Au XIXe siècle, lors de la révolution industrielle, les locomotives à vapeur révolutionnent les moyens de transport et les voies de communication. C’est à cette période très effervescente que de nombreux véhicules, commencent à s’approprier la route. À l’image des chemins de fer, ils constituent une source d’expression sans limite pour la décoration de la montre.
À ses débuts, l’histoire de l’automobile se confond avec celle du chemin de fer du fait de l’utilisation commune de la vapeur en tant que force motrice. Si la première voiture à moteur à explosion est due en 1805 au Suisse Isaac de Rivaz, il faut attendre la fin de la deuxième moitié du XIXe siècle et le début du XXe siècle pour que le tricycle motorisé devienne une automobile à part entière.
Les premières années du XXe siècle sont celles de la naissance des premiers Grands Prix, tant en Europe qu’en Amérique et l’intérêt suscité par les sports routiers est immense. Coureurs comme chronométreurs mesurent les performances accomplies à l’aide de chronographes de poche, appareils développés au début du XIXe s. que les horlogers dotent dorénavant d’échelles tachymétriques adaptées.
Hormis les chronographes, les montres spécifiques à la conduite automobile sont rares. L’apport de l’horlogerie à l’automobile réside massivement dans les montres embarquées, fixées sur le tableau de bord, le volant ou encore sur le rétroviseur central.
En 1918, lorsque le jeune horloger biennois Georges Schären ouvrit sa boutique, il ne devait guère vouloir sortir des sentiers battus. Après la Première Guerre Mondiale, le retour des Bugatti, Lancia, et autres Delage sur les routes, lui donna l'idée de répliquer dans le monde horloger les formes immédiatement reconnaissables des radiateurs de ces bolides de course. Le succès fut au rendez-vous et une nouvelle mode était lancée, faisant ainsi la renommée et le succès de la marque Mido. D'autres manufactures lui ont rapidement emboîté le pas, essentiellement pour répondre aux besoins d'une génération de conducteurs en train de naître. Les montres se sont ainsi vues dotées de couronnes tournantes ou de boîtiers bombés pour en faciliter la lecture. Certaines ont même été spécialement conçues pour être portées sur le côté du poignet permettant ainsi au conducteur de la consulter sans lâcher le volant.
La symbiose entre montres et voitures ne s'est toutefois véritablement réalisée qu'avec le développement des montres dotées de chronographes durant les années 1940. Il devenait dès lors possible pour les sportifs automobiles de calculer leurs performances avec un précision encore jamais atteinte au poignet. Certaines marques se sont résolument lancées dans cette brèche, associant intimement leur nom aux différentes formes de course automobile.
Aujourd’hui un grand nombre de marques horlogères sont intimement liées au monde automobile, que ce soit la marque entière ou certains modèles plus spécifiques. Il y a Bovet avec Rolls Royce, Breitling avec Bentley, Girard-Perregaux avec Aston Martin, Hublot avec Ferrari, IWC avec AMG, Jacob & Co. avec Bugatti, Richard Mille avec McLaren, Roger Dubuis avec Lamborghini, TAG Heuer avec Porsche, et bien d’autres.
Avec l’arrivée de la voiture électrique, il y a fort à parier que l’horlogerie nous réserve de nouvelles surprises à venir en lien avec le monde automobile.
