Surprenante Bird Repeater

À première vue, rien de si spectaculaire. Bien sûr, la scène est touchante. Maman mésange s'en revient de la chasse aux insectes. Papa monte la garde. Tandis que dans le nid, deux adorables bébés crient leur insatiable faim, bientôt rejoints par un troisième bec à nourrir. Quant à l'exécution du tableau, rien à dire. Elle est parfaite. Les regards, la justesse des volumes et des proportions, la finesse des couleurs, le détail des matières… tout y est. Idem pour l'arrière-plan où à la virtuosité du décor, s'ajoute l'écoulement incessant d'une cascade. Il s'agit du Saut du Doubs, célèbre pour déchirer les falaises de calcaire blanc sur quelque 27 mètres de hauteur dans le Jura suisse, cette région qui en 1721, a vu naître un autre «drôle d'oiseau», l'horloger Pierre Jaquet Droz, fondateur de la manufacture éponyme.

Naissance en direct

Tout change lorsque l'on actionne la gâchette à 9 heures. C'est alors l'ensemble du tableau qui s'anime au chant d'un timbre cathédral sonnant les heures, les quarts et les minutes. Autrement dit, nous sommes en présence d'une montre à automates réalisée dans la plus pure tradition horlogère du XVIIIe siècle, couplée à une répétition minutes, la reine des complications. À mesure que maman se penche pour nourrir ses petits qui, chacun leur tour, s'étirent de toutes leurs forces, l'oeuf s'ouvre et laisse apparaître un troisième oisillon déjà fin prêt à rafler son premier repas. De son côté, papa, fier comme un coq, ouvre les ailes tout en hochant de la tête. L'instant est magique.

 

Tradition oblige
Il aura fallu deux ans et demi pour mettre au point

ce chef d'oeuvre qui, à chaque réalisation, réclame à lui seul trois mois de travail. Mais les artisans de Jaquet Droz n'en sont pas à leur première du genre. C'est même une tradition dans la maison. En témoignent, les multiples garde-temps aujourd'hui exposés au Musée d'art et d'histoire de Neuchâtel et qui, en leur temps, ont fait le bonheur des têtes couronnées.

 

Haut-relief
Véritablement sculptée et gravée dans l'or puis peinte à la main, cette scène bucolique en trois dimensions a pour toile de fond de la nacre également sculptée et peinte, tandis que le cadran des heures est sublimé d'onyx noir. À l'intérieur, 508 éléments différents se disputent les 47 mm de diamètre d'un boîtier épais seulement de 18,4 mm. Il existe en or rouge ou en or gris avec lunette sertie de diamants (édition limitée à deux fois huit exemplaires). Quant au très beau mouvement à remontage manuel, offrant une réserve de marche de 48 heures, il est visible par le fond saphir, comme toujours chez Jaquet Droz. Et pour les aficionados, sachez qu'une autre pièce du genre sera présentée à l'occasion de la foire de Bâle en avril prochain.