L’élégance démesurée des miniatures

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The outsized elegance of miniatures - Ladies' watches
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Après une décennie qui a consacré l’apogée des montres maxis, les minis font désormais aussi l’actualité. Une tendance à la hausse ?

Le phénomène n’a échappé à personne. Depuis une dizaine d’années, dans le sillage de l’horlogerie masculine et de ses modèles XXL, les maxi diamètres pour dame ont atteint une côte de popularité sans précédent, reléguant les montres de moindres dimensions au rang d’accessoires trop classiques, voire tout simplement désuets. Les temps changent, les modes aussi. S’il n’est pas rare, aujourd’hui encore, de voir les femmes préférer les gros diamètres aux plus petits, les montres minis occupent elles aussi le haut de l’affiche.

Small is beautiful
Dior a initié le mouvement. 19mm, et pas un de plus, pour sa Mini D ! Expression du chic absolu, on l’a vue aussi bien au poignet de Catherine Deneuve que sur celui de Jessica Alba. Toute ronde, toute petite, précieuse et harmonieuse, elle rappelle avec une audace qui se renouvelle au fil des ans que l’élégance n’a résolument rien à voir avec la taille du boîtier. Dans la même veine, Hermès a présenté l’année dernière la ravissante Faubourg. Avec son boîtier en or ou en acier, serti de diamants ou sobrement épurée, la montre Faubourg n’excède pas les 15,5mm. Une esthétique essentielle qui préside également à la création de la Longines Mini dont le nom laisse présager des mensurations réduites : 16mm pour le boîtier dont la lunette sertie de diamants auréole le cadran nacré d’un léger halo de lumière.

Le quartz en question
La réussite de ces trois modèles tient au très bel équilibre que les créateurs horlogers sont parvenus à trouver entre les contraintes de la technologie du quartz, l’exigence de confort au porter, l’harmonie esthétique et la lisibilité. Avec un mouvement à quartz classique, il est possible d’abaisser les dimensions d’un mouvement aux environs de 10mm. Un espace suffisant pour loger la pile miniature, un circuit intégré, le quartz, un moteur pas à pas et les rouages. Mais la fonctionnalité s’en trouve réduite d’autant. Quelques exemples célèbres de montres minuscules mais peu fonctionnelles ont jalonné l’histoire. Comme la bague montre de 9mm de diamètre que Madame de Pompadour reçut en 1755 sur une commande de Louis XV. Jolie, surprenante, mécanique qui plus est, mais très difficilement lisible. A trop miniaturiser l’objet, il perd de sa substance…

Marché ou mode ?
Le retour des minis montres sur la scène horlogère pourrait laisser penser que les horlogers se préoccupent particulièrement de ce que porteront demain les femmes asiatiques pour lesquelles ils destinent généralement les montres à petit diamètre. Pourquoi pas. Mais ces montres signent surtout le retour en grâce d’une féminité classique parfaitement assumée. Un constat qui conforte aujourd’hui les horlogers dans leurs choix stratégiques qui consistent à offrir à la femme tout ce qu’elle désire : des montres XXL, des super complications ainsi que des modèles démesurément petits. Petits, certes, mais tellement élégants !