Un des plus grands diamantaires à Genève

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Le Britannique Graff inaugurera sa boutique genevoise située rue du Rhône en avril prochain.

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Situé à la rue du Rhône, le nouvel espace genevois du diamantaire britannique Graff. L'un des plus grands diamantaires de la planète investit Genève

Cela fait déjà plusieurs mois que la future boutique du joaillier Graff, sise au 29, rue du Rhône, est recouverte d'une immense bâche de travaux. Normal: étendu sur plus de 100 m2, le nouvel espace du groupe britannique a été rénové de fond en comble. Il promet d'être, à l'image des autres points de vente dans le monde, un emblème du luxe du XXIe siècle tout en respectant l'élégance britannique. «Nous avons toujours eu des liens extrêmement forts avec Genève. Jusqu'à présent, la représentation de notre marque était effectuée par Les Ambassadeurs, avec qui nous entretenons d'excellentes relations. Mais pour une entreprise comme la nôtre, active dans le secteur du luxe, il paraissait logique d'implanter un point de vente exclusif à la rue du Rhône», explique Laurence Graff, fondateur de l'entreprise éponyme. Incroyable parcours que celui de ce célèbre diamantaire, l'un des plus réputés de la planète. D'une enfance misérable dans le quartier londonien de East End pour survivre, Laurence Graff quitte l'école à 13 ans et récure les toilettes d'un atelier de Hatton Garden l'homme est aujourd'hui parvenu à accumuler l'une des plus grosses fortunes de Grande-Bretagne, estimé par le magazine Bilan à 3,6 milliards de francs. Milliardaire, Laurence Graff s'affiche aussi comme un homme d'affaires redoutable doublé d'un gemmologue renommé. Surnommé par ses pairs «le roi des diamants», il se découvre une passion pour les pierres précieuses dès son plus jeune âge. «Je me rappellerai toujours de la fascination que j'ai éprouvé en regardant mon premier diamant. Un sentiment d'émerveillement qui, depuis lors, ne m'a jamais quitté. C'est toute ma vie», se plaît-il souvent à raconter. Le succès de la verticalisation Nourri par sa passion, Laurence Graff créé sa société à 22 ans en intégrant une stratégie unique: plus qu'un simple joaillier, l'entreprise s'affiche comme une compagnie totalement verticalisée, traitant le diamant de la mine jusqu'au cou des plus belles femmes du monde. S'approvisionnant en diamants bruts aux quatre coins du globe, l'entreprise effectue ainsi seule la taille des pierres ou encore la conception des créations joaillières. En 1998, il prend une participation de 51% dans South African Diamond Corp. (Safdico), le plus important grossiste en diamants de Johannesburg. Une opération financière fabuleuse qui permet à Graff, spécialiste du commerce de gros, non seulement de s'approvisionner directement sans verser de commission à des intermédiaires, mais également de constituer un bon roulement de stocks de matières premières. La création progressive de ses propres ateliers de taille, polissage, design et autres étapes finales de la création de haute joaillerie répond à cette même ambition. Pas étonnant, dès lors, que Graff s'affiche comme l'un des leaders de son industrie. Jouissant d'une quantité phénoménale de gros diamants, le joaillier peut laisser sa créativité s'emballer dans la conception de pièces extraordinaires. En 2007, Laurence Graff a ainsi réalisé un collier de diamants très rares, vendu à 30 millions de dollars. «Aucun autre joaillier ne peut se permettre d'élaborer de telles créations. Lorsqu'ils tombent sur des diamants de cette taille, ses concurrents se contentent de les vendre à la pièce ce qui, au final, revient forcément moins cher», relève Forbes. A titre de comparaison, souligne le magazine américain, la marge bénéficiaire nette du célèbre joaillier Tiffany se situe à 9,6% tandis que celle de Graff s'affiche à 12%.

Aujourd'hui, Graff peut se targuer d'être le plus grand producteur de diamants en Afrique du Sud où la compagnie emploie plus de 300 personnes. Basé à Londres, le groupe a vu ses ventes progresser de 90 millions en 2000 à 400 millions de dollars en 2006, tandis que son bénéfice après impôt est passé de 11 millions à 48 millions de dollars durant la même période. Avec plus de 25 points de ventes répartis sur l'ensemble du globe dans les grandes villes stratégiques pour l'industrie du luxe, Graff visait Genève depuis longtemps. L'opportunité genevoise «Lorsqu'une belle opportunité se présente, nous essayons de faire le bon choix», observe Laurence Graff. Résidant à Genève, Laurence Graff séduit une clientèle internationale de stars et autres grandes fortunes telles qu'Elizabeth Taylor, le Prince Abdul Aziz, le Sultan et la reine du Brunei, Oprah Winfrey, Donald Trump ou encore Victoria et David Beckham. A 69 ans, il parcourt le monde à la recherche des plus beaux diamants. En octobre 2006, il a ainsi acquis par l'intermédiaire de sa branche manufacturière Safdico le 15e plus gros diamant brut jamais découvert dans le monde. Baptisé la «Promesse du Lesotho», cette pierre de 603 carats a été achetée pour la bagatelle de 12,33 millions de dollars. Florence Noël SOURCE : Tribune de Genève (17 mars 2008)
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