Calibre 240

Lorsque l’on songe au calibre 240 de Patek Philippe, le vieil adage « On ne change pas une équipe qui gagne » nous vient immédiatement à l’esprit. En 2017, le calibre 240 a fêté ses 40 ans et il bat aujourd’hui encore à la même cadence qu’à ses débuts.

Henri et Philippe Stern étaient fermement décidés à créer un mouvement qui soit mince, élégant, résistant et fiable. A une époque où d’autres manufactures produisaient en masse des mouvements à quartz, la famille Stern a choisi de conserver un mode de fonctionnement plus traditionnel (bien que Patek ait co-développé le Beta 21).

Le premier obstacle à surmonter lors du développement du 240 consista à trouver un moyen de le rendre plus mince et la solution fut un micro-rotor. Les micro-rotors existaient déjà sur le marché à cette période, mais ils n’étaient pas monnaie courante. Patek Philippe utilisa un mini-rotor excentré qui fut intégré dans la platine, économisant ainsi une importante partie de la hauteur qui aurait été consacrée à l’activité automatique. En raison de la petite taille du rotor, le recours à un métal plus lourd fut nécessaire pour que le rotor acquière suffisamment de vitesse pour remonter le ressort de barillet. Le choix se porta sur l’or 22 carats permettant au rotor d’être à la fois petit et lourd.

Calibre 240

Le frottement est l’ennemi juré de l’horlogerie, car il engendre des pertes de puissance et une tension excessive sur les composants. Patek utilise un remontage unidirectionnel, c’est-à-dire que le ressort de barillet est remonté uniquement lorsque le rotor tourne dans un sens, ce qui signifie que certains rouages, tels que les inverseurs, peuvent être supprimés, réduisant ainsi le frottement global.

Il est également possible de réduire le frottement par le biais de rouages à dents polies. Si les parties des dents s’entremêlant avec les pignons présentent un degré élevé de polissage, le frottement est nettement inférieur à celui qui résulterait si aucune finition n’avait été exécutée. La denture a également été optimisée grâce à la construction d’une géométrie visant à améliorer les performances globales de la montre. La manière exacte dont tout ceci a été réalisé n’a pas été révélée.

Calibre 240

A l’ère où la plupart des montres oscillent à une fréquence de 28 800 alt/h, Patek a maintenu une fréquence de 21 600 alt/h pour son calibre 240, permettant ainsi de réduire la consommation d’énergie du mouvement. Cette vitesse de battement n’a aucune incidence sur la précision de marche remplissant toutes les exigences d’un chronomètre.

Le calibre 240 que nous connaissons aujourd’hui est le même qu’il y a 40 ans, avec quelques petites améliorations. La marque utilise désormais un spiral Silinvar® essentiellement composé de silicium, un matériau amagnétique présentant de nombreux autres avantages. En 2011, le département Patek Philippe Advanced Reseach a eu recours à la même technologie pour l’échappement d’une édition limitée (Ref. 5550P) en fabriquant l'ancre et la roue d'échappement à partir de Silinvar®. L’isochronisme et la précision ont ainsi encore été améliorés.

Calibre 240

Tous les paramètres précités ont permis de porter la réserve de marche à 70 heures, contre 48 heures lorsqu’il a été introduit pour la première fois.

La polyvalence du calibre 240 ne s’arrête pas là. Depuis son lancement, il a servi de mouvement de base pour un quantième perpétuel, une complication à heure universelle, et une montre astronomique dotée d’une carte du ciel et des phases de lune. Il a également été décliné en version squelette décorée de gravures.

Le calibre 240 mérite véritablement d’être qualifié de cheval de trait de l’horlogerie, un cheval de trait qui possède toutes les caractéristiques d’un pur-sang couronné.

Marque