En faisant évoluer son concept, HYT prouve qu’indiquer les heures par un fluide rétrograde n’est pas un gadget. Surtout avec une mécanique aussi complexe.
Une aiguille des heures ? Pour quoi faire ? Quand HYT présenta son premier modèle, la H1, elle arborait son concept à même le cadran de manière bien visible, sous la forme d’un liquide vert phosphorescent, contenu dans un tube qui fait le tour du cadran. C’est le niveau de ce fluide au léger parfum radioactif qui donne l’heure. Au bout de sa course, il est instantanément absorbé pour revenir à son point de départ, selon le principe des heures rétrogrades …considérablement adapté. Lors du salon Baselworld 2013, HYT a présenté sa H2, second modèle qui reprend le concept initial et le pousse quelques centilitres plus loin.
Architecture
Le concept reste le même : les heures dans un tube, les minutes avec une aiguille classique. La conception et la fabrication du mouvement de la H2 sont le fait de Renaud & Papi, officine fabricant des mouvements compliqués pour Audemars Piguet, son actionnaire, mais aussi Richard Mille. On reconnait immédiatement la patte du constructeur au sélecteur de fonction à 9 heures, qui permet de choisir la destination de la couronne, remontage ou mise à l’heure. Celle-ci est dynamométrique, ce qui évite un remontage excessif.
Toute la complexité du calibre à 8 jours de marche s’articule autour de deux réservoirs à soufflets, bien visibles des deux cotés de la montre. Implantés en V à 45 degrés comme les cylindres d'une moto, ils renferment le liquide à la composition tenue soigneusement secrète. En se comprimant lentement, ils poussent le fluide dans le tube circulaire. Puis le moment venu, ils se rétractent entièrement et aspirent tout le liquide avant de recommencer ce cycle. Le sens du détail est poussé très loin : la H2 compense la dilatation du liquide sous l’effet de la température, afin que l’indication de l’heure par le volume vert soit toujours juste.
Toute la complexité du calibre à 8 jours de marche s’articule autour de deux réservoirs à soufflets, bien visibles des deux cotés de la montre. Implantés en V à 45 degrés comme les cylindres d'une moto, ils renferment le liquide à la composition tenue soigneusement secrète. En se comprimant lentement, ils poussent le fluide dans le tube circulaire. Puis le moment venu, ils se rétractent entièrement et aspirent tout le liquide avant de recommencer ce cycle. Le sens du détail est poussé très loin : la H2 compense la dilatation du liquide sous l’effet de la température, afin que l’indication de l’heure par le volume vert soit toujours juste.
Impact
Au-delà de ces aspects techniques, la H2 est encore plus folle que la H1, ce qui n’est pas peu dire. De dos, les deux barillets et les soufflets ont un méchant look de commando en masque à gaz, une allusion qui a servi de teaser précédant le lancement de la montre. Le CEO de la marque, Vincent Perriard, affectionne la communication coup de poing et assume le style guérilla. HYT bénéficie ainsi d’un rapport notoriété / production extrêmement élevé, comme plusieurs marques tenantes de la nouvelle horlogerie un peu déjantée. La H2 interpelle donc, volontairement.
Au poignet, c’est un authentique OVNI de 48,8 mm, ultralight grâce à sa boîte titane. La construction tridimensionnelle du mouvement est offerte au regard. Une conversation piece, comme on dit dans le jargon horloger ? Pas seulement. Il s’agit aussi d’une mécanique unique, bien plus complexe qu’il n’y parait. Car si mettre l’heure en tube est un prétexte à s’amuser avec les concepts de montre, de temps et de prestige, il oblige à l’excellence. Sans elle, un concept trop audacieux perd de sa pertinence.
Marque
