Les partenariats entre marques horlogères et automobiles sont aussi variés en qualité et intensité que la conduite des voitures. Cela va de la plus basique superposition de noms à l'intégration complète entre l'esprit des deux marques, voire entre les objets qu'elles produisent. Dans le cas de supercars, et a fortiori d'hypercars, la barre est très haute, comme le prouvent les productions de Ferrari, Lamborghini, McLaren et Bugatti. Quelques horlogers ont relevé le défi et se sont mis à niveau avec des montres réellement exceptionnelles.
L'Aventador S est une flèche jaune et grise de 740 cv pour 1575 kg. Roger Dubuis, fraîchement adoubé partenaire de Sant'Agata, s'est inspiré de la maîtrise de Lamborghini dans le domaine de la fibre de carbone, où la marque est pionnière. Elle a également repris la structure apparente du V12 6,5 litres et ses renforts transversaux, pour sa série limitée Excalibur Aventador S.
McLaren ne pratique que l'exception. En transposant son expertise cinquantenaire du circuit à des automobiles de route, la marque anglaise a marqué ces six dernières années. Richard Mille a vu la profondeur de leurs points communs et a lancé la RM 50-03 McLaren F1. Le mouvement a été affiné et allégé grâce à cette collaboration. Le boîtier en carbone TPT intègre du graphène, un matériau ultra-léger et rigide que McLaren utilise pour ses châssis.
Après la Veyron et ses multiples itérations, Bugatti a encore augmenté son niveau de performances avec la Chiron. Son W16 de 1500 cv est aussi fou que le niveau de luxe à l’intérieur de ce monstre, qui abat le 0-400-0 en 32 secondes. Parmigiani, partenaire de Molsheim depuis 13 ans, a salué son arrivée sur l'asphalte avec la Type 390. Son architecture double, coaxiale pour les organes moteurs et régulateurs, désaxée pour l'affichage, et son design en font une montre tout aussi hors norme que l'est la Chiron.
Ferrari a longtemps cherché un partenaire à la hauteur de ses automobiles. En lançant la Masterpiece MP-05 en même temps que le modèle LaFerrari, Hublot a montré qu'elle savait suivre le niveau de délire mécanique. C'est pourquoi les deux marques ont passé la cinquième vitesse. La Techframe Ferrari Tourbillon Chronograph a été dessinée par le studio interne de Ferrari, qui a produit une montre au boîtier bâti comme une cellule tubulaire, ponctuée d'accents rouges qui rappellent les commandes d'une féfé... de série, c'est à dire déjà une machine de rêve.
Ainsi, la mécanique horlogère a la capacité à renverser l'amateur tout comme une automobile a celle de le transporter dans une dimension parallèle. Il suffit de se donner les moyens, techniques et financiers. De laisser la bride sur le cou aux designers et responsables mouvement. Et surtout de s'imprégner de l'esprit de l'automobile d'exception. Après tout, la voiture reste l'objet masculin le plus fantasmatique, celui dans lequel on se projette le plus. La montre n'en est désormais plus très loin.