TAG Heuer invente le spiral en carbone

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TAG Heuer invents the carbon balance spring - TAG Heuer
Il ne sera plus gris mais noir. Qui ? Le spiral ! Pour la première fois, TAG Heuer dévoile un spiral en carbone, au sein d’une sculpturale Carrera Calibre Heuer 02T Tourbillon Nanograph.

Le bruit courait depuis un certain temps mais les secousses tectoniques qui ont animé la marque ces derniers mois avaient fini par faire oublier les travaux en cours. C’est finalement chose faite : après Nivarox et son spiral qui occupe plus de 95% des montres suisses, après le silicium proposé par Sigatec, voici venu le temps du spiral en carbone développé par l’Institut TAG Heuer. Derrière cette dénomination, Institut TAG Heuer, se cache Guy Sémon, l’homme fort de la R&D TAG Heuer, résistant au départ de Jean-Claude Biver, à l’arrivée de son remplaçant Stéphane Bianchi, à celle d’un nouveau designer transfuge de Chopard puis (furtivement) Breitling, Guy Bove, pour ne citer que quelques mouvements. 

Inlassablement, Guy Sémon remet sur le métier les principaux éléments d’un mouvement mécanique, tels la transmission et, aujourd’hui encore, l’échappement. Ils furent déjà l’objet de nombreux développements (Mikropendulum, Mikrogirder) mais c’est la première fois que la R&D TAG Heuer revient à un système traditionnel – le tourbillon – pour en faire évoluer drastiquement l’un de ses composants, le spiral. 

TAG Heuer invente le spiral en carbone

Quels intérêts du carbone ? 

Autant assoir les critiques dès à présent : quelles sont les valeurs ajoutées du carbone par rapport au silicium ? Celui-ci répond déjà en effet à bon nombre des points du cahier des charges idéal d’un horloger : souple, résistant, amagnétique, insensible aux variations de températures. Qu’est-ce que le carbone apporte de plus ? 

Seule l’expérience à long terme le dira mais TAG Heuer avance d’ores et déjà quelques bénéfices complémentaires. Le premier : son insensibilité à la gravité, en raison du poids extrêmement faible du carbone – inférieur au silicium. Par définition, l’insensibilité ne peut pas être totale (la gravité terrestre s’appliquant à tout corps, quel qu’il soit) mais TAG Heuer affirme que cette sensibilité est aujourd’hui proche de zéro. 

En parallèle, TAG Heuer indique que les oscillations sont à présent parfaitement concentriques. Le carbone se concentre et se déploierait donc de manière parfaitement régulière. Au final, la précision de la montre est accrue, certifiée COSC, mais la manufacture ne quantifie pas (encore) ce gain de précision. 

TAG Heuer invente le spiral en carbone

Sculpturale !

Esthétiquement, la Carrera Calibre Heuer 02T Tourbillon Nanograph reprend la structure hexagonale nanoscopique (un million de fois plus petite qu’un millimètre) que présente le matériau de composite de carbone servant à la fabrication du spiral. Le boitier est en titane avec lunette carbone. Un boitier lui aussi en carbone aurait pu être bienvenu. Le surcoût aurait été inévitable mais il aurait pu être réservé à une frange de collectionneurs fortunés et amateurs de « full carbone », par exemple au travers d’une série limitée. 

La tonalité générale est celle d’un motif « nid d’abeille » (ou ballon de football, selon affinités), avec un noir dominant habilement rehaussé d’un jaune / vert très dynamique, en plus d’être lisible. A terme, on pourrait imaginer une inversion chromatique totale, avec une pièce de tons clairs, voire de transparence, desquels se détacherait mieux encore ce fameux spiral noir. Reste que sa transpostion dans des créations plus classiques du groupe, comme chez Zenith, pourra soulever quelques réserves esthétiques chez les collectionneurs conservateurs, très habitués aux reflets chromés d’un spiral traditionnel. 

La pièce sera disponible en avril au prix de 23'200 euros, sans précision pour le moment sur son caractère limité ou en collection – elle ne sera toutefois pas numérotée. 

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