L’établi est encombré mais parfaitement organisé. Chaque outil repose à la place qui lui est assignée. Ici, une boîte remplie de burins, échoppes et onglettes de toutes les tailles et formes imaginables. Là, une large panoplie de fraises, de gommes, de pompons et de cabrons. A proximité, un dessin en 2D appelé à être reproduit en relief sur le boîtier d’une montre. Et, au centre, surmonté par l’indispensable binoculaire, un étau maintenant la carrure en or d’une pièce unique que le graveur, par une gestuelle subtilement équilibrée entre force et douceur, métamorphose en une véritable sculpture miniature. Sculpture, le mot est lâché. Car dans l’atelier des métiers d’art de la manufacture, ces artisans chevronnés travaillent essentiellement sur les pièces d’exception, à l’image de la nouvelle montre Les Cabinotiers Grande Complication – Bacchus.
Neuf personnes travaillent dans le calme de ce petit atelier qui occupe depuis 2009 une place à part au sein de la Manufacture.
Cette pièce unique qui associe sertissage et gravure est un magnifique exemple des savoir-faire ancestraux cultivés en interne par les artisans de Vacheron Constantin. A partir d’un dessin en deux dimensions, le graveur reproduit tout d’abord le décor à l’aide d’une pointe à tracer en métal. La suite du travail consiste à sculpter la matière au burin pour dégager les motifs du feuillage en bas-relief sans omettre d’inclure les espaces en creux prévus pour accueillir les 113 rubis taille cabochon qui formeront les grappes de raisin. Sur la lunette et le dos du boîtier, une gravure main en taille douce permet également de figurer un motif de feuilles de vigne. En l’absence de bordure, cette ornementation d’une régularité métronomique s’est révélée particulièrement complexe à réaliser. Afin de modeler cette pièce précieuse pareille à une œuvre d’art tridimensionnelle, le travail conjugué du graveur et du sertisseur aura nécessité plus de 300 heures. Un ouvrage patient et d’une extraordinaire minutie qui s’illustre à travers le soin extrême apporté aux détails et aux finitions. Car aucune opération de polissage n’est prévue après le travail exécuté par le graveur : chaque pièce qui quitte l’atelier des métiers d’art se doit d’être parfaite, l’une des signatures de Vacheron Constantin.
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