Quel modèle l'amateur au portefeuille normalement renfloué peut-il s'offrir? Nos choix pour une montre mécanique et masculine.
Dans la haute horlogerie suisse, premiers prix ne rime pas nécessairement avec petits prix. Plus valorisée que jamais, la branche se distingue avant tout par ses pièces d'exception, celles qui véhiculent partout dans le monde savoir-faire et tradition helvétiques inégalés. Fort de cette réputation, les succès de ces dernières années se sont accompagnés par une montée en flèche des prix moyens, laissant à penser que les horlogers suisses abandonnaient à d'autres l'entrée de gamme pour se concentrer sur les segments supérieurs. L'année écoulée a une nouvelle fois conforté cette impression, voi- re confirmé la tendance.Le segment de 200 à 500 francs (prix à l'export) a ainsi progressé de près de 10% tant en volume qu'en valeur. Entre 500 et 3000 francs, la croissance a été légèrement moins marquée, soit 6,6% en valeur pour 4,6% en unités. ces chiffres confirment que même dans ce segment le moins dynamique, le prix moyen est en augmentation.Mais ces résultats ne sont rien en regard de la flambée enregistrée par le segment englobant les garde-temps de plus de 3000 francs (prix à l'export): +25,3% en valeur pour une croissance de 16,7% en nombre de pièces. Là encore, le prix moyen prend l'ascenseur.Observée depuis plusieurs années, cette tendance trouve diverses explications. La première, essentiellement structurelle, tient dans l'ouverture ou la venue à maturité de marchés à fort potentiel, animés par une classe de riches et de superriches toujours plus fournie.
A ce phénomène de fond est venu s'ajouter, l'an dernier, une option plus stratégique des fabricants suisses. Face à la pénurie de mouvements mécaniques, et certaines de ne pas être en mesure d'honorer l'entier des commandes, de nombreuses marques actives dans le moyen de gamme ont préféré réserver les mouvements mécaniques à disposition à leurs modèles les plus chers (ceux en or au détriment de ceux en acier, par exemple). Ainsi, ont-elles réduit d'autant l'offre de base mais préservé la croissance de leur chiffre d'affaires.
Cette évolution allait-elle trouver une concrétisation évidente dans les points de vente? En d'autres termes, le client moyen allait-il toujours trouvé de quoi satisfaire sa curiosité et ses envies à des prix accessibles, voire raisonnables?
Pour le vérifier, Montres par Bilan s'est mis en quête de trouver pour une trentaine de marques de renom la montre la plus accessible de leur offre. Elle devait être mécanique, représentative de la «vraie» horlogerie!, et masculine puisque ce secteur représente l'essentiel de l'offre dans ce segment). Au final, les grandes marques horlogères suisses couvrent un très large éventail.Si pour 295 francs déjà Tissot propose une montre mécanique digne de ce nom, Louis Erard (635 francs) et Longines (645 francs) démarrent également à des prix accessibles pour de nombreux amateurs. Pour une TAG Heuer, une Montblanc ou une Maurice Lacroix, il faudra déjà débourser plus de 1700 francs. La dépense sera un peu plus conséquente (2450 francs) pour qui veut porter une Breitling ou une Bulgari (2650 francs).Actifs à des niveaux supérieurs, les trois géants de l'horlogerie suisse s'offrent à 3150 francs pour Omega, à 4400 francs pour Rolex et à 5500 francs pour Cartier. Soit, pour cette dernière, un prix quasi équivalent à Jaeger-LeCoultre(5700 francs), tandis qu'IWC et Vulcain se montrent plus abordables (3100 francs).Quant aux quatre marques considérées comme les plus prestigieuses de la haute horlogerie suisse, elles affichent leur premier prix à 7'600 francs pour Breguet, à 13'500 francs pour Vacheron Constantin), à 14'100 francs pour Audemars Piguet et à 15'000 francs pour Patek Philippe.Ce large éventail couvert par les marques de renom permet de conclure que chaque amateur peut trouver une montre mécanique en regard de ses moyens financiers.Reste une réalité: les Suisses ne sont globalement pas de grands amateurs d'horlogerie. A dire vrai, ils portent un intérêt distrait sur les montres et connaissent beaucoup moins bien cette industrie que bon nombre d'Asiatiques, d'Allemands ou d'Italiens. Ce qui explique que 60 à 80% des ventes réalisées en Suisse sont le fait de clients étrangers. Nul n'est prophète en son pays!Michel JeannotSource: Bilan spécial Montres du 2 avril, repris sur bilan.ch
Quelle montre pour quel porte-monnaie?
Les montres qui font la une de l'actualité horlogère sont pour la plupart totalement inaccessibles.
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