La montre 300% F.P.Journe

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La montre 300% F.P.Journe - F.P. Journe
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Ce qui rend l'Optimum si particulière, c'est avant tout ce qu'elle cache au fond de son cœur: l'Échappement Bi-axial à Haute Performance (EBHP).

Tribune des Arts - Novembre 2012
S.G.

En sortant le très technique Chronomètre Optimum, François-Paul Journe s'est fait plaisir. Pour le plus grand bonheur de ses aficionados.

 

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C'est peut-être la montre la plus précise que François-Paul Journe ait jamais créée. Il se prépare d'ailleurs à la présenter au Concours de chronométrie 2013. Son nom: Chronomètre Optimum. Et les puristes vont être servis. Car ce nouvel opus de la Collection Souveraine intervient après deux modèles quelque peu en décalage avec ce que le maître-horloger avait l'habitude de nous proposer. Il y eut d'abord la Vagabondage I, avec son boîtier non plus rond mais de forme tortue plate, son étonnant système d'affichage digital et son cadran dénué de la signature F.P. Journe. S'ensuivit, la Vagabondage II. Même boîtier, même originalité dans l'affichage du temps mais avec un système différent. Et toujours cette absence de signature. Curieux? Sans doute. N'empêche, les collectionneurs se les arrachent.

Puis vinrent les Centigraphe Sport et Octa Sport. Retour au boîtier rond, mais taillé dans un nouvel alliage d'aluminium. Poids total des montres: 55 grammes pour la première, 53 pour la deuxième (dotée d'un bracelet en caoutchouc)! Et là encore, les collectionneurs adorent. Au grand étonnement de l'horloger lui-même, cette ligne Sport est son best-seller. Pourtant, il s'agit bien, en majorité, des mêmes clients que pour le reste des montres F.P.Journe. “C'est leur montre du week-end”.


Onze ans de gestation

Alors, retour aux sources? Non, répond François-Paul Journe. “L'Optimum provient directement de la source, rectifie-t-il. Car elle a été dessinée en 2001. Mais à l'époque, je n'avais pas assez de mains disponibles pour la fabriquer. On travaillait sur le Chronomètre à résonance et le Tourbillon, de la collection Souveraine, mais aussi sur l'Octa Calendrier, l'Automatique et la Chronographe. Puis il y eut la Grande Sonnerie, la Répétition Minutes, le Centigraphe de la collection Souveraine... Pas des petites pièces!” Quatre ans s'écoulèrent ainsi avant que le projet du Chronomètre Optimum ne soit repris. Il fallut alors tout reprendre depuis le début. Notamment à cause des innovations techniques survenues entre-temps. “En sortant cette montre seulement maintenant, elle est encore mieux qu'à l'époque où je l'avais dessinée”, affirme l'horloger. À savoir que l'Optimum est disponible en or rouge ou en platine, avec cadran en or blanc ou rouge, sur bracelet cuir, platine ou or rouge. Avec, comme toujours un mouvement en or rose.

D'ailleurs, pourquoi maintenant? Pourquoi pas pendant le traditionnel salon de janvier à Genève, le SIHH? “Pour ne pas être noyé dans la masse!” C'est une des raisons, mais pas la seule. En réalité, François-Paul Journe voulait tout simplement sortir l'Optimum au moment où elle serait prête. Bien sûr, en janvier dernier, il l'avait déjà montrée à ses clients, en toute confidentialité. La présentation au public, elle, obéit à une règle précise. Elle se déroule selon l'ordre auquel les boutiques F.P. Journe furent ouvertes dans le monde: d'abord Tokyo, puis Hong Kong et Pékin, puis Paris, New York et Miami. Et s'il est bon de dévoiler les premiers prototypes aux collectionneurs, pour leur permettre de réunir la somme nécessaire à leur éventuel achat, il ne faut pas non plus les faire trop attendre, au risque de les lasser. C'est une question de juste dosage.


Un échappement qui démarre tout seul

Au-delà de son allure 300% F.P. Journe, ce qui rend l'Optimum si particulière, c'est avant tout ce qu'elle cache au fond de son cœur: l'Échappement Bi-axial à Haute Performance (EBHP). Un système breveté, à doubles roues, mis au point par François-Paul Journe et inspiré par celui d'Abraham Louis Breguet créé au XVIIIe siècle. Il s'agit du seul échappement à impulsions directes (c'est-à-dire sans que l'ancre du balancier joue les intermédiaires entre lui et le balancier) qui démarre seul. Et il fonctionne sans huile, ce qui lui donne plus de stabilité dans le temps. Car cette huile est justement celle qui se dégrade le plus rapidement, dégradant par la même occasion la marche de la montre. Enfin, il permet de réduire considérablement l'amplitude causée par les changements de position de la montre et ainsi d'augmenter sa précision.

 

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Or, ce système voisine avec non pas un mais deux barillets montés en parallèle. Ce qui garantit une plus grande stabilité de la force motrice et permet de se débarrasser des problèmes de friction qui nuisent à la bonne marche de la montre. Quant au remontoir d'égalité auquel l'échappement bi-axial est ici relié, il permet à l'échappement de recevoir à chaque seconde la même quantité de force. Enfin, le fait qu'il soit pour la première fois en titane, ce matériau plus léger et moins sensible aux chocs, augmente encore ses performances. Mais donc, pas de silicium dans cet échappement-ci? Eh bien non, car le but de François-Paul Journe est “d'arriver à faire du neuf avec des matériaux et des techniques éprouvés par les siècles. Aujourd'hui, une bonne montre du XVIIIe siècle, il suffit de la nettoyer pour qu'elle se remette à fonctionner...”

Reste donc un mystère: à quoi sert cette aiguille des secondes présente au dos de l'Optimum et qui tourne dans le sens inverse de celle visible à 9 heures côté cadran? À rien, ou presque. En tout cas, pas à augmenter la précision de la montre. Comme elle est reliée au remontoir d'égalité, cette seconde-là matérialise en quelque sorte la fréquence du remontoir. Mais quel bonheur de la voir lorsque l'on retire sa montre! N'oublions pas non plus qu'il s'agit en fait d'une seconde morte, c'est-à-dire qui se déplace par petits sauts. Sur une montre à quartz, c'est normal. C'est même caractéristique. Mais sur une montre mécanique, c'est un exploit technique. Et c'est le genre de défis dont François-Paul Journe raffole!

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