Des cartes à puces vont sécuriser les montres Hublot

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CEO de Hublot, Jean-Claude Biver a annoncé que dès l'automne, toutes ses montres seraient accompagnées d'un certificat d'authenticité et de garantie électronique.
25 mars 2009Fabrice EschmannContrefaçon_325441_0

Baselworld, c'est un peu la foire aux premières mondiales. Et cette édition n'y fait pas exception. Si la manifestation est l'endroit rêvé pour y faire un coup médiatique, encore faut-il savoir s'y prendre. Sur ce point-là, on peut faire confiance à Jean-Claude Biver. Le bouillonnant patron de Hublot a lancé mercredi après-midi, avant tout le monde, un système anti-fraude. En partenariat avec la société genevoise WiseKey, la marque nyonaise va associer dès cet automne toutes ses montres d'une carte à puce cryptée, contenant un code spécifique à chaque pièce. Une première mondiale qui n'a cependant pas fait long feu devant la surprise que réservait le chef. A l'heure de l'apéro, Jean-Claude Biver a sorti des meules de gruyère de son cru, sur lesquelles se sont rués les convives.

Selon la Fédération horlogère (FH), il se fabrique chaque année quelque 40 millions de fausses montres suisses. Un chiffre mirobolant en regard de la production officielle de 26 millions de pièces. Malgré le fléau, peu de marques ont véritablement pris le taureau par les cornes en proposant des solutions fiables et innovantes. Vacheron Constantin l'a fait, avec son modèle Quai de l'Ile : de l'encre sécurisée de billets de banque y est notamment employée ; des procédés par microgravures au laser ont également été développés, mais sans véritable exemples concrets dans l'horlogerie. Jean-Claude Biver, comme à son habitude, a pris la tangente.

« Quand, il y a quelques années, j'ai découvert les premières contrefaçons Hublot, j'étais très fier. Enfin on nous copiait ! Mais avec le temps, il a fallu agir. » Et c'est WiseKey qui lui fournira la solution. L'entreprise, active dans la sécurité sur internet qui a notamment travaillé avec Alinghi, a développé une smartcard équipée d'une puce, toute pareille à une carte de crédit. Dès l'automne, chaque montre qui sortira d'usine sera fournie avec cette carte. La puce est activée à la sortie de production, une seconde fois à la vente par le détaillant. Là garantie est alors activée automatiquement. « Il fallait une marque comme Hublot, sensible à la technologie, pour mettre au point ce système, explique Carlos Moreira, CEO de WiseKey. La majorité des marques présentent à Bâle ne veulent rien avoir à faire avec internet ! »

Certificat d'authentification et de garantie d'une part, la carte est aussi un formidable outil marketing : en plus de contenir un code d'identité de la montre, elle permet aussi une interaction avec le client. Via un petit lecteur fourni, elle autorise l'accès à un espace réservé sur le site internet d'Hublot. Si l'information contenue dans la carte n'est pas valide, l'accès est simplement refusé.

Mais une bonne nouvelle n'arrive jamais seule : les propriétaires de montres Hublot pourront les renvoyer à l'usine. Elles leurs seront retournées avec la carte sécurisée et le lecteur. « Le système est excellent, et n'a jamais été utilisé auparavant dans ce domaine, jubile le patron. Pourquoi ne deviendrait-il pas un standard ? »

Les nombreux journalistes présents n'ont pas eu le loisir d'y réfléchir très longtemps. A peine avait-il terminé que Jean-Claude Biver sortait une meule de derrière le comptoir. « A l'époque, les paysans sont devenus horlogers. Moi, je suis un horloger qui est devenu paysan… »






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