C'est plus que jamais dans la poche!

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Dès la fin de l'hiver dernier, Worldtempus annonçait le retour dela montre de poche. Confirmée lors des salons de printemps, cettetendance est amplifiée par la mode rétro-futuriste qui excite lesdesigners électroniques. Dernier exemple : en forme de montre de poche.Une vraie révolution s'annonce...

 

TENDANCE : c'est plus que jamais dans la poche !  .

Confirmée lors des salons de printemps, la tendance au retour de la montre de poche est amplifiée par la mode rétro-futuriste qui excite les designers électroniques. Dernier exemple : en forme de montre de poche. Une vraie révolution s'annonce...

Tendance_320104_0 Si le fameux iPod d'Apple a révolutionné le marché des baladeurs, Samsung choisit un terrain annexe avec son lecteur nomade YP-W3Z rond comme un galet et précieux comme une montre.

On hésite d'ailleurs à le classer dans la catégorie des lecteurs MP3 tant il se présente comme un bijou, avec sa coque en or blanc et aluminium sertie de huit diamants et son prix (un peu moins de 1 000 euros), le tout, comme il se doit pour tout nouveau produit de luxe, en série limitée exclusive.

Pour ceux qui auraient des doutes sur la finalité horlogère de ce pastiche électronique n'auront plus qu'à remarquer les chiffres romains autour du cadran ou la chaîne qui se fixe à l'anneau, ainsi que l'étui de protection en cuir crème…

Confirmation avec les poussoirs de fonction logés dans la carrure de la montre, qui reprend sur sa face cadran les touches habituelles des lecteurs nomades.

Cette « techno-montre de poche » donne évidemment l'heure (affichage LCD tactile, style montre analogique à aiguilles), mais elle propose aussi une radio FM, un dictaphone, un égaliseur 7 bandes (bonnes basses, sans plus) et une mémoire flash de 1 Go. Ceux qui seraient allergiques aux « aiguilles » de l'écran LCD monochrome peuvent bien entendu opter pour l'affichage numétique intégral (rétro-eighties pour les nostalgiques du quartz pur et dur).
BUSINESS MONTRES & JOAILLERIE

Ce baladeur Samsung YP-W3Z est un produit nomade d'autant plus intéressant qu'il lève plusieurs barrières.

UN : il redonne aux jeunes générations le goût de la montre ou, du moins, de l'objet-temps à porter sur soi (c'était d'ailleurs une des conclusions de Worldtempus pour le retour de la montre de poche : créer une « néo-tendance montre » chez ceux qui ne lisent plus l'heure que sur leur portable).

DEUX : il efface la frontière horlogère entre électronique et mécanique, en annonçant une nouvelle vague de produits hybrides qui ne se cachent pas d'emprunter aux deux univers des citations alléchantes. Les montres ne sont plus exclusivement des montres et les lecteurs MP3 ne sont plus seulement des robinets à musique. Si on parvenait à greffer un téléphone sur cette proposition, la mutation génétique serait irrésistible en milieu jeune. On voit de plus en plus de montres électroniques détourner les codes mécaniques.
Quand on sait qu'on peut aujourd'hui réaliser des écrans LCD en couleurs d'une définition telle qu'ils peuvent imiter n'importe quel cadran de montre classique (voir notamment du côté de LG), on sent fraîchir de nouveaux vents horlogers…

TROIS : ce baladeur adresse un avertissement très clair aux intégristes des manufactures suisses, dont les riches clients vieillissent. Sur les marchés porteurs, les produits phares échappent désormais à la tradition : on l'a vérifié, dans le champ horloger, avec les succès fulgurants (sur des niches différentes) de Richard Mille, de Chanel, de la Big Bang Hublot, de Hautlence ou de Romain Jerome.
C'est en pensant « hors des clous » qu'on peut imposer sa vision. Samsung ose la convergence stylistique avec la montre de poche, tout comme Romain Jerome a osé la rouille ou le tourbillon sans aiguilles, et Richard Mille la RM de poche en titane.

QUATRE : les horlogers mécaniques devraient se soucier d'intégrer non pas de l'électronique dans leurs mouvements, mais plutôt des éléments d'avantages électroniques dans leurs montres. Notamment pour tout ce qui touche à l'illumination, à la mise en couleurs et à la mise en scène des pièces mobiles.
Certains y songent en révolutionnant l'usage du Superluminova ou avec des substances photo-luminescentes high-tech ou biotechnologiques. D'autres s'intéressent aux LED de dernière génération, capables de composer avec le spectre lumineux en se contentant de la lumière solaire ou des mouvements du porteur pour toute énergie.
Qui a dit que la belle horlogerie mécanique était fondée ad vitam aeternam sur la détente d'un ressort-moteur ?Grégory Pons Tendance_320104_1 SOURCE : Business Montres, 17 juillet 2008 (cliquez sur le baladeur ci-dessus)...

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Une chronique de Worldtempus sur le retour de la montre de poche : cliquez sur le baladeur Samsung ci-dessus)...