Haute Joaillerie Triomphante : Partie 1

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High-Jewelled Triumphs: Part 1  - 20 ans d'horlogerie
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Ce n’est un secret pour personne, les montres richement serties représentent un des arts horlogers les plus somptueux et les plus exubérants

Cependant, même si l’on est ébloui, on ne se rend pas toujours compte de la densité, de l’étendue et de la portée du savoir-faire requis pour concevoir et fabriquer ces œuvres d’art sculpturales. Depuis le début du XXIe siècle, l’art a considérablement évolué et les montres ornées de diamants et pierres de couleur ont pris de toutes nouvelles dimensions.

Alors que les montres en diamants du début du XXe siècle ont évolué à un rythme lent ou modéré, celles du XXIe siècle progressent aussi rapidement que nos styles de vie. Ce développement à grande vitesse est en partie dû à de nombreux progrès dans les techniques de taille et de sertissage des diamants et autres pierres – certaines proviennent de la joaillerie, d’autres de l’horlogerie. Il a également été stimulé par une quête incessante de nouveautés dans les styles, les designs et même les utilisations des pierres précieuses afin de raconter des histoires inédites et singulières sur le poignet.

L' Evolution des tailles et du sertissage

Tout au long des années 1900, le monde horloger recourait le plus souvent aux techniques joaillières existantes comme le serti invisible, le serti rail et le pavage. Les designs étaient essentiellement composés de diamants de taille standard comme les brillants ou les baguettes. Au tournant du nouveau siècle, à la faveur du développement des technologies, on a vu apparaître des tailles et des sertissages novateurs et exclusifs.

Beaucoup des admirables sertissages réalisés sur les montres d’aujourd’hui ne sauraient exister sans la technologie. La conception assistée par ordinateur (CAD) a évolué encore plus vite que les techniques de sertissage de pierres, au point qu’en réalité, les marques pourraient programmer avec minutie et précision l’emplacement exact des divers diamants (parfois des centaines ou plus) sur une montre.

Pourtant, le résultat final dépend toujours du maître artisan. Les sertissages les plus élaborés nécessitent aussi un travail manuel long et méticuleux. Il faut parfois des centaines d’heures pour préparer un boîtier ou un bracelet de métal au sertissage, et des centaines d’heures supplémentaires pour positionner chaque pierre et la fixer avec virtuosité afin de rendre le métal presque invisible à l’œil nu.

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Maîtrisée par de brillants esprits, comme on peut en rencontrer dans certaines grandes marques, la conception assistée par ordinateur dernier cri a engendré l’une des techniques de sertissage les plus appréciées et les plus répandues en haute joaillerie contemporaine. Le serti neige est apparu peu après l’avènement du nouveau millénaire. Il a été inventé en 2002 au sein de la marque horlogère de luxe Jaeger-LeCoultre. Système révolutionnaire de placement des pierres, le serti neige a fondamentalement modifié l’approche conventionnelle qui veut que les cadrans et lunettes soient parés de pierres de même format. À la place, on utilise des diamants ou autres pierres de différents diamètres que l’on positionne apparemment au hasard pour produire l’effet d’une surface enneigée. En réalité, l’emplacement des pierres est calculé avec minutie, dans le but de réduire la quantité de métal visible entre elles. On obtient un lit éblouissant dans lequel chaque pierre scintille de manière singulière, en captant la lumière selon son format et sa position.

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Au cours des 20 dernières années, alors que les marques voulaient plus d’inventivité dans leurs créations richement serties, certaines se sont également investies dans la recherche et le développement de nouvelles tailles de pierres : des maisons parmi les plus prestigieuses ont présenté des diamants de formes sophistiquées exclusives. Graff, qui est également experte en joaillerie, a créé beaucoup de tailles singulières dont la Venus (cœur) qui lui permet de se distinguer nettement des autres en matière de design. Parallèlement, Vacheron Constantin a lancé la taille à 57 facettes Flamme, une structure géométrique en forme de flamme terminée en pointes aux deux extrémités. Elle a été utilisée sur plusieurs montres de haute joaillerie Vacheron Constantin depuis.

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Des Formes inédites et volutes

Ces tailles extravagantes étaient idéales pour les montres de très haute joaillerie qui intégraient souvent plusieurs formes fantaisistes de pierres pour dessiner des motifs recherchés. La plupart des montres richement serties de la première décennie de ce siècle étaient néanmoins géométriques et de style Art déco.

Comme les marques du plus haut niveau avaient tendance à produire des designs en diamants inimaginables auparavant, c’était comme si les maisons horlogères suisses les plus prestigieuses étaient lancées dans une course à la montre la plus harmonieuse, la plus douce au toucher et la plus riche en carats.

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L’avant-gardisme étant de mise, les marques ont cherché à renforcer l’attrait des pierres et à sortir des sentiers battus. Tout à coup, on ne trouvait plus seulement des montres rondes enveloppées de lumière mais également des ovales ou des rectangulaires, voire des pièces aux formes inédites, habillées de pierres et de couleurs suggestives. À l’exemple de Piaget, de Grisogono et d’autres, les marques se sont montrées nettement plus ingénieuses, à la pointe du progrès. Piaget a notamment lancé la collection Limelight Party qui comprenait une montre ronde en forme de boule à facette entièrement parée de diamants. De Grisogono a agi de même avec la collection Lipstick, des montres cylindriques qu’elle a rapidement revêtues de rubis, émeraudes, saphirs et même améthystes.

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À peu près à la même époque, des marques ont commencé à explorer les effets spectaculaires en prolongeant les décors en diamants de la boîte au cadran et même au bracelet. On a vu des volutes de diamants passer merveilleusement de la boîte au cadran en passant par la lunette et, sur l’autre partie de la montre, des pierres – généralement serties de manière assortie aux boîte et cadran – agrémenter astucieusement les attaches et les maillons du bracelet. On a même poussé l’idée des bracelets décorés jusqu’à l’ornementation des modèles en cuir.

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Le sertissage des boîtiers est devenu plus vivant, parfois via des diamants qui débordaient de la surface et, grâce à la technique « en tremblant », se balançaient gracieusement au gré des mouvements du poignet. D’autres montres à couper le souffle ont vu le jour sur des bracelets à plusieurs rangs de perles ou de perles et autres pierres fines. Certaines entreprises, comme Cartier avec la Pasha, ont présenté des cadrans grillagés de diamants ou pierres de couleur.

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