L'improbable come-back

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An improbable comeback - The ’80s
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Ressortez votre pull jaune, vos pantalons bouffants à trois pinces et une veste à épaulettes qui dépassent. Les années 80 sont de retour en fanfare, pour le meilleur et pour le pire.

Une bouche rouge néon, des néons bleus et le blues de l'horlogerie. Les années 80 présentent un visage ambigu à ceux qui les ont connues. Esthétiquement, cette époque d'outrances esthétiques et de géométries improbables n'a pas laissé de traces impérissables. Les clips de Robert Palmer ou Brian Ferry, les pubs de Jean-Paul Goude ont bien célébré une femme puissante et sexy en diable, comme Helmut Newton. Mais cette époque de pop cheap nous a aussi donné Herbert Léonard, la Renault Fuego et les Ferrari blanches de Deux Flics à Miami... Enfin, en matière d'horlogerie, elle représente le creux de la vague. C'est là que la crise liée au manque de compétitivité de la montre suisse face à sa concurrence asiatique (que l'on résume un peu rapidement par crise du quartz) a atteint son plus haut point. C'est aussi là que se sont construites quelques success stories. Cartier y a explosé grâce aux Must, Bulgari avec sa Bulgari Bulgari et Raymond Weil y a pris son essor. Cette époque a consacré des montres de petit diamètre et ostentatoires à la fois, ainsi que l'incontournable combinaison or et acier, un genre qui se manipule avec précaution.

Eternel retour de balancier, panne d'inspiration, perte de repères dans une époque contemporaine agitée et déstabilisante, peu importe la raison, elle est certainement une combinaison des trois. Toujours est-il qu'après le style 50's, celui des 60's et 70's, la montre années 80 fait son retour. La Panthère de Cartier, lancée en 1983, est proposée à nouveau, à l'identique. Pas besoin de la retoucher, de l’actualiser, Cartier la vopit tout à fait actuelle et la propose telle qu'à l'origine. Bulgari n'a jamais cessé de travailler la Bulgari Bulgari, aujourd’hui en version Roma, mais aussi l'Octo, une montre dont la géométrie puissante rappelle certaines audaces de construction, de volumes, en architecture comme en mode.

L'improbable come-back

Raymond Weil avait la Tango, une montre phare des 80's ? Qu’à cela ne tienne, la revoici. Toujours avec ses cavaliers sur la lunette, ses aiguilles bâton, son bracelet bicolore qui accompagne la lunette or...enfin, dorée en l'occurrence, positionnement oblige. Car l'or est indissociable du style d'il y a trente ans. L'or jaune et pas un autre. Un certain goût pour l'ostentation, pour les couleurs contrastées aussi, avaient consacré le métal précieux dans sa couleur d'origine, depuis délaissée pour sa variante rose, plus chaude, plus qualitative. Alors forcément, l'or jaune revient. Et peu importe s'il est fade ou froid à côté de l'or rose. Audemars Piguet en a fait un élément fondamental de son offre. Cela tombe bien, la Royal Oak est elle aussi un modèle incontournable des 80's.

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