Mirrored Force Resonance

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Mirrored Force Resonance - Armin Strom
Après plusieurs années de développement, Armin Strom dévoile un nouveau mouvement révolutionnaire au SalonQP.

Je me souviens  de Claude Greisler, directeur technique chez Armin Strom, mentionnant les termes "Mirrored Force Resonance" lors d’un salon horloger, et me disant qu’on allait bientôt en entendre parler. Depuis, ce mystérieux concept m’est sorti de la tête, étouffé sous la pile des communiqués de presse qui s’amoncellent quotidiennement sur nos bureaux… jusqu’à aujourd’hui.  Discrète et modeste, la marque de Bienne n’en est pas moins une manufacture à part entière et cette année elle marque un grand coup en présentant au SalonQP un tout nouveau mouvement maison qui utilise une nouvelle technologie brevetée développée en exclusivité par la marque.

Si le concept de résonance n’est pas nouveau en horlogerie, puisqu’il remonte à l’utilisation des balanciers dans les horloges,  très peu d’horlogers l’ont introduit dans les montres, sans doute en raison de l’extrême précision indispensable à l’obtention d’une résonance au sein d’un petit format comme un mouvement de montre. A ne pas confondre avec l’oscillation, qui est le mouvement physique qui fournit l’énergie dans une montre à quartz, par exemple, et qui a également été utilisé dans des montres mécaniques comme la TAG Heuer Mikrogirder, le phénomène de la résonance implique deux corps (dans ce cas, deux roues de balancier) vibrant exactement à la même fréquence.  Pour cela, une des roues de balancier joue le rôle d’ "excitant" et transmet son énergie à l’autre roue (la "résonante") qui absorbe cette énergie. Il en résulte alors une synchronisation parfaite des deux éléments. A noter que pour y parvenir, la distance séparant les deux corps doit être calculée avec une parfaite précision.

Calibre ARF15 by Armin Strom

Les avantages spécifiques que la résonance procure à un mouvement mécanique horloger sont la stabilisation de la fréquence du mouvement, la conservation de l'énergie et une réduction des effets négatifs des chocs. Ce dernier bénéfice est particulièrement intéressant, car en cas de choc sur l'une des deux roues du balancier, l'autre, en réaction, se mettra automatiquement à accélérer, jusqu’à ce que l'oscillation des deux roues se rééquilibre. Dans le cas du nouveau Calibre ARF15 d’Armin Strom, ce processus ne prend que quelques minutes, alors qu’il en  faut dix pour obtenir une résonance lorsqu’on remonte une montre arrêtée.

Miroir, mon beau miroir, dis-moi qui est le plus beau
Bien que d’autres mouvements horlogers sur le marché utilisent la résonance, le nouveau calibre ARF15 d’Armin Strom fonctionne différemment. C’est le seul à avoir un lien physique entre les deux roues du balancier. Ce dernier prend la forme d'un ressort d'embrayage à résonance breveté, dont le développement a nécessité plus de deux ans de travail chez Armin Strom, en raison de sa forme très compliquée. Ce ressort commande l'affichage symétrique des secondes, qui est disposé verticalement sur le cadran. Par rapport à d'autres mouvements à résonance, ce ressort ne relie pas les roues du balancier elles-mêmes, mais les goujons du ressort du balancier, c’est-à-dire le point exact du balancier qui reçoit les impulsions de l’ancre. L’ajout de ce ressort fournit aussi une bien meilleure appréciation visuelle du phénomène de résonance, quand les deux roues du balancier tournent dans des directions opposées l'une à l'autre (d'où le «miroir» de l’expression "Mirrored Force Resonance").

Armin Strom Mirrored Resonance Fire

Cette nouvelle technologie absolument passionnante est dévoilée aujourd'hui au SalonQP de Londres, au sein d’un boîtier en or rouge 18 carats de 43,4 mm de diamètre. Cette montre ne serait pas une Armin Strom si elle ne révélait pas toute la beauté de cette nouvelle conception de mouvement et ses minutieuses finitions, à travers un de ces cadrans squelettes dont la Manufacture a le secret et un fond saphir transparent.

Fidèle à la philosophie d’Armin Strom, le modèle Mirrored Resonance Fire est exclusif (une édition limitée à 50 exemplaires), mais pas excessif en termes de prix, si l’on prend en compte notamment le boîtier en métal précieux et les années de développement qui ont été nécessaires à sa conception. Le prix de 67’000 francs suisses s’avère tout à fait raisonnable pour une telle percée technologique.

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