Les montres des élus de gauche

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L'intérêt pour l'horlogerie ne concerne pas que les politiciens de droite. La preuve avec plusieurs exemples issus des rangs socialistes et des Verts.


WORLDTEMPUS – 29 septembre 2011

William Türler


On connaît, en France, la passion du socialiste Julien Dray pour l'horlogerie. Qu'en est-il des politiciens suisses? Les élus de gauche affectionnent-ils eux aussi les montres? Et si oui, lesquelles? La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey, à l'image de Nicolas Hayek en son temps, n'hésite pas à s'afficher dans les médias avec plusieurs montres. Elle porte notamment une Cartier Panthère en or et acier et on l'a récemment vue dans la presse dominicale arborant une Hublot de la collection Classic Fusion.

Le conseiller national vaudois Roger Nordmann porte pour sa part «une montre fabriquée en Suisse, d'une marque très populaire» (entendez une T-Touch de Tissot) offerte par sa femme: «Elle dispose de toutes les fonctions dont j'ai besoin: heure analogique, altimètre, météo, alarme et chrono. En plus elle est facile à utiliser par l'écran tactile.» Dans ses désirs les plus fous, le politicien avoue deux envies secrètes: en tant que président de Swissolar, il rêve d'une montre dotée d'une cellule solaire pour son alimentation et, par esprit pratique, d'un thermomètre mesurant la température de l'air plutôt que celle du corps: «Je ne vois pas l'intérêt de mesurer le fait que ma température oscille entre 36,9° dans une séance ennuyeuse et 37,1° lors d'un débat enflammé!»

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A la fois beau et utile

Plus globalement, le politicien socialiste considère que l'horlogerie apporte la démonstration que la Suisse peut fabriquer des produits à la fois «beaux et utiles» et les exporter. A cet égard, il se dit très inquiet par la persistance du franc fort. C'est pourquoi il appelle de ses vœux une dévaluation du franc, puis une défense «coûte que coûte» d'un cours plus durable, «aux alentours 1,35 francs par euro». Pour sa part, la conseillère aux Etats socialiste genevoise Liliane Maury Pasquier porte une Swatch ultraplate «pour les vacances et les activités sportives ou aquatiques». Le reste du temps, elle porte une montre Pierre Junod offerte par son mari «qui est en même temps un bijou puisque l'on peut changer son cadre avec des bagues de différentes couleurs, qui peuvent donner l'impression que l'on change de montre comme de vêtements».

La conseillère nationale Maria Roth-Bernasconi porte une montre Delance, «car c'est une montre faite par une femme, Gisèle Rufer, pour les femmes. Une façon de se soutenir mutuellement! En plus c'est un vrai bijou, et mon modèle est unique». La politicienne, qui a participé dans les années 1990 aux négociations pour la convention collective dans l'horlogerie, possède aussi une TAG Heuer, reçue en cadeau.

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S'adapter depuis des siècles

Du côté des Verts, le conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon porte une Mido, cadeau de ses parents. L'horlogerie démontre selon lui non seulement la «précision et la qualité» de l'économie helvétique, mais aussi son aptitude à «innover et à s'adapter depuis des siècles». «Plusieurs modèles me plaisent, ajoute-t-il. Dont la dernière qui m'a été présentée, une Maurice Lacroix, à l'occasion de la visite de cette maison en septembre 2010 lors de la sortie annuelle du Conseil des Etats.»

Autre représentant écologiste à Berne, Antonio Hodgers porte lui aussi une Tissot, offerte par sa mère pour ses 20 ans. «J'utilise aussi une vieille montre à gousset achetée dans un marché en Hongrie. Elle donne un côté rétro que j'aime bien.» L'horlogerie représente pour lui «l'excellence, la qualité et la précision de l'économie suisse dans le monde».

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