GMT "Printemps-été-2009-n°19"
Christophe Persoz
RM 019 Tourbillon
Avant d'entrer dans le vif du sujet de cette rubrique, il apparaissait opportun de rendre à Richard ce qui appartient à Richard. Depuis son arrivée dans l'univers horloger, Richard Mille a réellement donné un nouveau visage à l'architecture des mouvements et de l'habillage. Si on peut associer des marques telles que De Bethune ou Urwerk (la liste n'est certes pas exhaustive) à Richard Mille comme étant les poseurs de jalons de l'horlogerie du XXIème siècle, il est évident que de nombreuses marques en mal d'inspiration ne font aujourd'hui qu'enfoncer une porte largement ouverte par Richard Mille. La maxime «souvent imité, jamais égalé» pourrait être la sienne en toute légitimité. La liste pléthorique des marques ayant repris avec plus ou moins de réussite le concept Richard Mille atteste définitivement la crédibilité de celui-ci.
La nouvelle RM 019 Tourbillon incarne dans les moindres détails l'entier de la philosophie de la marque: un design et une construction novateurs, l'emploi de matériaux inédits ainsi que des solutions techniques améliorant les performances se combinent dans une harmonie cohérente qui semble naturelle, presque évidente.
Exemple de cette alchimie réussie, la platine du mouvement de la RM 019 est usinée dans de l'onyx noire. L'emploi de cette gemme offre l'avantage de ne pas réagir aux différences de température, auquel il faut ajouter des qualités esthétiques remarquables ainsi que la vertu qu'on lui prête à capter les énergies négatives et d'apporter une grande stabilité émotionnelle à celui qui la porte.
L'ensemble du mécanisme que porte cette platine est maintenu par un pont en forme de nœud celtique serti de diamants. Figure emblématique de l'art issu de cette civilisation, le nœud celtique suggère que l'existence ne connaît ni début ni fin et nous ramène ainsi à la nature intemporelle de l'esprit.
Les spécifications de ce tourbillon spécialement développé pour les femmes ne s'arrêtent pas là. Un indicateur différentiel de réserve de marche figure sur le barillet de sortie et est lisible par une ligne rouge située entre 10H et 11H. Le balancier à inertie variable œuvre pour un isochronisme optimal, quant aux paliers de la cage de tourbillon, ceux-ci ont été fabriqués en céramique, ce qui réduit considérablement leur usure tout en offrant une réponse technique aux phénomènes tribologiques. Enfin, le rendement du remontage est optimisé de 20% par l'emploi d'un cliquet d'armage à recul progressif.
Le boîtier de forme tonneau est celui qui caractérise la marque depuis sa création. Son galbe met en valeur la légèreté et la profondeur du mouvement qu'il abrite. Seule la couronne dotée d'un collier en Alcryn personnalise le boîtier de cette nouvelle mouture au sein de la gamme. Son dimensionnement généreux en facilite la préhension et permet un remontage aisé garantissant 48 heures d'autonomie.
Tout ceci pour dire qu'une fois de plus Richard Mille a su repousser à la fois les limites de la technique et de l'équilibre esthétique dans une synergie très aboutie pour ne pas dire unique.
Mon coup de cœur est donc lancé afin de saluer une montre qui s'inscrit pour moi comme étant la montre dame la plus réussie et qui répond (enfin) aux attentes d'un marché trop longtemps négligé. Avec des produits aussi ahurissants d'ingéniosité et d'innovation que la RM 019, souhaitons à la marque de passer entre les gouttes de la crise.
