Trois tendances passées

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Three trends that have come and gone - Trend
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On les a vues fleurir et flétrir, partir aussi vite qu’elles étaient venues.

On les a vues fleurir et flétrir, partir aussi vite qu’elles étaient venues. La raison ou la mode ont eu raison de quelques tendances qui avaient pourtant semblé prometteuses. Les cadrans chocolat, diverses teintes de marron profond ont fait leur apparition à la fin des 00’s, avant de retomber dans l’oubli et de revenir timidement en 2020. Le marron n’était pas la bonne teinte par laquelle commencer l’extension devenue quasi infinie de la palette des cadraniers initiée par le bleu. Même fugacité pour les indications multi-rétrogrades. En plus des heures sautantes et minutes rétrogrades, classique de l’horlogerie depuis les années 1920, Longines, Milus, Pierre de Roche ou Maurice Lacroix et Blancpain ont donc installé des aiguilles de secondes, de date, de jour, de mois qui revenaient en arrière sans avoir effectué un tour complet. Franck Muller à ses débuts, Roger Dubuis, Cédric Johner puis DeWitt et surtout Gérald Genta avaient fait leurs armes, leur identité, en exploitant cette variante d’affichage, à raison de trois ou quatre par mouvement. Derrière l’exploit technique, pas toujours maîtrisé du reste, on trouvait une esthétique très foisonnante qui donnait une impression de grande complication à moindre coût… au point d’en devenir vite illisible.

Trois tendances passées

Beaucoup de HZ pour rien

Mais c’est certainement la haute fréquence qui a été le feu de paille le plus intéressant de la décennie 2010. Nés à la fin des années 1960, quelques mouvements avaient atteint la vitesse d’oscillation de 36’000 alternances par heure, dont le seul à avoir survécu est le El Primero de Zenith. Ces 5 Hz avaient longtemps semblé un horizon indépassable, tant les frictions étaient fortes au-delà, obérant la réserve de marche et la fiabilité des montres. Le plafond semblait fixé jusqu’à ce qu’Audemars Piguet ne lance, en 2009, ce qui a fini par devenir une véritable course aux records. Sa Jules Audemars avec échappement AP bat à 6 Hz. Puis Breguet et son chronographe Type XXII à 10 Hz, également atteints par la très chic Classique 7727. De son côté, Chopard avait fixé sa fréquence maximale sur le nombre symbolique 8, avec les 57’600 alternances par heure de sa L.U.C 8HF. Quasiment toutes ces accélérations étaient accompagnées d’un exploit technique, un échappement sophistiqué pour Audemars Piguet, un pivot de balancier maintenu hors friction par un aimant pour Breguet. Et chez presque tous, l’utilisation du silicium pour façonner ancre et roue d’ancre balayait le problème de la déperdition d’énergie par friction, un des avantages de cette matière. Trois ans de folie et puis plus rien. Quelques modèles restent au catalogue, mais après cette montée de fièvre, à peine des mises à jour de style. Le concept était pourtant séduisant : convaincre le public de sa maîtrise technique, de sa supériorité même, par des chiffres. Mais cette donnée quantitative, pourtant rarissime dans le monde de l’horlogerie où tout est qualitatif, s’est avérée absconse pour le public, et peu convaincante pour les amateurs de haute horlogerie.

Trois tendances passées

*À l’occasion du 20ème anniversaire de GMT Magazine et de WorldTempus, nous nous sommes lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années en horlogerie dans The Millennium Watch Book, un grand et beau livre magnifiquement illustré. The Millennium Watch Book est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais.

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