A l’aube d’un avenir prometteur

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Dawn of a promising future - Chronoswiss
Chronoswiss, marque indépendante, trace une route qui ne l’est pas moins. Auteur méconnue de brevets qui ont fait date, elle cultive une clarté de gammes et de créations qui la rendent immédiatement reconnaissable. L’audace serait pour elle signe d’un renouveau attendu.

A quoi reconnaît-on une Chronoswiss ? Peu le savent car la marque entretient délibérément une discrétion qui la réserve à un public averti. Pourtant, Chronoswiss n’aime rien tant que la transparence de ses ateliers, le partage de son savoir-faire, la simplicité de ses collections. Là où certains s’échinent à offrir toujours plus (de modèles, de complications), la maison 100% indépendante reste farouchement attachée à la qualité plus qu’à la quantité.

A quoi reconnaît-on une Chronoswiss ?

Concrètement, Chronoswiss pourrait seule se limiter aux chiffres deux et trois. Deux, comme ses collections, qui demeurent invariablement constituées des Sirius et des Timemaster. La première se veut classique, la seconde sportive. Simple, efficace, compréhensible par le collectionneur le plus érudit comme par le primo-acquéreur.

Trois, comme les principaux codes identitaires de la marque. Le plus évident est cette couronne en forme d’oignon que l’on retrouve sur la totalité des modèles de la marque. Le deuxième trait typique de la maison est sa boîte semi-cannelée. Comme pour la couronne oignon, ce sont là deux rappels historiques de l’horlogerie du XIXème siècle, notamment pour les montres à gousset en ce qui concerne la couronne. La troisième signature esthétique de la marque se situe en ses cornes, où les attaches au bracelet sont vissées. Le procédé, s’il ne permet pas un entre-cornes courbé qui viendrait ainsi mieux épouser les contours de la boîte, autorise une parfaite rotation du bracelet.

La facilité compliquée

Au sein de cette structure aussi limpide qu’évolutive, Chronoswiss n’hésite pas à marier les complications ou les subtilités d’affichage. Il y a près de 25 ans, la « Delphis » était la première montre bracelet à réunir affichage analogique, digital et rétrograde. Et si, aujourd’hui, un chronographe mécanique à phase de lune et fond transparent est devenu monnaie courante, c’était aussi une première en 1982, en pleine crise du quartz, et là encore signée Chronoswiss !

Chronoswiss Chronographe Squelette

En somme, dans la limite que Chronoswiss s’est donnée, la maison n’a plus rien à prouver. Elle continue d’honorer la grande tradition horlogère avec des cadrans flinqués, où un fin guillochage se découvre sous un émail de couleur. Et d’honorer la mémoire de son fondateur, Gerd-R. Lang, engagé dès le début des années 60 dans l’univers de la chronométrie sportive. Il fut même l’un des protagonistes du tournage de « Le Mans » de Steve McQueen. Cet héritage se matérialise par le dépôt de nombreux brevets en matière de chronométrie.

Etrangement, la maison n’a jamais certifié ses pièces pour en attester du bon isochronisme. Elle n’en reste pas moins particulièrement innovante dans un secteur fort prisé des collectionneurs, les régulateurs, un segment pointu et hélas délaissé de l’industrie.

Chronoswiss Régulateur

Atypisme revendiqué

Cette position d’outsider, Chronoswiss l’assume. La marque reste 100% indépendante et privée, rachetée en 2012 par des investisseurs familiaux. Elle a depuis franchi la frontière germanique pour s’installer en Suisse... où elle n’est pas distribuée ailleurs qu’en son propre atelier de Lucerne !

Dans le même esprit, Chronoswiss s’est engagée dans une voie esthétique atypique, laquelle se dessine habilement entre ajourage et squelettage. Cette option lui permet de conserver certains composants pleins où elle peut exprimer son talent de guillocheur.

Verra-t-on un jour une Chronoswiss tenter l’aventure des matériaux techniques, des formes de boîtes plus atypiques ? Rien n’est moins sûr. Dans l’immédiat, les Timemaster, collection sportive de la marque, restent bien sages, hormis une signature esthétique marquée sur ses index en « 2 – 4 – 8 – 10 » comme l’on en trouve chez Porsche Design ou MAT Watches. On espérerait un mariage des deux gammes de la maison, avec des chronographes régulateurs (issus de la collection Sirius) appliqués aux modernes Timemaster, le tout certifié COSC. Baselworld réserve peut-être quelques surprises.

Chronoswiss Timemaster

 

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