, uniquement dans des boutiques de haute horlogerie. «Si la Slyde est une montre électronique, ses formes, ses finitions et sa qualité au toucher correspondent à une pièce de haute horlogerie.»