Je suis née dans une ville au pied du Jura suisse, ces montages qui ont été le berceau de l’horlogerie et continuent d’abriter les plus prestigieuses marques horlogères suisses. Le monde des montres était présent dans mon enfance puisque ma mère travaillait dans un des nombreux ateliers qui, avant la crise du quartz, foisonnaient dans la région et donnaient du travail aussi bien aux employés dans les manufactures et les ateliers qu’ « aux dames » à domicile. Je dois pourtant avouer, que l’idée ne m’a jamais effleurée de choisir l’horlogerie comme métier. Tout au plus, je trouvais pratique d’y travailler deux mois en été (mais surtout pas plus), pendant mes études, pour m’offrir des vacances à l’étranger.
Ce sont les langues, la littérature et les arts qui m’intéressaient et après une licence en lettres et des études pédagogiques, j’ai enseigné pendant deux ans, avant de rejoindre le service « nouveau media » d’un grand quotidien genevois aujourd’hui disparu. Le web en était à ses premiers balbutiements, avec un traitement assez local de l’actualité et une audience plutôt confidentielle, mais la combinaison de l’écriture et de l’aspect technique du support électronique innovant me plaisait.
Après avoir travaillé plusieurs années pour un autre quotidien à Genève, toujours au département web, l’occasion m’a été donnée de changer de domaine et de quitter l’actualité globale pour l’horlogerie. Le sujet changeait, pas le support, et WorldTempus était en plein développement, dans ses bureaux du cœur de la cité de Calvin, un autre des hauts-lieux de l‘horlogerie suisse. L’horlogerie m’a en quelque sorte rattrapée, et je pense parfois, face aux magnifiques montres que j’ai la chance de voir, aux « petites mains » qui contribuent dans l’ombre à les fabriquer, et que j’avais côtoyées, à l’époque, pendant quelques mois.