Exclusif : Eberhard & Co. au tribunal !

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Exclusive: Eberhard & Co. on Trial! - Eberhard & Co.
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Trente ans. Mario Peserico est entré chez Eberhard & Co en 1992, il y a tout juste trente ans. Un record que bien peu détiennent au service d’une même maison.

Après un premier « procès » retentissant orchestré avec Ralf Tech, nous avons donc décidé de passer Mario Peserico par les mêmes fourches caudines, exercice dont il s’est acquitté, comme à l’accoutumée, avec la franchise qui le caractérise. 

Mario Peserico, avec Eberhard & Co., vous êtes accusé de surfer sur la vague Scafograf, sans vraiment vous renouveler.
Non coupable ! Nous remettons la Scafograf en avant depuis quelques années seulement, après un retour très remarqué en 2016. Il est vrai qu’en volume, elle est numéro 1 pour nous, mais est-ce une faute ? Je ne pense pas. C’est l’un de nos six piliers, elle représente une part importante de notre histoire et l’erreur serait au contraire, je crois, de ne pas la valoriser comme il se doit.

Notre responsabilité est de préserver nos racines et d’avancer. D’ailleurs, nous avons encore beaucoup de possibilités de renouvellement avec la Scafograf et nous avançons à notre rythme qui est, je le rappelle, celui d’une marque 100% indépendante. Nos moyens ne sont pas illimités mais, inversement, nous n’avons aucun compte à rendre, à personne. 

Exclusif : Eberhard & Co. au tribunal !

Vous êtes accusé de cultiver un catalogue pléthorique de 16 collections courantes, alors que certaines sont vraiment peu représentatives ou désuètes.
Coupable. D’ailleurs, je viens moi-même de vous dire que notre marque repose sur six piliers essentiels, pas seize... Il est vrai que nous avons certains produits de niche, très peu diffusés, mais auxquels certains de nos détaillants sont attachés. Vous savez, il faut parfois seulement quelques dizaines ou centaines de pièces dans le monde pour qu’une collection soit encore vivante. Notre devoir est donc de la maintenir visible sur notre site. Mais oui, il va falloir nous recentrer. Le nouveau site qui va paraître en décembre sera rationalisé. 

En Europe, vous êtes accusé de dépendre d’un marché italien surreprésenté, au détriment des autres marchés.
Je ne peux pas plaider coupable ou non coupable de manière aussi catégorique. Effectivement, le marché italien nous guide dans de nombreux choix que nous faisons. Mais je le répète, nous sommes une petite entreprise indépendante et cela demande beaucoup d’efforts et d’investissements pour étudier, ouvrir puis alimenter de nouveaux marchés. Je reconnais qu’au début des années 2000, nous avons fait quelques erreurs. Mais l’on doit également reconnaître qu’Eberhard & Co. n’est pas la première marque à laquelle on pense lorsqu’on l’on ouvre un point de vente. Il nous faut convaincre. Et, à décharge, certains marchés sont très verrouillés, l’Angleterre, la France. A l’inverse, l’Allemagne est clairement une priorité pour nous, plus ouvert, avec des points d’entrée à Munich, Francfort, Berlin, etc. Hors d’Europe, le Japon est très prometteur. 

Vous êtes accusés de ne pas soutenir la côte de vos produits historiques, en témoigne celle, très basse, de vos montres d’occasion, malgré la très belle histoire de la Scafograf.
Non coupable ! Le prix moyen d’une belle montre Eberhard & Co. progresse régulièrement en occasion. Aujourd’hui, pour acquérir une Extra-fort Rattrapante d’époque, à complication, en bon état, il faut débourser 50'000 euros. Nous le constatons d’ailleurs en achetant parfois certaines pièces rares afin d’alimenter notre propre musée. Par ailleurs, nous allons progressivement relever le prix moyen de nos nouveautés, ce qui devrait mécaniquement entraîner une hausse similaire pour nos pièces d’occasion. En revanche, ce que vous ne nous verrez jamais faire, c’est acheter nos propres pièces aux enchères afin de soutenir artificiellement leur cote. Ce n’est pas éthique. Nous ne faisons pas ce genre de choses. 

Exclusif : Eberhard & Co. au tribunal !

Vous êtes accusés de disposer d’un mouvement maison, mais qui ne représente encore qu’une infime part de vos collections et qui peine à monter en puissance.
Coupable, mais avec circonstances atténuantes ! C’est vrai, nous avons introduit notre propre mouvement en 2020 et nous avions prévu son déploiement progressif sur un nombre croissant de nos références, notamment dans l’optique que je viens d’évoquer avec vous consistant à relever le prix moyen de nos prochaines nouveautés. Ce mouvement manufacture va y contribuer. Je rappelle également le 8 Jours, un mouvement de manufacture base Peseux 7001 démonté et reconstruit selon notre brevet. Mais vous m’accorderez que les années 2020 et 2021 ont été particulières ! Tous nos plans n’ont pas pu se dérouler comme prévu... 

Vous êtes accusé d’accumuler un certain retard, vous privant d’un spiral silicium généralisé, de bracelets interchangeables, de ne pas vendre en ligne, avec un site qui n’a pas évolué depuis une éternité.
Non coupable, enfin je ne crois pas. Je ne suis pas certain que nous ayons les montres pour cela. Nous aurions l’opportunité de mettre en place des échappements au silicium, mais nous devons vraiment vérifier la fiabilité et le coût d’une telle opération. Et puis je ne suis pas certain que nos clients le réclament... Nous allons étudier le dossier.

Quant à la vente en ligne, c’est un véritable choix. Vendre en ligne n’est pas notre métier. Depuis 30 ans, nous nous reposons sur des partenaires de confiance que nous soutenons, et qui nous soutiennent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, au plus fort de la crise sanitaire, alors que le marché se contractait de 30 %, ce n’était que de 5 % chez nous. Il est très important pour nous de maintenir un tel réseau. Le consommateur aime avoir le choix et rien ne remplacera un détaillant multimarque, objectif et connaisseur. 

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