Le meilleur des deux mondes

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The Best Of Both Worlds - Sequent
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WorldTempus teste la SuperCharger² de Sequent, la réponse à ceux qui hésitent entre un dispositif portable et une montre traditionnelle.

Depuis que les montres connectées et les fitness trackers ont été adoptés par le grand public, il y a deux écoles de pensée dans l’industrie horlogère : soit les montres connectées vont éradiquer les montres mécaniques de luxe et il faut les considérer comme des concurrentes directes, soit elles vont fondamentalement augmenter la valeur des montres mécaniques pour les consommateurs de niche tandis que la jeune génération choisit les montres connectées pour se familiariser avec le concept de porter quelque chose au poignet.

The best of both worlds

Ces deux théories ont conduit de nombreuses marques célèbres de l’industrie horlogère à rechercher des clients qui pourraient être plus facilement séduits par des montres connectées. Résultat : des bracelets à boucles qui mesurent votre activité quotidienne, des montres connectées « mécaniques », ou des « montres connectées » mécaniques, et des montres connectées de luxe qui peuvent être (presque) entièrement personnalisées par le client (cela a un prix). Et dans la bousculade pour trouver un candidat viable comblant l’écart entre les dispositifs portables et les montres mécaniques arrive Sequent, une entreprise basée en Suisse qui produit des montres connectées alimentées par des systèmes de batteries qui se rechargent seules automatiquement. Sequent a récemment lancé la SuperCharger² et WorldTempus m’a donné la possibilité de tester la dernière-née de Sequent, en parallèle avec mon Fitbit tracker.

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Pourquoi Sequent ?

Si vous êtes un passionné absolu de montres mécaniques, comme la plupart des lecteurs de WorldTempus, on vous pardonnera de ne pas connaître grand-chose à Sequent. En 2017, la jeune marque a réalisé la campagne de financement Kickstarter la plus fructueuse de Suisse, levant la somme considérable de plus de 1,2 million de dollars pour sa SuperCharger, une montre connectée qui jouait à la fois le rôle de montre (et ressemblant à une montre) et de fitness tracker. Depuis lors, Sequent a gagné en popularité, à la fois grâce à son design minimaliste, son positionnement de prix, la technologie novatrice de son mouvement et son approche respectueuse de l’environnement (ses bracelets, par exemple, sont réalisés avec du plastique recyclé récupéré dans les océans). En 2019, Sequent a gagné le Red Dot Design Award pour son système de chargement hybride.

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Sequent se présente comme la réponse à ceux qui sont aux prises avec les idéologies opposées des dispositifs portables CONTRE les montres mécaniques. Lors de la dernière décennie il est devenu de plus en plus évident qu’il n’y a pas de raison pour que ce soit forcément l’un ou l’autre. Les dispositifs portables ne sont pas là pour remplacer les montres. Apple est devenu le plus gros détaillant de « montres » avec son Apple Watch en battant des records de ventes en 2019, mais les gens ont aussi continué à acheter et à apprécier les montres mécaniques. La réalité c’est que le plus souvent il y a de la place pour les deux produits sur le marché et, dans le meilleur des cas (hors pandémie), assez de demande pour les deux également. Quoi qu’il en soit Sequent est là pour ceux qui hésitent entre les dispositifs portables quotidiens ou l’investissement dans une montre de luxe : cela prouve qu’il est possible de conjuguer l’aspect mécanique que nous aimons dans les montres traditionnelles et la demande croissante d’un style de vie quotidien actif.

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La SuperCharger²

Bien que je sois dans l’industrie horlogère depuis plusieurs années et que j’aie fait ma part de comptes-rendus et d’articles sur les montres mécaniques, vous seriez surpris de découvrir qu’à mon poignet il y a toujours un Fitbit tracker et ma fidèle Seiko Presage. La Seiko pour me donner l’heure et parce qu’elle est jolie, tandis que le Fitbit est uniquement utilitaire : il fait le suivi de mon activité quotidienne, me rappelant de bouger lorsque je suis restée trop longtemps à mon bureau, et il fait aussi le suivi de mon sommeil, en me disant quand je devrais aller me coucher. Je n’ai même pas l’un des derniers modèles, le mien est vieux, il n’est plus fabriqué et n’a même pas d’écran, simplement parce que je ne supporte pas de recevoir d’incessantes notifications sur quand je devrais marcher, boire de l’eau, ou quand un courriel ou un message WhatsApp arrive. Et comme cela a bien fonctionné pour moi durant les trois dernières années, j’était vraiment intriguée par l’idée d’une montre comme la SuperCharger², capable de tout faire sans devoir être chargée chaque jour (l’inconvénient du Fitbit et de tout autre dispositif portable à mon avis).

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La SuperCharger² (j’ai reçu la version « Snow White ») a un boîtier en acier inoxydable de 42 mm, elle est étanche à 50 mètres, avec un cadran blanc mat et des index horaires polis. Elle ressemble, à tous égards, à une montre normale. Cependant il y a deux indices révélant qu’il s’agit là de bien plus qu’une montre normale : les deux petits points en métal sur le côté gauche de la boîte où vous placeriez le chargeur du mouvement lorsque vous la réglez pour la première fois, et le fond de boîte ouvert où vous pouvez voir le rotor en tungstène de qualité supérieure, une partie du système électromécanique novateur qui transforme vos mouvements en énergie électrique pour alimenter la montre et suivre votre activité. Cela rend la montre, en substance, infiniment autonome, tant que vous la portez, elle continue à fonctionner.

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Je l’ai portée tous les jours pendant une semaine, avec mon Fitbit à l’autre poignet pour comparer le suivi d’activité quotidien. La SuperCharger² m’a accompagnée lorsque je suis allée courir (j’essaie de faire baisser mon temps sur 5 km à moins de 30 minutes), lorsque je marchais du bureau à la gare, et pendant ma séance de fitness avec mon coach personnel. Alors qu’il a fallu un certain temps pour que je m’habitue au boîtier de 42 mm (le Fitbit est à peine visible et ma Seiko fait 36 mm), la SuperCharger² est aussi merveilleusement légère pour une montre assez grande. Je l’ai connectée à l’application Sequent 2 qui relaie toute l’information de suivi à une interface simple, dépourvue de « défis physiques » ou de publicités fantaisistes, et j’ai découvert que plus je la portais mieux le suivi d’activité quotidien fonctionnait. Et le plus par rapport à mon Fitbit, c’est l’indicateur de compteur de pas directement disponible sur le cadran de la montre qui, pour un œil non averti, ressemble à une petite seconde ou à un indicateur de réserve de marche.

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Et cerise sur le gâteau : je n’ai pas eu besoin de la charger une seule fois après le réglage initial. Mes mouvements ont servi à l’alimenter et même lorsque je l’enlevais pour dormir, les aiguilles bougeaient jusqu’à l’heure correcte dès que je la reprenais le matin. Il y a aussi un élément, disponible sur l’application, qui convertira votre activité en « pièces SQ », une crypto-monnaie qui peut être utilisée pour obtenir des avantages en matière de services et de produits de santé supplémentaires.

Pour être honnête, je n’ai pas généré beaucoup de « pièces SQ ». Je dois probablement faire davantage d’exercice pour en gagner plus, mais ce n’est pas la caractéristique la plus intéressante de la SuperCharger² (même si son potentiel est sûrement attrayant). La qualité essentielle de la SuperCharger² est, de loin, sa technologie qui bat les dispositifs portables sur leur propre terrain : elle va continuer à fonctionner tant que vous bougez. Et franchement, c’est tout ce que vous attendez réellement d’une montre/fitness tracker.

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