Voir, toucher, débattre, découvrir

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Voir, toucher, débattre, découvrir - Belles Montres
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La 5é édition du salon parisien a fermé ses portes. Pendant trois jours, 56 marques, grandes ou émergentes, ont exposé leur talent devant 14'500 visiteurs. Visite guidée.


WORLDTEMPUS – 29 Novembre 2011

David Chokron

Belles Montres vient de tenir sa 5e édition et déjà les marques manifestent leur satisfaction. Avec 14'500 visiteurs, la fréquentation est en hausse. La vogue des salons ouverts au grand public, contrairement aux salons professionnels que sont le Salon international de la haute horlogerie et Baselworld, montre que les amateurs d'horlogerie sont friands d'un contact plus direct. Et les marques jouent le jeu. Elles sont présentes sur ce terrain neutre et multimarques où des experts fournissent l'information, et non un vendeur, nécessairement partial. 

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Parcours joailler

Le Salon International de l'Horlogerie de Prestige, son vrai nom, est situé sous le Louvre. A l'entrée, une grande structure de toile blanche sert d'écrin à des montres de haute joaillerie. Un parcours labyrinthique guide de folie en merveille, pour déboucher sur deux établis. Tous deux consacrés au sertissage des pierres précieuses, ils apportent deux éclairages. Le premier est qu'une animation de marque a toujours du succès. Les horlogers sur les stands Audemars Piguet, Jaeger-LeCoultre ou Corum ne sont jamais seuls. Le second est que le salon cherche à conquérir un public plus féminin. En effet, l'horlogerie reste un terrain d'élection des hommes. La présence de Chanel, Harry Winston ou Hermès ne suffit pas à féminiser l'audience. Le public reste surtout composé de mâles, souvent venus par deux ou trois pour discuter de leur passion. Et si l'on croise des couples, on ne voit guère de dames seules ou entre amies.

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Eclectisme

Belles Montres a aussi le mérite de rapprocher des marques radicalement différentes. Toute une allée est consacrée à une douzaine de petits indépendants comme Ressence, Angular Momentum, Auricoste ou Cyrus, pour ne citer qu'eux. Juste derrière eux, les poids lourds du secteur présentent un panel complet de leur production, du fond de collection immanquable à la dernière nouveauté. Quelques marques font l'effort de s'offrir un stand plus grand que leur notoriété, comme Manufacture Royale, Louis Erard ou encore Hautlence. Puis on cherche les absents. Ni le Swatch Group, ni Rolex, ni Patek Philippe ne sont présents parmi les absences notables. Les deux derniers n'ont pas vraiment besoin de promotion. Quant au premier, il aura probablement tiré les conséquences de la présence importante de la Fondation de la haute horlogerie, dont il tient à ne pas faire partie. L'organisation de promotion de la bienfacture horlogère était présente avec une exposition thématique de montres historiques, doublée d'un atelier éphémère d'initiation à l'horlogerie. 

Utilité

Belles Montres, à l'instar de Salon QP, Watches Days ou du SIAR de Mexico, a le mérite de supprimer les obstacles entre le client final et la marque. Les états-majors font le déplacement et ce sont souvent les chefs de produit ou de marché qui tiennent les stands, y compris pendant le week-end. Les inconvénients de l'intermédiation, commerciale ou journalistique, ont disparu. On se présente, on discute, on touche les pièces, on se scrute le poignet et on se fait son idée soi-même. Quelques clients pénibles se mêlent au lot, ceux qui écument les magasins pour discuter et ne jamais acheter. Ils croisent les amateurs en herbe, les férus authentiques et les nouveaux venus à l'horlogerie. Ils repartiront avec des catalogues, une culture horlogère renforcée et parfois avec une solide envie d'acheter.