Chacun verra probablement midi à sa porte, séduit par un nom, une complication, une couleur ou tout simplement la cause Only Watch. Toutefois, certaines pièces se démarquent plus nettement que d’autres, tant elles diffèrent de ce que leurs auteurs ont l’habitude de réaliser. Des pièces singulières, objets de développements atypiques ou s’aventurant simplement en des terres esthétiques que nul n’aurait oser leur imaginer. En résumé : des pièces ultra créatives, qui dépassent largement le cahier des charges de la célèbre vente aux enchères.
Bell & Ross : la mort vous va si bien
Prenons le cas de Bell & Ross. Certes, la marque a réalisé un grand nombre de « skull », mais un skull animé en saphir au sein d’une boîte saphir, cela n’avait jamais été fait. Beaucoup n’aimeront pas mais cette BR 01 Cyber Skull Sapphire n’est pas conçue pour faire l’unanimité. C’est une création forte, décalée, le manifeste de ce que l’on peut faire avec du saphir, de l’audace et un zest de provocation.
Patek Philippe : le gardien du temple
Et si l’on aime Only Watch, c’est aussi pour l’incroyable diversité des pièces uniques que l’on y trouve. C’est pourquoi l’on peut passer d’un skull saphir Bell & Ross à une pendule de table d’un classicisme absolu, signée Patek Philippe. La pièce est destinée au collectionneur le plus averti, passablement conservateur et un brin investisseur avisé. La « Patek Philippe Complicated Desk Clock for Only Watch 2021 » est animée par un mouvement dédié avec QP et semainier progressant sur une réserve de marche de 31 jours. Une création sans guère d’originalité ébouriffante mais qui incarne mieux qu’aucune autre les valeurs séculaires de la Haute Horlogerie – non pas un simple exercice imposé, mais un devoir et une responsabilité dont Patek Philippe s’acquitte avec une justesse qui frise à chaque fois la perfection.
F.P. Journe : un coup de main ?
Entre ces deux, on serait tenté de glisser la « F.P.Journe x Francis Ford Coppola FFC Blue ». Pourquoi ? Parce qu’elle reprend un peu des deux : un cadran hautement créatif et disruptif comme la première, sur la base d’un mouvement manufacture de très haut niveau, comme la seconde. Le résultat, c’est le fruit de la rencontre entre Journe et Coppola, où le second demanda au premier si l’on pouvait indiquer le temps avec...une main. Il fallut 10 ans à l’horloger genevois pour concrétiser cela en rouages (et sans aiguilles), avec un automate manuel (au sens littéral !) dont les doigts s’écartent pour indiquer l’heure.
Ballouard : It’s only rock’n’roll (and we like it !)
Face à ces maîtres, il ne faudrait pas oublier les indépendants. On s’étonne du silence assourdissant qui entoure la Half Time « Vinyl 33 Tours » de Ludovic Ballouard. L’horloger a créé une pièce épatante, semi mystérieuse : seul le chiffre romain de l’heure en cours s’affiche à midi, les autres formant des caractères brouillés qui n’existent pas – comme une invitation à ne profiter que du moment présent. Ces chiffres sont disposés sur un disque gravé tel les sillons d’un 33 tours, survolé de son indissociable bras mécanique qui, à 6h, indique les minutes rétrogrades. C’est beau, malin, intelligent, créatif, unique, 100% indépendant : que demander de plus ?
Trilobe : la seule véritable « œuvre d’art » d’Only Watch
Autre pièce à considérer : la très belle réalisation cosignée Trilobe et Daniel Buren. Voilà une pendule qui est une œuvre d’art non seulement par son caractère horloger, comme la pendule Patek Philippe, mais aussi par son dessin, réalisée par la main du célèbre artiste, sculpteur et plasticien. Un achat d’art, au sens propre, qui pourrait s’avérer être l’un des placements les plus judicieux d’Only Watch, tant les collaborations du maître Buren sont rarissimes.
Montblanc : l’anniversaire à ne pas manquer
Enfin, il ne faudra pas manquer une autre pièce qui, sans y regarder attentivement, pourrait passer sous le radar : la Montblanc Star Legacy. Pourquoi ? Parce que c’est la pièce unique qui célèbre les 200 ans de l’invention de son « chrono-graphe » (au sens propre, l’écriture du temps) par Nicolas Rieussec. Une pièce fondamentale, fondatrice, dans une somptueuse exécution en or jaune qui met en lumière le guilloché « grain d’orge » cher à la manufacture dont la destinée aujourd’hui entre les mains de Laurent Lecamp (Managing Director) promet de belles étincelles.
