Scafograf 200 DLC : Black beauty

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The All-Black Scafograf 200 DLC - Eberhard & Co.
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Eberhard & Co. dévoile une ténébreuse version de sa Scafograf. Surprenante, mais convaincante

A contretemps ? C’est le premier mot qui vient à l’esprit en voyant arriver cette nouvelle Scafograf 200, tout habillée d’un revêtement DLC entièrement noir – pardon, « full black », doit-on dire. Pourquoi à contretemps ? Parce que la mode du monochrome noir sévissait il y a une bonne quinzaine d’années, au moment où Breitling sortait ses Avenger et Super Avenger dans des livrées plus sombres les unes que les autres. La montre noire était alors l’incarnation de l’attitude militaire, opérationnelle, virile. Une livrée sans concession pour des collectionneurs tout-terrain. 

En revanche, la montre de plongée se pare ces dernières années de couleurs fortes, parfois vives. On pense aux SUB de Doxa, qui batifolent dans le nuancier Pantone comme un dauphin à Mururoa. On pense aux Breitling Superocean, parées d’un Rainbow pour Warriors de la houle. Doit-on mentionner le bleu comme couleur horlo-océanique de base ? Ou encore le vert, furieusement tendance depuis quelques années ? Non, vraiment, sortir une nouveauté toute noire, quelle idée ! 

À côté de la plaque (océanique)

Sauf que c’est précisément parce qu’elle est à contretemps que cette nouvelle Scafograf fait mouche. Déjà, parce que le noir lui va terriblement bien. Avec ses 43 mm, la pièce en impose. Elle saura rester discrète précisément parce qu’elle n’est pas turquoise ni orange, mais ne comptez pas sur elle pour se faufiler sous la chemise ajustée d’un costume trois-pièces. 

Ensuite, parce que cette livrée monochrome ne fait qu’aviver le contraste avec ses index et aiguilles. Voilà qui tombe bien pour une montre de plongée : sa lisibilité n’est pas une option, mais une nécessité. 

Il en va de même pour sa sécurité, dûment garantie par sa certification ISO 6425 : lunette unidirectionnelle, aiguille des secondes, fermoir de sécurité, etc. On note la valve à hélium : elle rassurera les collectionneurs...mais guère plus. Le précieux sésame des grandes profondeurs et de la plongée à saturation n’a aucune justification technique sur une plongeuse étanche à 200 mètres. Mais après tout, le tourbillon n’en a pas davantage sur une montre de poignet : les voies du marketing horloger sont définitivement impénétrables. 

Scafograf 200 DLC : Black beauty

Équilibrée

Si la nouvelle Scafograf 200 DLC sort du lot et de l’eau, c’est aussi par un bel équilibre de style. La pièce affiche la modernité de son DLC, de son bracelet caoutchouc. En même temps, son Super-LumiNova est d’un joli beige vintage – et l’on apprécie que les marqueurs de la lunette (en céramique) se parent du même ton, ce qui n’est pas toujours le cas. De même, les généreuses aiguilles sont inspirées du modèle originel de 1959, renforçant l’orientation vintage, alors que le noir apporte sa modernité. 

Reste quelques points qui pourraient chafouiner certains puristes. Le fond acier en fait partie. Même si Eberhard & Co utilise des bases (Sellita, ETA), un fond saphir avec un léger travail décoratif sur le mouvement aurait ajouté un peu de valeur perçue à la pièce. Enfin, le fait qu’il s’agisse ici d’une édition limitée à 135 exemplaires, comme l’anniversaire de la fondation de la marque (donc en 1887, pour les moins matheux). Lorsque l’on connaît l’appétit (la voracité ?) du marché italien tant pour les montres de plongée que pour Eberhard & Co, il va falloir jouer des palmes pour en trouver une...

 

 

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