30 ans d’urgences !

Image
30 years of emergencies!  - Breitling
3 minutes read
Et si c’était elle, la première des montres connectées ? Elle, la Breitling Emergency, dévoilée il y a tout juste 30 ans, en 1988 ?

A force d’être réservée à une élite confidentielle, la Breitling Emergency est elle aussi devenue...confidentielle ! Il n’y a pourtant aucune raison à cette injustice. En 1988, c’est un officier de l’OTAN qui interpelle le CEO de la marque : « Ne pourrait-on pas avoir un transmetteur qui puisse être porté au poignet, en cas de crash d’avion ou de naufrage ? Comme une montre ? ». Ernest Schneider le prend au mot : « dans une montre ? ». Le cahier des charges de l’Emergency était né. Elle allait devenir la première montre au monde à embarquer un émetteur satellite capable de géolocaliser son propriétaire. La première montre connectée au monde ?

Trois écueils à contourner

Pourtant, sa naissance s’est faite dans la douleur. Les écueils techniques furent nombreux, comme ils le sont pour tout projet qui n’a aucun antécédent. Il y en avait trois. Le premier, évident : la miniaturisation du système émetteur. La montre qui allait devoir l’embarquer devait être portable, sans ressembler à une poêle à frire. Le résultat est édifiant : 51 mm. Pari gagné, non sans l’aide déterminante de Dassault Electronique, le géant français de l’aviation et de l’équipement militaire qui a œuvré au développement de ce module.

30 ans d’urgences !

Deuxième écueil : la durée maximale d’émission du signal de détresse. On retombe ici sur un dilemme classique de l’électronique embarquée : un signal puissant mais de courte durée ou un signal faible mais durable. Breitling a réussi à en concevoir un capable d’émettre 18h à 24h maximum, en fonction des conditions de température. La seconde version de l’Emergency, dévoilée en 1995, a poussé cette réserve de marche de l’émetteur à un maximum de 48h en conditions normales, avec un nouveau brevet à la clé. La nouvelle collection se dispense également de pile, au profit d’une batterie rechargeable sur socle. Elle comporte également deux fréquences d’émission : la fréquence historique des 121,5 MHz et celle des 406,040 MHz. Les satellites ne reçoivent plus que la seconde, mais Breitling a maintenu la première dans son Emergency afin d’améliorer la géolocalisation des victimes.

30 ans d’urgences !

Reste le troisième écueil : la possibilité d’avoir cet émetteur au poignet sans risque de le déclencher accidentellement – et les secours avec ! Breitling a opté pour une antenne dépliable qui se déploie après avoir dévissé une couronne vissée, limitant tout risque de mauvaise manipulation.

Discrète et durable

Bien née dès 1988, l’Emergency a traversé les décennies – trois, exactement, jusqu’à aujourd’hui. Les décennies, mais aussi les modes, les changements de CEO, de collections, de propriétaires. Elle est maintenue au catalogue de la nouvelle équipe de direction Breitling, conduite par un George Kern qui, pourtant, mise (presque) tout sur des modèles vintage. Comme quoi, l’Emergency rend bel et bien quelques services ! Le premier est d’image : Breitling est propriétaire de cette technologie brevetée et qui sert à merveille son ancien adage : « Instruments for professionals ». La devise a disparu, l’esprit reste, l’Emergency aussi.

30 ans d’urgences !

L’autre service rendu concerne tout simplement les vies qu’elle a permis de sauver. Il est délicat d’avoir des chiffres clairs – on parle d’une soixantaine de vies. La montre, elle, s’est écoulée à environ 40 000 exemplaires, un succès encouragé par une absence quasi totale de concurrence. Et si l’Emergency est peut-être l’une des premières montres connectées, elle est aussi parmi les premières à offrir un service additionnel à l’heure et à ses complications habituelles, tel le chronographe. Aujourd’hui, toutes les montres connectées offrent un service en plus (suivi d’activité, de sommeil, notifications, etc.) mais il serait bon de se souvenir qu’il y a 30 ans, l’Emergency leur a ouvert la voie.

Marque