La Révolution Silicium : Partie 2

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The Silicon Revolution: Part 2 - 20 Years of Watchmaking
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Invisible mais essentiel. Le silicium est la révolution horlogère la plus silencieuse des 20 dernières années. Dans le même temps, celle dont l’industrie ne pourrait plus se passer, au risque de renvoyer l’organe réglant au temps de la préhistoire. Comment ce matériau, si commun et abondant sur Terre, est-il devenu l’un des piliers de la précision du XXIE siècle ?*

Le Matériau parfait?

C’est par ses propriétés amagnétiques et de sensibilité réduite aux variations de température que le silicium est aujourd’hui omniprésent en haute horlogerie. Ce composant monocristal est également inoxydable et particulièrement léger. Enfin, il n’est pas sujet à l’usure au sein d’une montre, pas plus qu’il ne peut se déformer. Soumis à des chocs de 5000 G, équivalents à une chute d’un mètre sur un sol dur, il ne casse pas. Ulysse Nardin a développé plusieurs traitements destinés à en renforcer la dureté, notamment en lui adjoignant une croissance de diamant, un procédé exploré dès 2002.

La Révolution Silicium : Partie 2

Ulysse Nardin a ainsi créé le DCS, Diamond Coated Silicon, du silicium recouvert de diamant. Le résultat était dévoilé en 2007 avec la Freak DIAMonSIL. Il a aussi été utilisé par Vacheron Constantin et IWC. Aujourd’hui, afin d’atteindre la nécessaire compensation de son cœfficient thermoélastique, tous les composants en silicium sont oxydés au sein d’un four chauffé à 1050 degrés, ce qui forme une mince couche de dioxyde de silicium.

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100 Millions en 25 ans

La gravure profonde du silicium par photolithographie, ou DRIE (Deep Reactive Ion Etching), permet quant à elle des usinages en série avec des tolérances de l’ordre du micron. Elle a été employée dès 2001 pour la montre Freak. Tous les composants en silicium ainsi produits sont garantis 10 ans, preuve de la confiance qu’Ulysse Nardin place en ces procédés dont elle détient, pour beaucoup d’entre eux, un usage exclusif.

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Le spiral, l'ancre, la roue d'ancre sont les trois composants qui bénéficient le plus des apports du silicium – en sachant que le balancier et le spiral en silicium sont appairés individuellement. Ulysse Nardin sait également réaliser ses ponts en silicium ainsi que ses propres procédés antichocs. Depuis la fin des années 1990, Ulysse Nardin a engagé près de 100 millions de francs en Recherche & Développement.

La Révolution Silicium : Partie 2

Partagé par toute l'industrie

Aujourd’hui, le silicium est présent chez un très grand nombre de marques, à commencer par le Swatch Group: Breguet, Blancpain, Jaquet Droz, Harry Winston, Glashütte Original, Omega, Rado, Tissot, Hamilton, etc. Il en va de même pour Jaeger-LeCoultre, Panerai, Baume & Mercier, De Bethune, Tudor, Laurent Ferrier, Maurice Lacroix, sans mentionner les initiatives plus poussées, comme l’Échappement Constant de Girard-Perregaux paru en 2013. On notera enfin la particularité de la Zenith Defy-Lab. Elle ne possède ni spiral ni ancre indépendante. Le système traditionnel d'absorption des chocs est lui aussi inexistant. L’ensemble est remplacé par un élément en silicium monobloc qui combine à la fois les fonctions de l'échappement et du système oscillant. Cadencé à haute fréquence (108’000 A/h, soit 15 Hz), il annonce une variation maximale de seulement ± 0,5 seconde en 48 heures.

La Révolution Silicium : Partie 2

*À l’occasion du 20ème anniversaire de GMT Magazine et de WorldTempus, nous nous sommes lancés dans le projet ambitieux de résumer les 20 dernières années en horlogerie dans The Millennium Watch Book, un grand et beau livre magnifiquement illustré. Cet article en est un extrait. The Millennium Watch Book est disponible sur www.the-watch-book.com, en français et en anglais, avec une remise de 10% en utilisant le code WT2021

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